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23 novembre 1995 ![]() |
Perdre un �tre aim� est une des exp�riences les plus �prouvantes de l'existence. �tonnamment, les r�actions � la perte d'un conjoint, au del� du chagrin et de la tristesse, vont d'un �tat d�pressif pouvant durer des ann�es � une absence de r�percussions graves. Malgr� l'ampleur des r�actions possibles et l'importance de la transition entre le mariage et le veuvage, peu d'�tudes se sont attard�es � l'impact de la mort du conjoint chez les personnes �g�es, constatent Marl�ne Voyer et Jean V�zina de l'�cole de psychologie dans un article qu'ils publient sur cette question dans le dernier num�ro de la Revue canadienne du vieillissement.
Les chercheurs ont enqu�t� aupr�s d'un groupe de 108 femmes afin de d�terminer si elles �prouvaient de la d�tresse psychologique � la suite du d�c�s de leur conjoint et si oui, quelles en �taient les causes. Ces femmes, �g�es en moyenne de 69 ans et veuves depuis 18 mois, devaient r�pondre � une s�rie de questionnaires portant sur la sant�, dont la d�tresse psychologique, les emb�tements de la vie quotidienne, les �valuations cognitives (i.e. l'�valuation personnelle d'une situation sur leur bien-�tre) et les strat�gies d'adaptation face aux difficult�s. �Auparavant, on abordait le probl�me en consid�rant qu'un �v�nement stressant causait directement de la d�tresse psychologique mais c'est un mod�le trop simple, explique Jean V�zina. La fa�on dont chaque personne per�oit une situation stressante et les strat�gies qu'elle utilise pour composer avec cette situation ont aussi un impact sur le degr� de d�tresse psychologique.�
Trois variables ont �merg� comme facteurs explicatifs de la d�tresse psychologique chez les veuves, dont le plus important est les emb�tements reli�s � la sant� physique. Au second rang, viennent les strat�gies d'�chappement-�vitement. �Certaines femmes �vitent de penser � la cause de leurs probl�mes, elles consomment de l'alcool ou des m�dicaments ou se r�fugient dans la pri�re au lieu de faire confiance � leurs propres capacit�s�, poursuit le chercheur. Enfin, les femmes qui per�oivent la mort de leur conjoint comme une menace � l'estime de soi sont �galement vuln�rables � la d�tresse psychologique.
Ces informations peuvent servir � am�liorer les interventions des psychologues aupr�s des veuves, signalent les deux chercheurs. �Les femmes qui ont recours � des strat�gies d'�chappement-�vitement, qui ressentent une perte d'estime de soi � la suite de la perte du conjoint et qui, en plus, ont des probl�mes de sant� pr�sentent un profil � risque d'�prouver de la d�tresse psychologique�, conclut Jean V�zina. JEAN HAMANN
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