8 juin 1995 |
RECHERCHE
LOTO-QU�BEC MISE 875 000 $
Des chercheurs de l'�cole de psychologie vont poursuivre leurs �tudes de pointe sur les jeux de hasard et d'argent.
Loto-Qu�bec vient de faire un autre heureux: Robert Ladouceur. � d�faut d'avoir remport� le gros-lot de la 6/49, le professeur de l'�cole de psychologie de l'Universit� Laval touchera, au cours des cinq prochaines ann�es, une subvention totale de 875 000 $ (� raison de 175 000 $ par an) pour se pencher, avec son �quipe, sur les aspects fondamentaux, sociaux, interpersonnels et cliniques de la psychologie des jeux de hasard et d'argent. Les nouvelles �tudes des chercheurs de l'Universit� Laval comprendront principalement quatre volets: l'identification des m�canismes de d�veloppement des habitudes de jeu; la mise � jour des recherches sur la pr�valence du jeu pathologique chez les adolescents et les adultes qu�b�cois; l'articulation d'un programme de pr�vention du jeu excessif; et, enfin, l'�valuation de traitements pour les joueurs pathologiques. Le professeur Robert Ladouceur dirige depuis maintenant 15 ans une �quipe de recherche qui est consid�r�e comme �tant � l'avant -garde de la communaut� scientifique internationale dans ce domaine. Le Laboratoire de psychologie des jeux de hasard et d'argent s'active non seulement � mieux comprendre les composantes th�oriques propres aux activit�s des jeux de hasard et d'argent, mais il travaille �galement � am�liorer le contenu des programmes de traitements des joueurs pathologiques. Situation � risques
La prolif�ration des jeux de hasard et d'argent, qu'ils soient l�gaux ou non, ne cesse de cro�tre dans tous les pays industrialis�s, et cette tendance se maintiendra encore pendant plusieurs ann�es, pr�voit Robert Ladouceur. Il va sans dire que le Qu�bec n'�chappe pas � cette vague de �fonds� qui laisse s'�chouer sur les berges de l'eldorado du hasard lucratif sa bonne part d'�paves que l'app�t du gain a men� � leur perte. �Une telle accessibilit� n'a pas que des effets positifs et une des cons�quences ind�sirables de ce ph�nom�ne est l'augmentation du nombre de joueurs pathologiques. En effet, il est bien �tabli que le nombre de joueurs pathologiques est en relation avec la disponibilit� des jeux�, note Robert Ladouceur. Contrer la d�pendance
On comptait 1,2 % de joueurs pathologiques au Qu�bec en 1991, r�v�le une �tude de ce groupe de recherche de l'�cole de psychologie de l'Universit� Laval. Chez les adolescents, cette proportion atteignait 2,6 %. �Il est �vident que l'ouverture des casinos, la l�galisation des appareils de vid�o-poker et la cr�ation de salons de pari hors-piste influenceront la hausse du nombre de joueurs pathologiques au Qu�bec, poursuit le chercheur. Les jeux de hasard et d'argent font partie int�grante des soci�t�s modernes et il serait illusoire de remettre en question ces activit�s ludiques.�
Il importe cependant, selon lui, que les diff�rentes instances concern�es prennent les moyens n�cessaires pour que cette activit� demeure un loisir. �En cons�quence, il faut viser � ce que le moins d'individus possible d�veloppent un probl�me de d�pendance et, le cas �ch�ant, il est indispensable de pouvoir leur offrir un soutien appropri�, affirme-t-il. C'est dans ce contexte que s'ins�re justement la s�rie d'�tudes que vient de subventionner Loto-Qu�bec.
Robert Ladouceur, rappelons-le, a �t� responsable du volet psychologique du rapport Bertrand sur l'impact de l'implantation des casinos au Qu�bec.
GABRIEL C�T�