Déficit anticipé de 3,5 millions en 1996-1997
Déficit anticipé de 3,5 millions en 1996-1997
Par des efforts d'économie sans précédent et l'utilisation
de ses surplus, l'Université Laval réussira à limiter
le déficit de son exercice budgétaire 1996-1997 à seulement
3,5 millions de dollars. Ce résultat sera atteint malgré une
différence de 9,5 millions entre les revenus estimés à
422,5 millions et les dépenses évaluées à 432
millions.
Ce projet de budget de l'exercice débutant le 1er juin 1996 a reçu
ce matin un avis favorable du Conseil universitaire. Le Conseil d'administration
de l'Université sera invité à l'adopter lors de sa
séance du 15 mai prochain.
Selon le vice-recteur exécutif, Jacques Racine, un tel budget légèrement
déficitaire s'explique essentiellement par l'effet de la compression
supplémentaire de 102 millions de dollars de la subvention gouvernementale
aux universités, qui s'ajoute à une non-indexation des masses
salariales et des autres dépenses.
«À l'automne 1995, on évaluait la baisse de nos revenus
à 21 millions de dollars, soit une compression de la subvention gouvernementale
de 13,5 millions, une perte de 6 millions pour la baisse de clientèle
et une autre de 1,5 million pour la perte de frais de scolarité.
À la fin avril, à la suite de l'annonce des compressions additionnelles,
on chiffre désormais cette baisse des revenus à 25,7 millions»,
a relevé le vice-recteur exécutif.
La première compression anticipée des revenus avait d'ailleurs
incité l'Université à lancer, en novembre dernier,
un vaste plan de réduction de ses dépenses globales de l'ordre
de 15 % sur deux ans. Ces compressions permettront des économies
de l'ordre de 18,8 millions de dollars dans les diverses unités pour
l'année 1996-1997, notamment par des programmes de retraite et certains
réaménagements administratifs.
De plus, certaines ententes avec les syndicats et associations sont en discussion
afin de réaliser des économies appréciables dans les
masses salariales.
Économies de 10 % dans la fonction administrative
À titre d'exemple, au seul chapitre de la fonction administrative,
ce sont des économies de 10 % qui seront obtenues, sans compter ce
qui se fait à ce titre dans les facultés, les écoles
et les services. Par ailleurs, pour compenser l'abolition de postes et favoriser
l'encadrement des étudiants, une somme de 1,5 millions de dollars
a été ajoutée au budget pour l'engagement du personnel
enseignant associé et auxiliaire, dont un million pour des compensations
directes aux unités qui ont perdu des postes.
«Une opération de compressions aussi lourde en une seule année,
après les compressions successives des dernières années,
ne peut se faire sans qu'il y ait des coûts de transition à
court terme avant de réaliser pleinement les économies enclenchées.
Des coûts de transition de l'ordre de 5 milllions ont ainsi été
prévus au budget», a précisé Jacques Racine.
Perpectives 1997-1998
Le vice-recteur exécutif n'est pas très optimiste quant aux
perspectives budgétaires 1997-1998, dans la mesure où le réseau
universitaire devra faire face à une nouvelle coupure gouvernementale
de l'ordre de 100 millions de dollars, qui s'ajoute à une non-indexation
des masses salariales et des autres dépenses.
Dans ce contexte, Jacques Racine a lancé un appel à la responsabilité
de tous les membres de la communauté universitaire. Il a aussi annoncé
que les membres de l'équipe de direction feront à nouveau
ce printemps une grande tournée de toutes les unités de l'Université,
comme il l'ont fait l'an dernier, afin de faire le point sur la situation.
«Non seulement, il faut se remettre à la tâche pour réaliser
le plan de compressions 1996-1997 et achever le plan 1997-1998, mais aussi
pour favoriser le recrutement, l'accueil et l'encadrement des étudiants
à tous les cycles», a conclu le vice-recteur exécutif,
en remerciant tous les membres de la communauté universitaire pour
leur collaboration.
Cinq démarches
Cinq démarches ont marqué la préparation du budget
1996-1997 : la tournée des unités par les membres de la direction
de l'Université, les discussions et négociations avec les
principaux syndicats et associations, l'élaboration de plans de compressions
budgétaires par les unités, la réflexion sur la restructuration
de l'Université et la démarche budgétaire du gouvernement
du Québec.
1. Au printemps et à l'été 1995, les membres de la
direction ont rencontré plus de cent unités pour permettre
un échange sur la situation financière de l'Université
et du gouvernement, sur l'évolution des masses salariales et sur
le devenir de l'Université Laval. Un bilan de ces rencontres a été
présenté au Conseil d'administration à l'automne 1995.
2. Dès le début de septembre, des discussions et négociations
ont été entreprises par le Vice-rectorat aux ressources humaines
avec la plupart des syndicats et associations. Elles ont conduit à
des ententes avec le Syndicat des employés et employées de
l'Université Laval (SEUL), avec le Syndicat des professeurs de l'Université
Laval (SPUL) et une entente est à venir avec l'Association du personnel
administratif professionnel de l'Université Laval (APAPUL). Ces ententes
permettront des économies appréciables dans les masses salariales
et une meilleure organisation du travail.
3. En fin novembre, le Comité exécutif lançait une
vaste opération de compressions dans toutes les unités demandant
à chacune d'elles de viser, si possible, une économie de 15
% de l'ensemble de ses ressources sur une période de deux ans, en
insistant particulièrement sur la première année. Le
Comité exécutif a évalué et adopté ces
plans à la fin de février 1996. Ceux-ci seront distribués
et commentés lors des prochaines rencontres dans les unités.
4. Tout au long du processus budgétaire, la réflexion sur
la restructuration de l'Université menée par le Comité
Bélanger et par la suite par le Comité Gervais a été
omniprésente. Un rapport oral préliminaire présenté
en août par le Recteur insistait sur la consolidation des facultés,
la responsabilisation de celles-ci, la décentralisation des masses
salariales. Ces éléments ont été pris en compte.
5. Enfin, la démarche budgétaire du gouvernement du Québec,
à la suite du référendum et de l'arrivée de
Monsieur Lucien Bouchard à la tête du gouvernement, a fait
en sorte que ce n'est qu'au retour des vacances de Pâques que les
responsables de l'élaboration du Budget ont été informés
des hypothèses liées à la subvention de base du ministère
de l'Éducation pour les universités. Celles-ci subiront une
compression de 102 milllions de dollars qui s'ajoute à une non-indexation
des masses salariales et des autres dépenses.