30 mars 1995 |
ORIENTATION
LE SYNDROME DE LA PORTE FERM�E
N'entre pas qui veut dans certains programmes universitaires. C'est ce que l'on appelle le contingentement. En cas de refus, il faut savoir se retourner, sans pour autant penser pouvoir �y retourner�.
�Il faut qu'une porte soit ouverte ou ferm�e�. Pour toutes sortes de raisons, les universit�s sont parfois oblig�es d'avoir recours au contingentement pour freiner l'acc�s � certains de leurs programmes. Un rapport du Conseil des universit�s publi� en 1992 nous apprend, par exemple, que 39,5 % des 95 399 demandes d'admission formul�es � l'automne de 1990 dans l'ensemble des programmes contingent�s du r�seau universitaire qu�b�cois avaient �t� accept�es. On y justifie les 60,5 % de refus en raison, surtout, du contingentement des places disponibles (38,7 %).
Ces statistiques, pour �visuelles� qu'elles puissent para�tre, n'en cachent pas moins la douloureuse r�alit� � laquelle seront confront�s plusieurs �tudiants et �tudiantes ayant entretenu, parfois, un r�ve d'enfance ou d'adolescence qui, avec l'arriv�e du mois de mars et du printemps, se mettra � fondre comme neige au soleil.
Le c�gep �revisit�
On compte une douzaine de programmes contingent�s � l'Universit� Laval, qui auront re�u, au cours du pr�sent mois - comme c'est le cas chaque ann�e - de 1 500 � 2 000 demandes d'admission. Henri Hamel, Daniel Tremblay et Louise Turgeon, conseillers et conseill�re d'orientation au Service d'orientation et de counseling de l'Universit�, re�oivent r�guli�rement de ces �tudiants et de ces �tudiantes qui �attendent� ou qui ont d� essuyer un refus. Nombre d'entre eux �patientent� depuis un an, esp�rant changer de programme. �Ils sont l� � surveiller leurs notes, � attendre des r�ponses. Ils revivent l'ambiance d'un c�gep qu'ils n'ont pas encore fini�, t�moigne Daniel Tremblay. Frapper un mur
Si soulagement, d�tente, fiert�, gratification, satisfaction de voir ses efforts r�compens�s sont le lot de ceux et de celles qui ont v�cu l'exp�rience d'�tre accept�, l'envers de la m�daille est frapp� � l'�ici-g�t� du revers de m�daille. L�, c'est le choc, la rencontre d'un mur, une exp�rience empreinte de frustration, comme dans toute situation o� une personne est confront�e � des limites. �Une exp�rience humaine fondamentalement difficile�, diront les trois conseillers d'orientation, pour qui les solutions ne semblent pas �videntes. �Il faut prendre la r�ponse de l'Universit� pour ce qu'elle est:
l'expression d'une limite administrative, et non une sanction de la valeur personnelle�, rench�rira Henri Hamel. Il est fr�quent que des �tudiants et des �tudiantes tentent de nouveau leur chance � la suite d'un premier refus. Un geste que Louise Turgeon comprend, �tant donn� l'�investissement affectif� qui a motiv�, bien souvent, une orientation de carri�re remontant aux �tudes secondaires. �Le jour o� l'on d�couvre que l'on ne pourra pas tout faire ce que l'on veut, comme on le veut, c'est toujours difficile...�, raconte-t-elle. Ce � quoi son confr�re Henri Hamel rajoute: �Il importe donc de l�cher prise, non seulement vis-�-vis du projet, mais aussi vis-� -vis du d�sir que tout aille toujours comme on veut.� Un conseil? Ce n'est pas de refus
� ceux et � celles qui ont vu leur demande d'admission refus�e dans un programme contingent�, les trois conseillers du Service d'orientaton et de counseling de l'Universit� prodiguent ces quelques conseils: interpr�ter correctement le refus et le prendre pour ce qu'il est, c'est-�-dire l'expression d'une limite administrative; reconna�tre les �motions �veill�es par l'�v�nement (col�re, frustration, tristesse, d�ception, inqui�tude, ins�curit�, scepticisme); rechercher les informations permettant une �valuation juste de sa situation et se donner du temps; partager son exp�rience avec des personnes de confiance.
Le Service d'orientation et de counseling est situ� au 3445, pavillon Jean-Charles-Bonenfant (t�l.: 656-7987). GABRIEL C�T�