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21 septembre 1995  |
DIPL�M�S
HERE COMES THE SUN KING
Un r�ve californien plus que virtuel: Marc Tremblay est devenu le Wonder Boy de la multinationale Sun Microsystems.
L'arriv�e de Marc Tremblay chez la multinationale Sun Microsystems, qui fabrique et vend des ordinateurs utilis�s pour la recherche ou le d�veloppement dans plus de 120 pays � travers le monde, ressemble presque � un conte de f�es virtuel. Ce jeune dipl�m� de la prestigieuse universit� am�ricaine UCLA, bachelier en g�nie physique de l'Universit� Laval, a en effet attir� l'attention de ses futurs patrons en dialoguant avec d'autres mordus des processeurs sur un site sp�cialis� du r�seau Internet. Apparemment �tonn�s par les connaissances de l'�tudiant, les dirigeants de Sun ont profit� d'une rencontre fortuite � une conf�rence informatique pour lui faire des propositions all�chantes.
�J'ai choisi de travailler chez Sun car leur projet de lancer une nouvelle g�n�ration de processeurs m'int�ressait beaucoup, explique Marc Tremblay. De plus la structure hi�rarchique souple me permet d'organiser mon travail � ma guise.� De toute fa�on, si les n�gociations n'avaient pas fonctionn� avec l'entreprise install�e au coeur de Sillicon Valley en Californie, sept autres offres d'emploi attendaient ce passionn� d'informatique. Aid� d'une �quipe d'une centaine de personnes, il met donc au point le processeur, autrement dit l'unit� centrale de l'ordinateur o� s'effectuent le calcul et le traitement, cens� stimuler les ventes de Sun Microsystems. �L'architecte donne une vision d'ensemble au syst�me et �tablit la direction, pr�cise-t-il. Les contacts quotidiens avec le march� et les concurrents m'ont permis d'int�grer des fonctions, comme le multim�dia, jug�es encore inutilisables par le logiciel en 1991. Il a fallu �tre agressif pour convaincre les autres!�
Architecte, visionnaire, informaticien
Le travail d'un architecte en informatique ressemble presque � celui d'un urbaniste. Mais � la diff�rence d'un responsable de l'am�nagement des villes, il ne dispose que d'une surface de silicium de 5 mm sur 5 mm pour installer les fonctions d�sir�es. Et la plupart du temps, il doit imaginer des produits capables de s'ins�rer dans un march� plusieurs ann�es apr�s leur conception. Inscrit � Laval en g�nie physique au d�but des ann�es 80, Marc Temblay a succomb� � l'attrait de la logique binaire lors d'un cours sur l'�lectronique digitale. Ce fanatique du cube de Rubik et des r�sultats invariables a voulu comprendre alors comment fonctionnait le cerveau d'un ordinateur en entreprenant une ma�trise et un doctorat � UCLA, en Californie.
�Durant mes �tudes, j'ai d�velopp� mes connaissances en logique pure, explique ce N�o-Californien. Finalement, en travaillant sur un sujet de doctorat tr�s pr�cis, on devient peu � peu une sorte d'expert dans le domaine.� Son dipl�me en poche, il aurait pu facilement trouver une place comme professeur � l'Universit� Laval ou ailleurs, mais la lourdeur acad�mique lui pesait. Apr�s dix ans pass�s dans le monde universitaire, ce concepteur brillant supportait de plus en plus mal d'avoir � solliciter sans cesse des bourses, dont le montant insuffisant limitait ses recherches.
�Aujourd'hui, je dispose de ressources humaines et mat�rielles beaucoup plus importantes qui permettent d'obtenir des r�sultats tr�s rapidement, pr�cise-t-il. Et j'ai la possibilit� de rencontrer toutes les semaines les fondateurs de l'entreprise qui g�n�re six milliards de revenus annuellement.� Bref, Marc Tremblay dispose quasiment de tous les ingr�dients qui composent la recette traditionnelle du R�ve am�ricain, d�ment estampill�. Sous le soleil de la Californie, il mise un peu en bourse sur des actions en informatique qu'il conna�t bien, travaille beaucoup avec plaisir et se maintient en forme en jouant au tennis avec ses concurrents. Le Qu�bec et ses batailles pour l'octroi de bourses universitaires paraissent bien lointains au pays o� coulent le lait et le miel.
PASCALE GU�RICOLAS