19 octobre 1995 |
G�NIE M�CANIQUE
Jeunes tigres � bord
� la SAE-Laval, soixante passionn�s de m�canique travaillent sur quatre prototypes, en comp�tition avec les �maniaques� de 230 autres universit�s nord-am�ricaines.
Des gars qui �trippent chars�, il y a en partout. Mais des gars qui �trippent chars� et qui discutent entre eux d'optimisation de consommation, de rayon de braquage int�rieur, d'a�rodynamique, de turbocompression, de mat�riaux composites et d'injection �lectronique avec aspiration conventionnelle, �a ne se trouve pas sous les traces de freinage d'une auto. Pourtant, il y en a une soixantaine au D�partement de g�nie m�canique, et m�me quelques rares femmes, qui triment dur mais qui s'amusent ferme en conjuguant la th�orie, si souvent d�cri�e, apprise dans les cours, et leur passion pour les v�hicules et la m�canique.
Pour le plaisir
Ces �tudiants, membres de la Society for Automotive Engineers (SAE), une association internationale regroupant 60 000 experts - dont 12 000 �tudiants - travaillent � la conception et � la fabrication de v�hicules motoris�s. Pas pour des cr�dits. Pas pour l'argent. Juste pour le fun. � l'occasion de la Quinzaine des sciences, quelques repr�sentants de la bande ont quitt� leur rep�re, situ� quelque part dans les catacombes du pavillon Adrien-Pouliot, pour venir discuter, avec les participants aux activit�s �Portes ouvertes�, des quatre projets sur lesquels ils planchent cette ann�e: le robuste Mini-Baja, un v�hicule hors- route amphibie, la rutilante Formule SAE, un v�hicule de course monoplace qui fait du 150 km/h, le v�hicule-chameau SuperMileage et l'Avion Cargo, un petit appareil t�l�guid� pouvant transporter de lourdes charges.
Le point culminant des prochains mois pour ces �tudiants aura lieu le printemps prochain, au moment des comp�titions annuelles de la SAE, alors qu'ils croiseront le fer, l'aluminium et le fibre de verre avec quelque 2 000 comp�titeurs provenant de 230 universit�s nord-am�ricaines, sous l'oeil observateur des bonzes de l'industrie automobile. Toutefois, la route qui m�ne � cette grande f�te du piston est longue et parsem�e de nids de poule. �On ne compte pas nos heures, dit Yves Saint-Amant, un des piliers de la SAE � l'Universit�, mais, en moyenne, chaque �tudiant peut facilement passer entre 300 et 400 heures par ann�e sur le projet.� Certains poin�onnent entre deux cours, d'autres le soir ou la fin de semaine et quelques-uns y consacrent m�me une partie de leur �t�. Et histoire d'�viter la routine et les variations sur le m�me th�me, la SAE impose aux participants de faire table rase tous les deux ans et de pr�senter des v�hicules totalement repens�s.
M�me le financement
� la SAE-Laval, comme chez les vrais concepteurs automobiles, plusieurs �quipes travaillent simultan�ment sur un des syst�mes du v�hicule. L'aventure calque tellement bien la r�alit� que les �tudiants doivent eux-m�mes r�soudre les probl�mes de financement. Comme exp�rience pr�parant � la vraie vie, on ne fait pas mieux. �Cette ann�e, les pr�visions de d�penses pour le projet de Formule SAE s'�l�vent � 9 255 $�, dit Jean-Thomas Landry, qui occupe le poste tout nouvellement cr�� de directeur du financement. L'�curie Formule SAE, qui en sera � sa sixi�me participation � la Comp�tition, a jug� bon de cr�er ce poste parce que l'apport des commanditaires est devenu primordial pour la r�alisation des v�hicules de m�me que pour la participation � la comp�tition. � titre d'exemple, le transport du v�hicule entre Qu�bec et le site de la comp�tition de la Formule SAE de cette ann�e, D�troit, co�tera, � lui seul, 1 500$. L'�curie du Mini-Baja ne s'en tirera pas pour moins cher puisque leur comp�tition aura lieu � Orlando en Floride.
Bon an, mal an, la SAE-Laval attire une soixantaine d'�tudiants dans ses rangs. Et, selon Jean-Michel Deblois, qui en sera � sa deuxi�me comp�tition cette ann�e, il n'est pas n�cessaire d'avoir d�mont� et remont� le moteur de l'auto de ses parents pour pouvoir entrer dans le groupe, bien au contraire. �Dans tous les projets, on travaille en �quipe de sorte que les moins exp�riment�s apprennent des anciens. On r�alise que ce qui fait la force des grandes �quipes c'est la transmission des connaissances entre les anciens et les nouveaux. �a �vite de refaire continuellement les m�mes erreurs.� Travailler sur un projet de la SAE, poursuit-il, c'est comme faire partie d'une �curie automobile. �Une fois que tu as commenc�, tu investis tellement de temps et d'�nergie dans ton projet que tu ne veux pas laisser tomber. Ton v�hicule, c'est ton b�b�.� JEAN HAMANN
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