Vincent Lemieux, prix d'excellence en enseignement
Profil
Vincent Lemieux: toujours présent
La Faculté des sciences sociales lui décerne aujourd'hui son
Prix d'excellence en enseignement.
À lire et à entendre les témoignages presque dithyrambiques
de professeurs et de chercheurs à l'endroit de leur collègue
Vincent Lemieux, on comprend facilement pourquoi la Faculté des sciences
sociales a choisi de lui décerner son Prix annuel d'excellence en
enseignement, hommage qui lui sera rendu (aujourd'hui) le 18 janvier. Disponibilité,
générosité et compétence sont en effet les mots
qui reviennent le plus souvent dans la bouche des personnes ayant côtoyé
ce professeur de science politique et politologue de brillante réputation.
«Je me fais toujours un point d'honneur de bien recevoir les étudiants
qui se présentent à mon bureau, dit simplement Vincent Lemieux.
Quand j'étais étudiant, j'appréciais beaucoup le fait
que mes professeurs me réservent un bon accueil. Alors, j'essaie
de faire la même chose à mon tour.» Depuis 1977, il a
dirigé pas moins d'une vingtaine de thèses de doctorat et
une quarantaine de mémoires de maîtrise. L'un des ses anciens
étudiants, Raymond Hudon, lui-même professeur titulaire au
Département de science politique, ne tarit d'ailleurs pas d'éloges
sur les qualités de ce directeur qui a supervisé sa maîtrise,
en 1973.
Un savoir à transmettre
«Bien que Vincent Lemieux soit l'un des experts en science politique
les plus consultés au Québec, jamais cette activité
ne s'est faite au détriment de l'enseignement universitaire, rappelle
Raymond Hudon. En fait, c'est l'un des professeurs les plus «présents»
que je connaisse à l'Université Laval. Ceux qui, comme moi,
ont suivi ses cours savent que Vincent Lemieux s'est toujours montré
profondément préoccupé de transmettre les savoirs accumulés
tout en donnant la piqûre de la découverte de nouvelles connaissances.»
Même son de cloche chez Michel Beauchamp, professeur titulaire au
Département d'information et de communication, qui a eu «le
plaisir et l'honneur» de suivre quelques-uns de ses cours aux trois
cycles universitaires, au début des années 1970: «Il
s'agit d'un professeur qui présente des pistes de réflexion
des plus stimulantes. Le souci qu'il a de renouveler régulièrement
le contenu de ses cours a des retombées positives sur les étudiants.
Comme de nombreuses personnes, j'ai beaucoup apprécié son
sens poussé de l'écoute, son ouverture d'esprit de même
que son tact et sa façon de formuler certaines critiques.»
Vincent Lemieux, lui, croit que sa réputation de «bon directeur»
est liée à une question d'expérience et de métier.
En plus de soutenir l'étudiant tout au long de son projet de recherche,
il faut trouver la théorie adéquate pour traiter le sujet,
car, précise-t-il, «une thèse doit absolument contribuer
à l'avancement de la recherche». «Je ne suis pas très
directif dans mon approche. J'essaie plutôt de recentrer l'étudiant
sur l'essentiel.»
Le vrai jeu
Professeur à la Faculté des sciences sociales depuis 1960,
Vincent Lemieux a fait de l'enseignement aux grands groupes de 1965 à
1992, initiant des centaines d'étudiants à la science politique
sous toutes ses formes. À cet égard, il avoue qu'il préfère
enseigner aux petits groupes, à cause du contact plus personnel qui
s'établit avec l'étudiant: «En fait, le vrai jeu se joue
à la maîtrise et au doctorat. Au baccalauréat, les étudiants
viennent plutôt pour recueillir de l'information.»
Ses principaux champs de recherche et d'enseignement sont, entres autres,
les partis politiques, les sondages et les politiques publiques. Auteur
d'une vingtaine d'ouvrages, Vincent Lemieux a contribué à
plus de trente ouvrages collectifs. Il a écrit des articles dans
des revues et publications prestigieuses comme la Revue canadienne de science
politique, Recherches sociographiques, les Cahiers internationaux de sociologie,
Études internationales, pour ne nommer que celles-là. Le chercheur
a également agi à titre d'expert-conseil pour de nombreux
organismes: la Commission sur le bilinguisme et le biculturalisme, la Commission
parlementaire de la réforme électorale (Québec), l'Office
des professions du Québec, Hydro-Québec, etc. Sans compter
qu'en période d'élection ou de référendum, Vincent
Lemieux est sans contredit l'un des experts les plus sollicités par
les médias. Récipiendaire de la Médaille Pariseau de
l'Association canadienne-française pour l'avancement des sciences
(ACFAS) en 1978, il a mérité la prestigieuse Bourse Killam
du Conseil des Arts(1979-1981). En 1995, l'Université d'Ottawa lui
décernait un doctorat honorifique.
Un homme de consensus
Ayant toujours mené de front enseignement et recherche, Vincent Lemieux
considère ces deux activités comme complémentaires
et mutuellement enrichissantes. «Après deux ou trois années
de recherche, il est bon de revenir dans l'enseignement afin de communiquer
ce qu'on a trouvé». À entendre ce grand universitaire,
on comprend que le secret de sa foisonnante carrière tient en une
gestion du temps aussi serrée qu'efficace. A-t-il déjà
pensé à faire carrière comme politicien? «Je ne
suis pas un homme de conflit mais plutôt un homme de consensus qui
essaie de faire la paix dans son environnement.»
RENÉE LAROCHELLE
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