16 mars 1995 |
Le golf, un sport violent?
S'activer sur un tertre, ce n'est pas si p�p�re que �a: 13 % des golfeurs se blessent au cours d'une saison. Quelques exercices d'�chauffement appropri�s suffiraient pourtant � r�duire de moiti� les risques de blessures.
Une recherche men�e au D�partement d'�ducation physique r�v�le que les golfeurs pourraient r�duire de moiti� les risques de blessures s'ils s'�chauffaient convenablement avant de prendre le d�part. En effet, la fr�quence des blessures chez des golfeurs qui ont suivi fid�lement un programme d'�chauffement sp�cifique se situe � environ 6 % contre 13 % chez ceux qui ne font aucun exercice d'�chauffement. Fait encore plus surprenant, les golfeurs qui mettent en pratique un programme d'�chauffement de leur cru se blessent tout aussi souvent que ceux qui ne s'�chauffent pas du tout.
Les auteurs de l'�tude, Myl�ne Gadoury et �ric Lacoste, �tudiants en activit� physique, et Germain Th�riault, professeur au D�partement d'�ducation physique, ont pr�sent� ces r�sultats devant la centaine de personnes qui participaient � la Huiti�me rencontre de l'Association qu�b�coise des sciences de l'activit� physique qui se d�roulait le samedi 11 mars au PEPS. Les trois auteurs de l'�tude sont arriv�s � ces constats apr�s avoir compar� deux groupes de golfeurs fr�quentant des clubs situ�s en banlieue de Qu�bec, celui de Saint-Michel et celui du Grand Portneuf. Les deux groupes de golfeurs pr�sentaient des caract�ristiques similaires pour ce qui est de l'�ge et de la pratique du golf. En moyenne, les golfeurs consacraient 13 heures par semaine � leur sport mais certains s'y adonnaient jusqu'� 40 heures.
Violent malgr� tout
Les chercheurs ont rencontr� les golfeurs du club de Saint- Michel en mai 1994 et leur ont expos� l'utilit� du r�chauffement ainsi que le programme d'exercices sp�cifiques qu'ils avaient d�velopp� � partir de leurs connaissances de l'activit� et de la litt�rature scientifique. L'�chauffement propos�, d'une dur�e de 15 minutes, sollicite les principales articulations et les groupes de muscles mis � contribution d�s le coup d'envoi. � la fin de la saison, les chercheurs ont rencontr� de nouveau les golfeurs pour �valuer la fid�lit� au programme, compiler des donn�es sur les blessures et �valuer l'efficacit� globale du programme. Par ailleurs, l'intervention au club du Grand Portneuf consistait � dresser le profil des golfeurs et � documenter la pr�valence des blessures afin d'�tablir des comparaisons avec l'autre club.
Les principales blessures rencontr�es surviennent lors de la torsion � l'�lan (36%), lorsque le b�ton frappe le sol plut�t que la balle (32%), lors d'erreurs techniques (10%) et simplement par surdosage (6%). Ces blessures, de types articulaires, tendinite ou bursite, frappent surtout le dos, les coudes, les poignets et les mains. Environ la moiti� des golfeurs rencontr�s au club de Saint-Michel ont suivi fid�lement le programme d'�chauffement et 6,4% d'entre eux ont �t� bless�s contre 12,9% de ceux qui ne s'�chauffaient pas. Au club du Grand Portneuf, 13,3% des golfeurs qui ne s'�chauffaient pas se sont bless�s contre 14,3 % de ceux qui disaient avoir un programme personnel d'�chauffement. Au total, environ 319 golfeurs ont particip� � l'�tude sur la pr�valence des blessures et 80 golfeurs � l'�tude sur l'�chauffement.
�M�me si le golf n'est pas un sport de contact, il comporte des mouvements de rotation assez violents, dit �ric Lacoste. Et comme la majorit� des golfeurs sont assez �g�s, les blessures peuvent �tre longues � gu�rir, d'o� l'importance de bien s'�chauffer.� Cette �tude, la premi�re du genre � �tre r�alis�e chez des golfeurs amateurs, se poursuivra la saison prochaine. JEAN HAMANN
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