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14 d�cembre 1995 ![]() |
Une première en ethnologie urbaine: la mémoire de la ville de Québec présentée sur vidéo par un citoyen qui se souvient.
<<Quand quelqu'un perd la mémoire, il n'y a plus d'histoire>>, estime Jean Du Berger, qui consacre depuis quelques années temps et énergie à faire revivre le passé de la ville de Québec, à travers le témoignage de personnes qui y ont vécu. En compagnie de ses collègues du Département d'histoire, Jacques Mathieu et Martine Roberge, il lançait récemment un document vidéo intitulé Sourires de Québec: Lucien Godbout raconte (1-Le carré de mon enfance).
Premier d'une série de trois, ce vidéo a été réalisé par le Service des ressources pédagogiques et par le Laboratoire d'ethnologie urbaine de l'Université Laval, dans le cadre d'une entente sur la mise en valeurs des biens culturels entre la Ville de Québec, l'Université Laval et le ministère de la Culture et des communications. Cette série s'inscrit également dans un projet de recherche plus vaste intitulé Vivre sa ville: Québec au XXe siècle, mené par une équipe de professeurs et de chercheurs de l'Université. En fait, le groupe a pour objet l'étude de la ville et de son passé récent dans une perspective ethnologique et historique et s'intéresse à la parole des citoyens comme composantes de la mémoire collective.
Propos et confidences
Dans ce premier document d'une durée de 20 minutes, l'abbé Godbout, qui fut professeur au Petit Séminaire de Québec durant de nombreuses années, raconte ses souvenirs de petit garçon vivant dans la basse-ville de Québec, au début du siècle. Il parle de sa mère qui allaitait le dernier-né au coin du feu, du dîner de famille qui avait lieu les dimanches après-midi chez son grand-père, des grands-messes à la basilique de Québec, des parties de hockey endiablées sur la rue Sous-Le-Fort... Bref, c'est la vie quotidienne de toute une époque qui ressurgit, grâce au témoignage d'un homme qui n'a rien perdu de sa verve et de sa vitalité.
Les propos de Lucien Godbout sont abondamment illustrés par des documents iconographiques anciens où on peut voir, entres autres, les promenades du dimanche soir sur la terrasse, lieu de rendez-vous des gens chics de la ville, les marchés de la place, alors très courus, la pêche à l'éperlan sur les quais du Cap blanc et plusieurs autres activités.
Selon Jean Du Berger, la culture urbaine s'avère aussi importante que la culture rurale, d'où l'importance de faire état de son passé: <<En créant ce document, nous voulions montrer une nouvelle façon de communiquer le travail des historiens et des ethnologues.>> Ceux qui auraient envie de connaître Québec à travers le récit d'un homme passionné par sa ville et ses habitants peuvent donc se rendre aux Archives de folklore et à l'Audiovidéothèque, où la première tranche de Sourires de Québec est disponible.
Signalons que les deux documents à venir porteront respectivement sur les souvenirs de l'abbé Godbout au Petit Séminaire de Québec et sur son expérience à Maizerets, à l'époque où l'endroit était une colonie de vacances très fréquentée.
RENÉE LAROCHELLE