19 octobre 1995 |
NOUVELLE SAISON DE LA LUI
Les pros de l'impro
Chaque vendredi soir, � 20 h, � la salle Henri-Gagnon du pavillon Casault, les as de la Ligue universitaire d'improvisation jouent sans filet. Et pour le plaisir.
Vous souvenez-vous de ce temps b�ni de l'enfance o�, � travers des jeux de r�les (�je suis la princesse, tu es le bandit..."�), nous �chappions au contr�le des adultes pour devenir en quelque sorte nous-m�mes? C'est exactement ce que font chaque vendredi soir les joueurs de la LUI (Ligue universitaire d'improvisation), lorsqu'ils endossent leur chandail d'improvisateur. �Chose certaine, l'exp�rience permet de sortir du quotidien, en un mot, de nous faire notre propre cin�ma�, lance R�mi Leclerc, un �tudiant en g�nie physique malicieusement surnomm� le �cerveau de la ligue�. �Moi, pouffe Martin Dubeau, qui compte huit ans de bons et loyaux services � la LUI, cela me permet de r�aliser mes fantasmes. J'ai aussi l'impression de revivre mon enfance. En fait, quand tu atteins "l'adolescence", c'est le temps de quitter l'improvisation.�
Rencontr�s � la veille de disputer le premier match de la saison, vendredi dernier, les jouers de la LUI piaffaient d'impatience � l'id�e de se mesurer devant �leur� public, qui se chiffre � quelque 200 personnes hebdomadairement. � ce sujet, Jean-Fran�ois Lessard, �tudiant en th��tre et pr�sident de la ligue, pr�cise que l'important n'est pas tant de faire rire mais bien de �surprendre et de se surprendre�: �L'improvisateur est dr�le � son insu; ce n'est pas parce qu'il veut �tre dr�le qu'il l'est forc�ment.� Pour ces joyeux drilles, l'important n'est pas tant de gagner comme de faire passer un bon moment aux gens. �Finalement, estime R�mi, on est toujours perdant car le public, lui, gagne � tout coup!�
Qui dit mieux?
Au fil des ann�es, ces jeunes adultes ont d�velopp� une philosophie de l'improvisation qui a le m�rite de s'appliquer � la vraie vie. Pour l'�tudiant en litt�rature Paul L�pine, �la seule limite de l'improvisation demeure celle que le joueur se cr�e dans sa t�te�: �Finalement, le trac qui nous �trangle avant chaque partie constitue une puissante motivation � nous surpasser.� Car tout peut arriver lors de ces joutes o� la pr�sence d'esprit de l'un peut faire basculer une improvisation jusque-l� terne et sans ressort en une histoire fertile en rebondissements. Ces moments d�licieux o� le public en a pour son argent (4$ pour les �tudiants et 5$ pour les autres), les joueurs les savourent pleinement.
�Mais le pire peut toujours arriver�, raconte avec humour Martin Dubeau qui se souvient avoir (b�tement) b�l� durant deux minutes lors d'une improvisation intitul�e �Le mouton�, compl�tement en panne d'id�e. �Le plus frustrant, rappelle Michael Roy, c'est quand tu perds en ayant fait une bonne improvisation. Ou encore, quand l'improvisation a �t� r�ussie et que tu sais que tu ne pourras plus jamais la reprendre, comme on peut le faire avec une pi�ce de th��tre.�
� l'instar des amateurs de hockey, le public qui vient voir partie de la LUI a ses favoris et s'attend � ne pas �tre d��u. Gare aux joueurs qui ne respectent pas les r�gles du jeu ou qui �patinent� trop : si l'arbitre ne les ram�ne pas � l'ordre d'un bon coup de sifflet, le public, lui, manifeste son m�contentement en lan�ant une balle de caoutchouc sur la �glace�, � moins que ce ne soit carr�ment en direction d'un joueur. �Si les gens prennent un risque en venant nous voir, nous en prenons un aussi�, rappelle � cet effet R�mi Leclerc. Choisis par le directeur artistique de la LUI, Mario Villeneuve, les th�mes des improvisations ne sont connus des joueurs que quelques secondes avant le grand saut dans le vide. Gulp!
Sans �tre un club select, la LUI tient quand m�me, bon an mal an, des auditions o� la candidate ou le candidat doit d�montrer de r�elles capacit�s d'�coute. Avec onze recrues cette ann�e, la LUI , compos�e de quatre �quipes (Les Pics, les Tr�fles, les Coeurs et Carreaux) a beaucoup d'atouts dans son jeu. Fond�e en 1981, elle compte une trentaine de joueurs, dont 60% font partie de la communaut� universitaire.
RENEE LAROCHELLE
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FITZCARRALDO
Au Clap les 25 et 26 octobre
Poursuivant sa programmation, le Cin�-Club Ellipse vous pr�sentera les 25 et 26 octobre : Fitzcarraldo. Allemand, 1982, drame de Werner Herzog, avec Klaus Kinski, Claudia Cardinale, Jose Lewgoy, Paul Hittscher.
Brian Sweeney Fitzgerald, surnomm� Fitzcarraldo, d�sire r�aliser son grand r�ve, qui est d'�riger une salle d'op�ra au milieu de la jungle d'Amazonie pour que puisse y chanter le c�l�bre Enrico Caruso. Pour ce faire, il devra faire passer son lourd bateau � vapeur par dessus une montagne, avec l'aide d'Indiens qui le prennent pour un de leur dieu de retour parmi eux. Un film o� la m�galomanie du r�alisateur n'a d'�gale que celle de son personnage principal, qui remporta le prix de la meilleure mise en sc�ne � Cannes, en 1982.
Les heures de repr�sentation seront annonc�es sous peu dans le magazine Le Clap. Information au Service des activit�s socioculturelles, 656-2765.