11 mai 1995 |
Le Th��tre Sacrifice pr�sente Carcasse
Les 12, 13 et 14 mai, le Th��tre de poche (0322) du pavillon Maurice-Pollack sera anim� d'un souffle nouveau ! Le Th��tre Sacrifice y pr�sente Carcasse, une cr�ation de Sylvain Marois. Cette pi�ce in�dite, aussi gagnante du troisi�me prix des Concours litt�raires du CEULa (Cercle d'�criture de l'Universit� Laval) en 1995, nous rejoint facilement gr�ce au langage joual de ses personnages et � son savant m�lange d'humour et de r�flexion. � travers deux �tres qui se d�couvrent , qui l�vent doucement le voile de l'inconnu, Carcasse met en sc�ne la solitude et les angoisses de notre �poque. Pris dans un tourbillon d'id�es et de questions incessantes, Carol et Fr�d�rique tentent de mettre un nom sur ce qu'ils sont, sur la place qu'ils occupent au sein de leur soci�t�. Sans vous en d�voiler plus long, nous vous invitons chaleureusement � d�couvrir par vous-m�me ces personnages complexes, mais attachants.
Billets : 6 $. Pour r�servations : Isabelle Lavoie, 667-7799.
� l'�difice La Fabrique jusqu'au 21 mai
SUPERBE EXPO-BIDON
C'est sous le th�me 4 litres d'artistes que les 35 finissants en arts plastiques de l'�cole des arts visuels pr�sentent les travaux devant leur ouvrir les portes d'un march� difficile.
Diane a commenc� � travailler l'acier au c�gep. Un jour, un incendie a ravag� la ferme familiale, ne laissant que les tiges noircies des structures des silos. Depuis, cet amas de feraille rouill�e est devenu le plus pr�cieux tr�sor pour la finissante au baccalaur�at en arts plastiques, une r�serve in�puisable d'inspiration et de mat�riau. Quatre des oeuvres qu'elle expose en compagnie des autres �tudiants au bac utilisent cette mati�re brute, alli�e au bois. Elle cr�� des oeuvres de grandes dimensions, des mobiles g�ants que le public peut toucher, manipuler, bouger, afin, comme le pr�cise l'artiste, que �les gens prennent conscience des cons�quences de leurs gestes.�
Pendant dix jours, du 10 au 21 mai prochain, les 35 finissants du baccalaur�at en arts plastiques investissent les locaux de l'�cole des arts visuels, dans l'�difice La Fabrique, pour exposer leurs travaux. Tableaux figuratifs, grandes photos noir et blanc soulign�es de tissus, toiles abstraites, collages d'acrylique et de pastels, J�sus noir en croix, pi�ces d'�toffe peintes suspendues, sculptures en tissu �cru ou en m�tal se succ�dent au fil des pi�ces, sans que le visiteur puisse identifer un courant unique d'inspiration ou un mod�le � copier. �Finalement, les pi�ces expos�es repr�sentent notre meilleur travail des trois derni�res ann�es�, souligne Carl. �Ou encore, nos derni�res oeuvres�, r�torque Diane.
L'exposition 4 litres d'artistes, en r�f�rence au bidon de peinture standard, repose enti�rement sur la responsabilit� des �tudiants. �Nous travaillons sous la direction d'un professeur tout au long de la session, mais son r�le consiste surtout � nous interroger sur notre d�marche, pr�cise Isabelle. En fait, il nous fait prendre conscience des r�actions des autres.� Depuis le choix des oeuvres, jusqu'� l'envoi des invitations pour le vernissage, en passant par le montage des pi�ces et ... le polissage des planchers, tout d�pend donc de l'engagement des finissants dans le projet. Pendant plusieurs jours, les artistes ont d� en effet vider les ateliers et les salles de cours du troisi�me �tage de l'�cole des arts visuels, nettoyer � grandes eaux les locaux et repeindre les murs pour am�nager un espace d'exposition agr�able.
Le travail en valait la chandelle puisqu'ils ont r�ussi � d�gager de grandes salles qui ressemblent plus � celles d'un mus�e qu'aux galeries d'art, souvent de dimensions plus restreintes. Cet espace leur permet de pr�senter plus d'oeuvres que les expositions des ann�es pr�c�dentes, sans que le travail des uns interf�re sur celui des autres. Les artistes peuvent donc laisser leur cr�ativit� �clater librement sur les murs, les fen�tres, le sol, en toute libert�. Le baccalaur�at s'efforce en effet de les pousser vers la recherche de nouveaux mat�riaux, de nouvelles formes, de nouvelles expressions d'une mani�re exp�rimentale, sans leur fournir des r�ponses cl�s en main. L'exposition de fin d'�tudes constitue bien souvent un tremplin pour de tr�s nombreux �tudiants qui s'affichent pour la premi�re fois. La tradition orale colporte en effet d'ann�e en ann�e l'histoire de ces finissants qui ont attir� l'attention des responsables de galeries d'art lors de cette exposition, et ont pu ensuite exposer leurs oeuvres devant un plus large public.
PASCALE GU�RICOLAS
L'imagination au pouvoir
En l'�tat de gr�ce d'un monde id�al ou les contraintes budg�taires n'existeraient pas, le talent des �tudiants au baccalaur�at en architecture explose. C'est � voir jusqu'au 14 mai dans le hall de Place de la Cit�.
Si les architectes disposaient d'autant de libert� dans leurs projets que les �tudiants au baccalaur�at en architecture pour leurs travaux de fin d'�tudes, nul doute que les b�timents et �difices contemporains se d�marqueraient un peu plus les uns des autres par leur imagination. Pendant une session, les finissants ont en effet tout le loisir de laisser libre cours � leur esprit cr�atif en mettant sur pied un projet d'am�nagement de site. Les seules r�gles � respecter concernent les contraintes physiques puisqu'il faut que la construction puisse tenir debout. Certains travaux s'accomodent de contraintes particuli�res concernant par exemple la circulation des personnes dans le b�timent ou des am�nagements pratiques.
�Nous pouvons choisir des projets r��ls o� il existe un cahier des charges pr�cis, ou encore d�cider de construire une r�alisation sur un site particulier, explique Katerine McKinnon, responsable du comit� des finissants. Pour ma part, j'ai d�cid� de me lancer dans l'agrandissement de l'Universit� de Montr�al, un concours qui a eu lieu cet hiver entre plusieurs cabinets d'architectes. D'autres ont travaill� sur le chapiteau du Cirque du Soleil, des centres de r�flexion au Japon, la r�novation de l'Ilot du Mont-Carmel dans le Vieux-Qu�bec, la construction de monast�res ou celle d'un centre d'observation au crat�re du Nouveau-Qu�bec.� Ces travaux constituent en quelque sorte la conclusion des ateliers de design que les �tudiants ont suivis pendant leur baccalaur�at. Ils permettent aux professeurs de v�rifier que les finissants peuvent accomplir un projet de A � Z comme un v�ritable architecte. Arriv�s sur le march� du travail, cette r�alisation de fin d'�tude sert souvent de s�same aux architectes-stagiaire pour faire valoir aux employeurs leur talent et leurs capacit�s.
Une premi�re hors-les-murs
Les projets, expos�s pour la premi�re fois en dehors des murs du S�minaire, o� loge la Facult� d'architecture et d'am�nagement, t�moignent pour la plupart des grands courants architecturaux qui inspirent les finissants en cette fin de si�cle. Du 10 au 14 mai prochain, les amateurs pourront appr�cier leurs maquettes et leurs plans dans le hall de Place de la Cit�, o� 200 000 visiteurs passent chaque semaine. Plusieurs travaux tirent une partie de leur inspiration du d�constructivisme, une m�thode de recherche pour de nouveaux espaces o� la structure tient la premi�re place et dont la finition est volontairement laiss�e en suspens. Certains murs peuvent par exemple donner l'impression de s'�crouler tandis que des escaliers ne m�nent nulle part. Katrine McKinnon a ainsi con�u un auditorium inclin� pour l'Universit� de Montr�al, un cube de b�ton sur pilotis qui se penche au-dessus de la caf�t�ria. Un de ses coll�gues a imagin� pour sa part un h�tel, Place d'Youville, r�solument moderne et en m�tal qui s'appuie �galement sur des pilotis.
Certains finissants ont fait quelques emprunts � de grands architectes, comme Richard Meyer, dans leurs r�alisations. Une �tudiante a notamment con�u une station thermale situ�e dans le Vermont en utilisant un langage d'inspiration maritime avec des enduits carrel�s et des formes r�solument carr�es. Une autre s'est souvenue du to�t du Palazzo Viecho dans une ville italienne pour concevoir le sommet d'un centre de musique dans une �glise ancienne. Sans compter tous les ajouts ou les constructions apparentes ou non qui plongent leurs racines dans tel ou tel mouvement, sans que l'observateur puisse vraiment les reconna�tre. Finalement, ces travaux t�moignent surtout des passions des futurs architectes, qui pour une fois dans leur vie n'auront pas � se pr�occuper des contraintes de budgets. Pendant les quatre jours d'exposition, l'imagination est au pouvoir, Place de la Cit�.
PASCALE GU�RICOLAS
EXPOSITION
Je th�me, moi non plus
Parce que tout est dans tout, c'est au regardant de trouver ses propres images dans les oeuvres de Michel Labb� expos�es pr�sentement � Paris.
En concevant sa derni�re exposition, De Nihilo nihil (rien ne vient de rien), Michel Labb� l'imaginait nomade, s'adaptant � la r�alit� changeante du monde. Les oeuvres de ce professeur de l'�cole des arts visuels de l'Universit� Laval se frottent pour quelques semaines � l'atmosph�re diplomatique de l'ambassade du Canada � Paris, avant d'aller humer cet �t� l'air des vieilles pierres historiques dans le ch�teau de Joinville, toujours en France. L'exposition pourrait ensuite prendre la route de Rome ou de Prague. Pour mieux t�moigner du rapport �troit qu'entretiennent pi�ces expos�es et espace particulier, un opuscule diff�rent sera publi� selon chaque lieu d'exposition. Une fa�on pour l'artiste de mettre en lumi�re les liens de complicit� qui se nouent entre des oeuvres et une architecture, mais �galement entre les objets eux-m�me au gr� des nouvelles installations.
Le projet de Michel Labb� a co�ncid� avec la mise en place d'accords d'�change avec des enseignants et des artistes europ�ens. Depuis un an, une dizaine d'�tudiants de l'�cole des arts visuels de l'Universit� Laval partent chaque �t� d�couvrir l'art actuel pratiqu� en France et en Italie et rencontrer des professionnels de ce domaine. Un nouveau programme d'aide � la cr�ation en milieu universitaire de l'Universit� Laval a permis au professeur d'affiner sa d�marche et de proposer son exposition � divers organismes outre-Atlantique, alors qu'il travaillait � l'accueil des �tudiants de l'�cole des arts visuels en Europe. Les services culturels canadiens ont appuy� son initiative et assurent aujourd'hui la coordination de cet �v�nement artistique.
�L'exposition n'a pas de th�me en soi, c'est plut�t une exp�rience � nommer pour le visiteur qui trouve ses propres images dans les sculptures et les tableaux expos�s, explique Michel Labb�. Les oeuvres pr�sent�es tournent autour de ma pr�occupation pour certains mat�riaux, comme le fer, et de l'interpr�tation de l'objet.� Ses sculptures, cornes en spirales, h�lices courb�es explorent la combinaison de mati�res comme le bois, l'aluminium, l'acier, le plomb, le laiton, le cuivre, le caoutchouc. Et bien souvent, ces mat�riaux modifient la forme initiatiale pr�vue par l'artiste sur les dessins techniques. Ainsi, Michel Labb� a d� changer son fusil d'�paule pour parvenir � tordre des tiges de bronze qui refusaient absolument de fl�chir si le m�tal n'�tait pas rougi pr�alablement.
Cette exposition a �galement permis �Michel Labb� d'associer quatre �tudiants du D�partement des arts plastiques � son travail afin de les aider � prendre conscience de toutes les �tapes d'un projet semblable. De la recherche de mat�riaux jusqu'� l'emballage des caisses qui abritaient les oeuvres exp�di�es, en passant par la r�alisation en atelier, la prise de photographies pour le catalogue, ils ont travaill� de concert, un peu sur le m�me mod�le que les ateliers des grands peintres au temps de la Renaissance italienne. Deux �tudiants du D�partement de communication graphique ont collabor� �galement � la production de textes et � la mise en page du catalogue. �J'ai toujours envi� les gens de th��tre qui travaillent en �quipe � la r�alisation d'une oeuvre commune, souligne Michel Labb�. Pour moi, la r�alit� de l'art passe par le troc de savoirs, l'echange de travail sur les oeuvres.�
PASCALE GU�RICOLAS