9 mai 1996 |
Chaque année, plusieurs centaines d'étudiants de l'Université
Laval doivent suivre le cours «Grammaire et rédaction»
(FRN-19617) parce qu'ils ont échoué aux critères 6
et 7 de l'examen du ministère de l'Éducation. Depuis sa création,
en mai 1994, près de 4 000 d'entre eux ont dû s'inscrire à
ce cours qui s'insère à l'intérieur de la Politique
sur la connaissance du français au premier cycle.
Les étudiants les plus faibles, qui constituent 30 % de cette clientèle,
font toutefois l'objet d'une attention particulière de la part de
deux chercheurs qui ont mis au point un outil d'apprentissage multimédia
devenu indispensable à la démarche pédagogique du cours:
le système Réviso.
Rattrapage hors cours
Conçu par Renée-Lise Roy et Christian Dumont, de l'École
des langues vivantes, Réviso veut offrir avant tout, aux étudiants
au français le plus «indigent», un support adéquat
qui leur permettra de mener à bien leur travail de rattrapage en
dehors des heures de cours. Soulignons que la réalisation technique
du système est l'oeuvre de Christian Dumont, qui est également
chercheur au sein du Groupe de recherche sur l'apprentissage interactif
multimédia de la Faculté des sciences de l'éducation.
Réviso a d'ailleurs germé dans le giron du GRAIM.
C'est dans un contexte d'enseignement correctif dorénavant mieux
adapté que ce système interactif est appelé à
jouer plus efficacement son rôle d'«instrument» d'auto-correction.
Comme l'ont fait remarquer ses deux concepteurs, lors de leur présentation
au CAPTIES, avoir recours à Révision, c'est comme posséder
«sa propre entreprise de révision».
En trois temps
Son mode d'emploi est fort simple. En pénétrant dans le système,
l'étudiant se voit confronté à une lettre d'affaire
contenant 50 fautes (d'orthographe lexicale et grammaticale, et de ponctuation)
qu'il doit détecter sans l'aide d'un dictionnaire ou d'une grammaire.
Lorsque Réviso entre véritablement en jeu, le scénario
peut prendre l'allure suivante: une fois les fautes dévoilées
en rouge, l'apprenant peut cliquer sur chacune d'elles, son geste faisant
alors apparaître en bas de page la règle qui s'applique ou
l'explication. Après quoi, il a droit à une courte séance
de formation d'environ cinq minutes. On lui propose ensuite un exercice,
puis il retourne au texte. Et ainsi de suite.
Nous ne sommes donc pas en présence ici d'un système linéaire,
précisent les concepteurs. Du reste, le processus en vigueur se résume,
selon eux, à trois phases: tâche complexe, diagnostic et prescription...
traversées avec toute la latitude (et l'attitude) voulue.
L'outil d'apprentissage interactif se développera sûrement
«à l'expérimentation». Une seule lettre de 250 mots
du système Révisio pourra bientôt contenir entre 45
et 50 leçons différentes, annoncent déjà Renée-Lise
Roy et Christian Dumont.