«Le PEPS a été et demeure l'un des endroits les mieux
cotés en Amérique du Nord pour l'intégration de la
recherche, de l'enseignement et de la pratique de l'activité physique.
En 25 ans, il est devenu un véritable monument en son genre, estime
le professeur Jean Brunelle, du Département d'éducation physique.
Si le PEPS a toujours été bien plus qu'un gigantesque centre
sportif, on le doit en grande partie à ses bâtisseurs, entre
autres Monseigneur Parent et l'abbé Gingras, qui ont fait preuve
de sagesse et de vision.»
Avant la construction du PEPS, le Département d'éducation
physique logeait au Centre de loisirs Saint-Sacrement et ses modestes laboratoires
étaient situés sur le campus, au sous-sol du pavillon de médecine
dentaire. Jean Brunelle, alors directeur du Département, décrit
avec enthousiasme l'humeur du temps. «Nous étions tous de jeunes
professeurs, nous venions de terminer des études en Europe et aux
États-Unis et on rentrait au pays avec plein d'idées en tête
pour améliorer l'enseignement et pour développer la recherche.»
À l'étroit dans ses locaux, le Département, qui comptait
alors 300 étudiants, accueille avec joie le projet de construction
d'un nouveau pavillon mais l'enthousiasme s'effrite lorsqu'on réalise
que les plans ne prévoient aucun espace pour des laboratoires de
recherche. «Nous avons rencontré Monseigneur Parent et l'abbé
Gingras et nous leur avons dit que dans 25 ans, ils auraient honte du PEPS
s'il était construit tel que prévu. Les plans originaux répondaient
aux besoins de l'époque mais ils n'avaient aucune vision de l'avenir.
À notre grande surprise, les deux hommes nous ont invités
à faire des propositions pour améliorer le projet.»
Pendant des semaines, jour après jour, les jeunes loups du Département,
notamment Jean Brunelle, Claude Bouchard, Paul Godbout, Benoît Roy,
Laurent Bélanger, Michelle Fleury et un collaborateur spécialiste
des installations sportives, Jean-Marc Dion, auxquels s'est ajouté
par la suite Fernand Landry, se réunissent et brassent des idées.
En bout de course, l'exercice porte fruit puisque les plans sont modifiés
selon leurs recommandations.
Questions d'argent
La recherche en éducation physique a fait des bonds prodigieux en
25 ans. «Lorsque je suis arrivé sur le campus en 1975, on avait
à peine 100 000 $ par année en fonds de recherche, observe
l'actuel directeur du Département, Pierre Lagassé. En 1995-1996,
on a atteint 2,5 millions de dollars et les chercheurs et étudiants-chercheurs
du Département ont publié 160 articles et présenté
près de 300 communications dans des congrès.»
Le Département compte plusieurs groupes de recherche (Laboratoire
d'intervention en activité physique, Laboratoire de performance motrice
humaine, Groupe de recherche en sociologie et psychologie sociale de l'activité
physique, Laboratoire de recherche en activité physique adaptée
et populations spéciales) dont le plus connu, le LABSAP (Laboratoire
des sciences de l'activité physique), regroupe 18 professeurs et
près de 50 étudiants-chercheurs. Cinq des 20 chercheurs de
l'Université les plus fréquemment cités dans les publications
scientifiques oeuvrent au sein de ce groupe: Claude Bouchard, Angelo Tremblay,
Jean-Pierre Després, Jean-Aimé Simoneau et Germain Thériault.
Le LABSAP mène de front plusieurs projets d'envergure sur les facteurs
génétiques et environnementaux reliés à l'exercice
physique et à l'obésité dont le plus important, le
projet nord-américain HERITAGE, a obtenu un financement de 10 millions
de dollars du National Institutes of Health des États-Unis. «Les
subventions du NIH comptent parmi les événements marquants
des 25 dernières années au Département, estime Pierre
Lagassé, non seulement en raison des fonds qu'elles apportent mais
aussi parce qu'elles constituent une reconnaissance internationale de la
qualité de la recherche réalisée ici».