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21 septembre 1995 ![]() |
L'�DUCATION PAR LA VOIE DES ONDES
Dans certaines petites villes ou villages du Vietnam, les �tudiants qui ne peuvent fr�quenter l'universit� allument leur radio pour s'initier au droit, au marketing, � l'anglais ou m�me au fran�ais. Certaines stations diffusent en effet des cours par la voie des ondes durant plusieurs heures dans la journ�e. D'autre part, les Vietnamiens d�sireux d'acqu�rir des conseils en hygi�ne, en soins des nourissons ou de s'informer des moyens de contraception syntonisent une station sp�cifique sur leur poste de radio, afin de recevoir une formation pratique. Christine Cant, �tudiante au baccalaur�at en communication, a voulu mieux comprendre la port�e r�elle de ces programmes �ducatifs. Gr�ce � un voyage financ� par l'organisme canadien d'entraide universitaire EUMC, elle a pu se rendre compte sur place que le gouvernement en place a parfois bien du mal � adapter ses priorit�s � la r�alit� du terrain.
�Il existe une seule cha�ne de radiodiffusion au Vietnam, La voix du Vietnam, explique la jeune femme. En discutant avec des responsables des programmes radiophoniques, je me suis aper�ue qu'ils ignoraient les objectifs fix�s par les autorit�s, qui souhaitent par exemple que chaque Vietnamien dispose de son propre poste radio.� Apr�s son s�jour d'un mois et demie en terre indochinoise, l'�tudiante a constat� que le manque de budget constitue un obstacle majeur � la diffusion des programmes �ducatifs. En effet, les �metteurs ne peuvent couvrir tout le territoire et bien des petits villages isol�s ne captent aucune station. Ces villageois d�pendent donc de la visite bi- annuelle de professionnels de la sant� pour recevoir les conseils relatifs � la cuisson des aliments ou � la salubrit� de l'eau.
En ville, o� certaines radios comme � H�-chi-Minh Ville diffusent par hauts-parleurs de la musique dans les rues d�s 5h 30 du matin, les auditeurs d�laissent souvent les programmes �ducatifs au profit d'�missions plus distrayantes. �Les gens se r�unissent autour d'un poste dans les quartiers pour �couter des chansons, des airs de musique, raconte Christine Cant. Mais ces auditeurs ne peuvent influencer la programmation qui d�pend encore enti�rement du gouvernement.� Un gouvernement, qui marque quelques signes d'ouverture en acceptant depuis deux ans la contribution d'organismes de sant� internationaux au d�veloppement de l'�ducation, mais qui refuse toutefois de diffuser des messages trop suggestifs pour la pr�vention du Sida. � tel point que les campagnes d'information semblent souvent trop obscures pour �tre vraiment efficaces.
PASCALE GU�RICOLAS