2 mars 1995 |
JOHANNE TREMBLAY OU LES ARBRES RECYCL�S
Pour Johanne Tremblay, le recyclage ne s'arr�te pas au bac bleu que les villes utilisent pour la colllecte s�lective du verre, du papier ou du plastique. L'�tudiante, qui termine sa ma�trise en phytologie, �tend son souci de la r�cup�ration.... jusqu'aux branches des arbres. Chaque ann�e, en effet, Hydro-Qu�bec se retrouve avec 100 000 m3 de r�sidus de bois sur les bras provenant de l'entretien du r�seau de lignes �lectriques. La plupart du temps, les branches d�chiquet�es finissent leur carri�re dans un site d'enfouissement ou en fum�e dans un centre d'incin�ration. Depuis peu, certains sp�cialistes de la valorisation des biomasses tentent d'utiliser ces copeaux comme amendement dans les champs, avec plus ou moins de bonheur. Embauch�e comme assistante de recherche pendant un an par Chantal Beauchamp, professeur au D�partement de phytologie � la Facult� des sciences de l'agriculture et de l'alimentation, Johanne Trembay a travaill� sur la meilleure utilisation possible de ces r�sidus d'�lagage. �Apr�s mon baccaulaur�at en bio-agronomie, j'h�sitais � poursuivre mes �tudes car je craignais que la recherche ne soit trop �loign�e des probl�mes pratiques des agriculteurs, explique la jeune femme. En m'int�ressant au compostage et � la valorisation des biomasses, j'ai constat� que je pouvais concilier les deux.� Elle a donc d�cid� d'entreprendre son m�moire de ma�trise sur l'utilisation de ces r�sidus form�s de bois et de feuilles, en v�rifiant dans un premier temps s'ils contenaient des m�taux lourds puisque Hydro-Qu�bec coupe aussi des branches d'arbre en ville. En fait, les �chantillons pr�lev�s dans quatre r�gions diff�rentes de la province ne pr�sentaient pas de concentration dommageable. Puis Johanne Tremblay s'est pench�e sur les rendements de cette source de mati�re organique sur la culture de pomme de terre. �J'ai remarqu� que j'obtenais de meilleurs r�sultats sur les parcelles exp�riment�es l'ann�e suivant l'application, indique-t-elle. En effet, les gros copeaux mettent plus d'une saison � se d�composer.� Les agriculteurs �prouvent parfois des r�ticences � utiliser ces branchages car ils ont constat� que ce type d'amendement les oblige � ajouter de l'azote, une fertilisation assez co�teuse. Dans son m�moire, l'�tudiante leur sugg�re de contourner le probl�me en plantant des l�gumineuses en alternance avec la production de pommes de terre, une culture qui permet en effet de fixer l'azote dans le sol. L'emploi des r�sidus de bois issus de l'entretien du r�seau �lectrique pourrait donc constituer dans l'avenir un moyen �conomique et �cologique pour am�liorer les cultures horticoles. � l'avenir, les abonnn�s d'Hydro vont peut-�tre consid�rer d'un autre oeil les arbres de leur cour proches des lignes. Pascale Gu�ricolas