25 mai 1995 |
L'heure est avanc�e
Ils sont l�, pourtant, surplombant les passants. Mais, comme aujourd'hui on invoque peu le ciel, ils n'aimantent plus les regards vers les hauteurs. On les voit bien ponctuer de leur point d'orgue la limite est du grand axe, mais de leur �me... pas un son.
Qu'est-ce qui cloche? Pourquoi ces clochers demeurent-ils de bronze? C'est sans doute la question qu'a d� se poser Guy Paquette, directeur du D�partement d'information et de communication, qui trouvait pour le moins curieux le motus vivendi des protub�rances architecturales de l'ex-Grand S�minaire.
Le directeur n'a eu qu'� attacher le grelot pour que l'esprit du clocher teinte l'�difice de sa vocation premi�re. Depuis un mois environ, la cloche est donc revenue marteler de son signal horaire la fuite du temps dans la Cit� universitaire. Elle est revenue, solitaire cette fois, dans le grand clocher arri�re, perdant quelques cordes � son art. Car ses compagnes des deux clochetons � la proue de la nef sont disparues � la suite de la transsubtantiation du Grand S�minaire en pavillon Louis-Jacques-Casault. Certains clercs voyants pr�tendent qu'elles se sont envol�es vers Rome � ce moment pr�cis (le �vol� du bourdon?). D'autres font cependant entendre un autre son de cloche.
Il fut une �poque, semble-t-il, o� la trinit� retentissante s'en donnait � choeur joie, carillonnant � toute vol�e des airs percutants qui ne tombaient pas tous dans l'oreille d'un sourd... Ces envol�es d'oratoire ne tard�rent pas d'ailleurs � provoquer une querelle de clochers opposant �bedeau� et badauds, la plupart de ceux-ci logeant au Parent et ne supportant plus que leur tranquillit� se fasse sonner les matines. Cette mutinerie contre la minuterie, ce heurt des �p'tites heures�, cette guerre du �gong� nocturne qui fait sortir de ses gonds, au son du timbre et du trait (un peu trop) prolong�, prit fin par l'extinction de la voix d�rangeante... et des gorges chaudes qu'elle avait tant fait r�ler.
Pour Guy Paquette, le retour de la sonnerie horaire sur le campus se rattache � l'importance de la cloche au sein de la collectivit�, dans un Qu�bec pas si lointain, comme source de rassemblements civiques et de renforcement du sentiment d'appartenance.
L'id�e du directeur du DIC a eu l'heur de plaire au secr�taire g�n�ral, Jacques Genest, qui a fait se concr�tiser la r�surrection de la �chaire�, en prenant soin d'�liminer les irritants qui avaient jadis provoqu� une lev�e debout cri�e. Le temps r�sonne maintenant de 7 h � 22 h, quand son heure est venue, dans le clocher principal du pavillon Louis-Jacques- Casault. GABRIEL C�T�