30 mars 1995 |
ASPIRINE ET CANCER: DU NEUF
MAIS PAS DE MIRACLE
Lors du Congr�s de l'Association am�ricaine de recherche sur le cancer qui avait lieu la semaine derni�re � Toronto, Andr� Castonguay, professeur � l'�cole de pharmacie, a pr�sent� des donn�es indiquant que l'aspirine peut r�duire la prolif�ration des tumeurs canc�reuses chez des animaux de laboratoire. �Il est �videmment pr�matur� de recommander l'aspirine ou d'autres m�dicaments anti-inflammatoires contre le cancer du poumon chez l'humain�, a cependant pr�venu le chercheur.
L'�tude d'Andr� Castonguay a �t� men�e chez deux groupes de souris qui recevaient, dans leur alimentation, de petites doses d'un canc�rig�ne retrouv� dans la fum�e de cigarettes. Les souris soumises pendant une p�riode prolong�e � ce r�gime d�veloppent, en moyenne, neuf tumeurs. Pour les besoins de l'�tude, un m�dicament semblable � l'aspirine, le Sulindac, a �t� ajout� aux aliments d'un des deux groupes de souris. Les souris recevant ce produit ont d�velopp� deux fois moins de tumeurs que celles du groupe t�moin. �Ces r�sultats appuient l'hypoth�se que l'apparition des tumeurs pourrait �tre li�e � l'inhibition de la synth�se de prostaglandines, des mol�cules synth�tis�es par l'organisme et qui ont la propri�t� de supprimer le syst�me immunitaire.� L'aspirine, en pr�venant cette immunosuppression, pourrait permettre � l'organisme de mieux se d�fendre contre les cellules canc�reuses. Ces donn�es pavent la voie � des �tudes �pid�miologiques sur l'influence de l'aspirine ou de ses �quivalents sur divers types de cancer. � ceux qui verraient dans l'aspirine le m�dicament miracle tant recherch�, Andr� Castonguay rappelle que 85% des cas de cancer du poumon sont attribuables � la cigarette et que la mesure pr�ventive la plus efficace demeure tout simplement l'abandon du tabagisme.
JEAN HAMANN
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