Forum sur la recherche étudiante
Forum sur la recherche étudiante
Le présent et le futur au conditionnel
L'encadrement professoral aux cycles supérieurs, qu'il prenne la
forme de la direction d'un essai, d'un mémoire ou d'une thèse,
est un droit des étudiantes et des étudiants, non un privilège,
est venue rappeler la professeure Renée Cloutier, aux participants
et participantes du Forum sur la recherche étudiante organisé
par l'Union des gradué(s) inscrit(e)s à Laval (UGIL), le jeudi
7 mars, sous le thème «Jeunes chercheuses et chercheurs découverts».
Pour la professeure du Département d'orientation, d'administration
et d'évaluation en éducation, qui est également membre
du Laboratoire de recherche en administration et politique scolaires (LABRAPS)
de la Faculté des sciences de l'éducation, la formation de
chercheur ou de chercheuse commence d'abord dans la salle de cours, dès
le 1er cycle. Renée Cloutier a par contre profité de l'occasion
pour rendre publiques certaines données de l'opération Relance
Laval, effectuée auprès des diplômés et diplômées
des 2e et 3e cycles de la promotion de 1988 .
Satisfaction et conditions
Tirées du document Relance Laval, Formation universitaire et insertion
professionnelle des titulaires d'un grade de l'Université Laval,
Promotion de 1988, Deuxième et troisième cycles, celles-ci
indiquent que la proportion des répondants qui se sont dits «très
satisfaits» ou «assez satisfaits» des aspects pédagogiques
et organisationnels de leur programme d'études dépasse les
80 % dans 8 des 14 éléments répertoriés. Les
aspects attirant les plus hauts taux de satisfaction étant: l'horaire
des cours, les stages, la disponibilité des reponsables de stages,
le plan des cours, la disponibilité du personnel enseignant, l'encadrement
fourni par le directeur ou la directrice de l'essai, du mémoire ou
de la thèse, le contenu des cours optionnels, la pédagogie
du personnel enseignant.
La professeure Cloutier a par ailleurs fait ressortir, à la suite
de ses observations et de celles de ses collègues du LABRAPS, un
certain nombre de conditions susceptibles de faciliter le déroulement
des études aux cycles supérieurs: intégration des étudiantes
et des étudiants aux activités de recherche et d'enseignement,
financement étudiant accru (pour l'inscription à temps plein),
séminaire de recherche, communications dans le cadre de colloques
scientifiques, et support de ses pairs et de la famille.
Nourrir le développement
D'autres intervenants ont abordé la recherche étudiante aux
cycles supérieurs sous des angles parfois fort différents.
«Les étudiants veulent apprendre leur métier de chercheur,
mais on a l'impression qu'ils manquent de temps», affirmera le consultant
Yves Laberge. Après avoir décrit rapidement l'évolution
de la recherche universitaire, Michel Dumas, directeur du Bureau de la recherche
subventionnée de l'Université Laval, avouera pour sa part
que la recherche entre dans une période de stagnation, ce qui n'empêchera
pas une amélioration de la production scientifique.
Martin Godbout, président d'Innovatech, a voulu, quant à lui,
livrer un «message optimiste et réaliste». Il a du reste
révélé que près de trois milliards de dollars
sont actuellement disponibles du côté du financement dit de
«capital de risque», et ce, pour tous les secteurs. «Il va
falloir inculquer aux étudiants le sens de l'entrepreneurship»,
a-t-il soutenu.
La question du financement a été aussi au centre des préoccupations
de Patrick Filiatreault, vice-président aux finances de l'UGIL. Celui-ci
a cependant brossé un tout autre portrait financier: celui «assez
difficile», voire inconfortable, d'une bonne partie des étudiants
et des étudiantes des 2e et 3e cycles, dont le revenu annuel ­p;
avoisinant le seuil de la pauvreté ­p; se situe entre 10 000 $
et 15 000 $. Pierre Robitaille, étudiant au doctorat de théologie,
a finalement souhaité que la relation professeur/étudiant
se déroule, aux cycles supérieurs, dans un contexte «qui
nourrit le développement».
GABRIEL CÔTÉ