11 avril 1996 |
Écrit expressément pour la radio, ce texte du dramaturge
français René de Obaldia a été joué pour
la première fois à la radio en 1967. Depuis sa création,
Urbi et Orbi - qui signifie «à la ville, à l'univers»
en latin - n'a jamais été présenté sur scène.
«Comte tenu du nombre de personnages, des transitions, des effets auditifs
de la radio vers un langage visuel de la scène, il s'agit d'un véritable
défi que la troupe entend bien relever», soutient Héloïse
Duhaime, responsable des communications pour ce spectacle.
L'histoire est celle d'une vieille dame qui écoute la radio d'une
curieuse façon, passant d'un canal à l'autre sans trop s'arrêter
à une émission particulière. Tous les canaux qu'elle
synthonise sont ainsi «joués» par plus de quarante personnages
qui entrent tour à tour en scène sans autre forme de procès.
Résultat: des conversations constamment interrompues et des discussions
sans queue ni tête. En fait, seule une émission, dont l'action
se déroule sur une piste d'atterrissage, retient parfois l'attention
de la dame. «Nous avons affaire à une véritable tour
de Babel, lance Héloïse Duhaime, mais attendez d'y entendre
la langue inventée par René de Obaldia, le génousien,
présentée pour la première fois en 1960 dans sa pièce
de théâtre Génousie.»
Western et parodie
Urbi et Orbi comprend plusieurs aspects témoignant de l'éclatement
du texte et illustrant les thèmes chers à Obaldia, soit l'incommunicabilité
et la perte de spiritualité, deux phénomènes causés
selon lui par le progrès de la science et de la technologie. Auteur
de plusieurs pièces où les créations verbales abondent,
notamment Du vent dans les branches de sassafras (1965), un western parodique
et burlesque et Général inconnu (1964), une parodie de Shakespeare
et de la Bible, René de Obaldia a reçu le grand prix du théâtre
de l'Académie française en 1985 et le grand prix littéraire
dramatique de la Ville de Paris en 1991. «Le choix de cette pièce
et de cet auteur relève de l'envie de présenter quelque chose
de peu connu, qui puisse à la fois plaire à ceux qui aiment
rire et à ceux qui recherchent une expérience plus intellectuelle»,
explique Héloïse Duhaime.
Avec Urbi et Orbi , Les Treize terminent avec originalité et audace
leur saison théâtrale. Pour décoller vers le monde imaginaire
de René de Obaldia, il ne vous reste plus qu'à atterrir au
Service des activités socioculturelles, au 2344 du pavillon Alphonse-Desjardins
pour réserver vos billets, actuellement en prévente au coût
de 8$. A l'entrée, les billets sont à 10$ pour les étudiants
et 12$ pour les autres. Informations: 656-2765.