14 mars 1996 |
Les 22 et 23 mars, à 20 h, la troupe de théâtre Les
Treize présente la pièce Huis clos de Jean-Paul Sartre au
Café-théâtre des Fourberies (263 Saint-Vallier est).
Quatre étudiants et étudiantes en théâtre tenteront
alors de familiariser les spectateurs avec l'existentialisme athée
de Sartre et sa philosophie de la liberté.
Écrite en 1944 durant l'occupation allemande à Paris, cette
pièce en un acte raconte l'histoire de trois personnages condamnés
pour l'éternité à partager l'intimité d'une
sordide chambre d'hôtel. Fusillés dans de mystérieuses
circonstances, une femme du monde infanticide, une lesbienne meurtrière
et un intellectuel révolutionnaire découvrent qu'ils sont
en enfer par le seul pouvoir que chacun d'eux jette sur les autres («L'enfer,
c'est les autres»).
«De la contingence à la liberté, cette pièce témoigne
d'une prise de conscience, c'est-à-dire de la difficulté pour
l'homme d'assumer sa liberté lorsqu'il est confronté aux regards
des autres, indique le metteur en scène, Olivier Chanteau. Il s'agit
d'une pièce très dense qui exige une attention constante et
une tension soutenue de la part des comédiens. Ainsi, la plupart
des moments intenses reposent sur de simples regards échangés
entre eux. À travers ces regards, le spectateur doit saisir l'essence
des personnages très particuliers que sont Garcin, Estelle et Inès.»
Plus peut-être que par ses écrits philosophiques souvent abstraits,
Jean-Paul Sartre s'est fait connaître du grand public par ses récits,
nouvelles et romans. Son théâtre et toutes les adaptations
qu'il suscita eut un plus vaste public encore: Les Mouches, 1943; Morts
sans sépulture, La Putain respectueuse,1946; Les Mains sales, 1948;
Le Diable et le Bon Dieu,1951; Kean, 1954; Nékrassov, 1956; Les Séquestrés
d'Altona, 1960, enfin, une adaptation des Troyennes d'Euripide, en 1965.
Un homme de son temps
La scène a offert à Sartre une forme efficace qui lui a permis
de montrer «un caractère en train de se faire, le moment du
choix, de la libre décision qui engage une morale et toute une vie»
Déterminé à écrire pour le public de son temps,
l'écrivain philosophe a voulu aborder «les problèmes
de la fin et des moyens, de la légitimité de la violence et
des conséquences de l'action».
Présentée dans l'intimité du Café-théâtre
des Fourberies qui peut recevoir une soixantaine de personnes, cette pièce
ne manquera pas faire réfléchir ceux et celles qui se posent
des questions sur le sens de l'existence. Les billets sont en prévente
au coût de 7$ au Service des activités socioculturelles, bureau
2344, pavillon Alphonse-Desjardins de l'Université Laval, ou à
l'entrée, au coût de 9$. Rappelons que la pièce sera
présentée de nouveau au même endroit et à la
même heure les 28, 29 et 30 mars.