La Campagne Défi est lancée
La Campagne Défi est lancée
Soixante millions de dollars pour donner à notre université,
en cette période de restrictions, l'élan nécessaire
à l'accomplissement de sa mission sociale.
L'Université Laval a lancé, le mardi 30 janvier en fin d'avant-midi,
le volet public de la plus importante campagne de souscription de son histoire
: La Campagne Défi. La campagne a d'ailleurs déjà pris
un bon élan, puisque au moment du lancement, son objectif de 60 millions
de dollars est déjà atteint à 43,3 %, les dons amassés
lors de la précampagne se montant à 26 millions. C'est ce
qu'a révélé Richard Drouin, président de La
Campagne Défi, aux quelque 200 invités ­p; donateurs, bénévoles
et membres des divers comités de la campagne ­p; assistant à
la cérémonie protocolaire qui se déroulait au Cercle
du pavillon Alphonse-Desjardins, mardi.
Les défis de notre avenir
D'entrée de jeu, Claude Béland, président du Mouvement
Desjardins et du Conseil d'administration de l'Université Laval,
n'a pas manqué de souligner que cette campagne revêt une importance
capitale pour l'Université. Elle lui permettra, selon lui, de mieux
répondre à trois grands défis qui se posent à
notre société, à l'aube de l'an 2000 : la formation
et l'emploi, le progrès scientifique et technique et l'internationalisation
des échanges.
Le recteur Michel Gervais devait renchérir quelques minutes plus
tard en rappelant que l'avenir de notre société dépend
de plus en plus de la compétence des ressources humaines et de l'innovation
scientifique et technologique. «C'est dire que, plus que jamais, l'Université
Laval a le devoir de continuer à former des personnes aptes à
travailler de façon compétente et efficace et de demeurer
ainsi un véritable moteur de notre développement collectif»,
a-t-il réaffirmé en substance. Non sans signaler derechef
que pour demeurer une grande université, dont la notoriété
de certains de ses programmes rayonne au pays et à travers le monde,
l'Université Laval doit se donner les moyens de faire des choix.
Cinq priorités absolues
Et ces choix se retrouvent dans les cinq besoins prioritaires rendus publics
par le recteur Gervais, autour desquels s'est bâtie La Campagne Défi.
Des 60 millions de dollars qu'elle espère reccueillir d'ici à
mai 1997, l'Université entend consacrer 12,5 millions de dollars
à la création de chaires et de fonds d'enseignement et de
recherche. Elle compte ainsi attirer chez elle les meilleurs chercheurs
et professeurs «en leur offrant le milieu de travail stimulant dont
ils ont besoin».
Autre priorité, dans laquelle l'Université engagera 10 millions,
grâce aux dons de La Campagne
Défi : les bourses d'excellence. En proposant de nouvelles bourses,
elle veut recruter de la sorte la crème des étudiants et des
étudiantes et les encourager à terminer leurs études
aux cycles supérieurs. Avec quelque 7 000 étudiants et étudiantes
inscrits à la maîtrise et au doctorat à l'automne 1995,
l'Université Laval se classe, rappelons-le, parmi les cinq premières
universités canadiennes pour le nombre d'inscriptions aux 2e et 3e
cycles.
Le renouvellement de l'équipement pédagogique et scientifique
demandera, lui aussi, une injection de 10 millions. Une actualisation qui
est incontournable, selon le recteur, si l'on veut «assurer une formation
qui réponde aux besoins nouveaux que suscite l'ère des télécommunications».
Par ailleurs, certaines facultés manquent d'espace, ce qui limite
toute possibilité de développement. La nécessité
se fait donc urgente de procéder à des réaménagements
importants dans le parc immobiliter de l'Université, qui prévoit
y investir plusieurs millions, dont une bonne partie ­p; 17,5 millions
­p; proviendra de la campagne de souscription. Les besoins d'espaces
à combler se font particulièrement sentir au pavillon Adrien-Pouliot,
au Palasis-Prince, aux Sciences de l'éducation et aux Sciences de
la santé.
Une dernière priorité, qui touche tous les membres de la communauté
universitaire et même la population, a souligné Michel Gervais,
c'est la Bibliothèque. La contribution des donateurs permettra d'allouer
10 millions de dollars au développement des collections et à
l'adaptation à l'évolution technologique très rapide
(et onéreuse) qui caractérise ce secteur.
«Le Fonds général réunit les cinq priorités
de La Campagne Défi et a l'avantage de donner à l'Université
la marge de manoeuvre nécessaire pour profiter des occasions de développement
de chaque priorité au moment opportun», a fait remarquer le
recteur Gervais, indiquant que durant la précampagne, plusieurs partenaires
avaient opté pour ce fonds. Plus de la moitié des montants
souscrits y sont destinés, a-t-il précisé.
Le levier du bénévolat
«Un projet de cette envergure se réalise avec l'appui d'un grand
nombre de bénévoles convaincus et dévoués»,
a lancé quelques instants après Richard Drouin, annonçant
les couleurs de la partie initiale de son intervention. Le président
de La Campagne Défi, diplômé en droit (1956) de l'Université
Laval, a tenu, dans un premier temps, à remercier chaleureusement
les centaines de bénévoles qui ont contribué de façon
tangible aux premiers succès de La Campagne Défi.
Des remerciements qu'il a d'abord adressés aux quelque 600 bénévoles
qui se sont mis à l'oeuvre sur le campus, il y a un an, sous la direction
dynamique de Marc J. Trudel, pour aller chercher 4,4 millions de dollars
auprès des membres de la communauté universitaire, dont 2
millions souscrits par les étudiants. «Il s'agit là d'un
appui sans précédent à Laval», a-t-il signalé,
qui a, sans l'ombre d'un doute, donné le ton à la campagne.
Le président Drouin s'est également montré reconnaissant
envers les 260 bénévoles qui ont travaillé, cet automne,
aux phonothons et au télémarketing. Ceux-ci ont réalisé
150 % de leur objectif, dépassant de 200 000 $ l'objectif de 300
000 $. Quelque 150 autres bénévoles se rajouteront cette année
à l'opération Télébénévole, qui
mise sur la sollicitation par téléphone. Au bout du compte,
ce sont plus de 1 200 bénévoles qui auront été
au coeur de la campagne de souscription, si l'on en additionne 200 autres
qui visiteront leurs pairs, les corporations et les fondations.
Des personnalités engagées
Richard Drouin a, d'autre part, pris quelques minutes pour présenter
les membres du Comité général (dont plusieurs président
un comité) et du Comité d'honneur de La Campagne Défi.
Font partie du Comité général, en plus du président
Drouin : G. Yves Landry (Administration 1957), vice-président ; Guy
Saint-Pierre (Sciences 1957), vice-président ; Robert Després
(Administration 1947), trésorier ; Yves Demers (Droit 1959), président
du Comité des dons différés ; Raymond Garneau (Administration
1958), président du Comité des dons exceptionnels ; Claude
Chamberland (Sciences 1963), président du Comité des dons
majeurs (Québec) ; Claude R. Lamoureux (Administration 1966), président
du Comité des dons majeurs (autres provinces) ; Paul Tardif (Droit
1970), président du Comité des dons importants (Québec)
; André Y. Fortier (Droit 1964), président des dons importants
(Montréal) ; Émilien Bolduc (Administration 1967), président
du Comité des dons importants (autres provinces) ; Yvon Marcoux (Droit
1963), président du Comité des dons spéciaux ; l'Honorable
Paule Gauthier (Droit 1966), présidente du Comité du télécourrier
(Québec) ; l'Honorable Michael A. Meighen (Droit 1963), président
du Comité du télécourrier (autres provinces) ; et Marc
J. Trudel (Agriculture et alimentation 1965), président du Comité
de la communauté universitaire.
L'Honorable Jean-Marie Poitras (Docteur honoris causa 1981) préside
pour sa part le Comité d'honneur. En sont membres : l'Honorable Martial
Asselin (Droit 1951), Roberta Bondar (Docteure honoris causa 1993), Jean
Coutu (Docteur honoris causa 1994), Paul Desmarais (Docteur honoris causa
1993) et Jean-Guy Paquet (Sciences 1959).
Appui extraordinaire des premiers donateurs
Après avoir procédé tour à tour, en compagnie
du recteur Michel Gervais, au développement de l'objectif de 60 millions
de dollars de La Campagne Défi ­p; point culminant de la cérémonie
­p; et du résultat obtenu en date du 30 janvier (26 millions),
le président Richard Drouin était on ne peut plus heureux
de souligner l'appui extraordinaire des donateurs de la première
heure en les invitant à monter sur la scène. «Leurs contributions
exemplaires vont stimuler la générosité de nombreux
nouveaux donateurs et faire de La Campagne Défi un succès
sans précédent», a-t-il mentionné.
Les donateurs ayant souscrit un million et plus sont : la communauté
universitaire, Hydro-Québec, l'Industrielle-Alliance, Compagnie d'assurance
sur la vie, le Mouvement Desjardins, et une fondation qui, pour le moment,
préfère garder l'anonymat.
La Banque Nationale du Canada, Imasco limitée et la Banque Royale
du Canada y sont allées, quant à elles, de dons se situant
entre le demi-million et le million de dollars. Ont donné à
la campagne entre 250 000 $ et 500 000 $ : la Fondation R. Howard Webster,
la Banque CIBC, une fondation anonyme, le Canadien National, Chrysler Canada
limitée, General Motors du Canada limitée et Provigo Distribution
inc.
Les donateurs dont la contribution se situe entre 100 000 $ et 250 000 $
sont : Noranda inc., les Soeurs du Bon-Pasteur de Québec, le Groupe
SSQ, la famille Trakas, la Fondation de la famille Molson, Téléglobe
Canada inc., les Produits forestiers Alliance inc., les Soeurs de la Charité
de Québec. À cela, il faut ajouter plusieurs dons testamentaires.
Un court spectacle de chant choral par des étudiants et des étudiantes
de l'École de musique, dirigés par la professeure Chantal
Masson-Bourque, a suivi la présentation des donateurs externes et
du don de la communauté universitaire. Le lancement a pris fin vers
14 h, peu après un déjeuner-buffet fort «goûté»
par les nombreux convives.
La Campagne Défi est donc lancée... et bien «lancée».
Si son allure suit celle de la grande campagne «Partenaires pour le
progrès» de 1985, qui avait atteint un sommet de 42 millions
de dollars sur un objectif de 25 millions, il y a fort à parier que
le Défi de 60 millions sera atteint avant le mois de mai 1997. Surtout
que La Campagne Défi compte le plus grand nombre de bénévoles
jamais réunis par une campagne de souscription universitaire au Québec.
GABRIEL CÔTÉ
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