Zoom sur Paul-André Dubois: musique et viole de gambe
Zoom sur Paul-André Dubois
Musique et viole de gambe
«J'étudiais la viole de gambe à l'Université de
Montréal au moment où est né mon intérêt
pour la musique en Nouvelle-France», rappelle Paul-André Dubois,
auteur d'un mémoire de maîtrise intitulé: La musique
missionnaire en Nouvelle-France: 1600-1650. Cette étude, dirigée
par Denys Delâge, du Département de sociologie, met en lumière
la naissance et l'évolution de la pratique du chant religieux d'esthétique
européenne dans les missions amérindiennes de Nouvelle-France
au cours de la première moitié du XVIIe siècle.
Le cantique en langue vulgaire, qui avait une fonction essentiellement «catéchétique»
dans sa culture d'origine, se voit, en effet, dans le contexte des missions
canadiennes, substitué au chant latin de la messe pour des raisons
pastorales. «Ce genre acquiert en quelque sorte, une fonction liturgique,
mais l'intérêt ou l'un des traits les plus remarquables pour
l'époque est l'introduction de la langue vulgaire dans la liturgie
de la grand messe», affirme le chercheur en spécifiant que le
terme «musique amérindienne» désigne la musique
locale d'esthétique européenne.
C'est autour d'un vieux manuscrit, découvert dans un séminaire
à Odanak, village abénaquis situé non loin de Nicolet,
que Paul-André Dubois a entrepris de dépouiller toute la correspondance
missionnaire, les récits de voyages et les ouvrages relatifs à
la Nouvelle-France afin d'en extraire les informations relatives à
la musique. Ce vestige d'une grande valeur pour le chercheur donnera un
sens à ses recherches. En septembre 1987, il rencontre Élisabeth
Gallat-Morin, musicologue. À sa demande, celle-ci se fait une joie
d'aller examiner le document et, observation faite, cette experte en la
matière ne peut faire autre chose que d'encourager le jeune chercheur.
Plus tard, un projet de disque sur la musique religieuse en Nouvelle-France
est lancé avec le soutien d'Élisabeth Gallat-Morin, qui ouvre
à Paul-André Dubois Dubois les portes de la France. Parmi
les organismes français qui ont contribué au financement de
l'album, on retrouve, entre autres, l'Association française d'action
artistique. Le disque s'intitule Le chant de la Jérusalem des terres
froides et est maintenant disponible dans différents magasins de
la région de Québec.
Musicien, écrivain, voyageur, épicurien dans l'âme et
grand solitaire devant l'Éternel, Paul-André Dubois désire
fermement continuer à faire de la musique. Son credo: devenir auteur
un jour. Si la polyvalence est une qualité requise pour faire sa
place au soleil, nul doute que ce jeune homme ambitieux aura un avenir rayonnant.
GUYLAINE CHAREST
Stagiaire
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