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19 janvier 1995 ![]() |
Violence familiale et la violence faite aux femmes
LE CRI-VIFF PREND SON ENVOL
Les membres du Centre de recherche inter-disciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes (CRI-VIFF) consid�rent la violence comme �un exercice abusif du pouvoir par lequel un individu en position de force cherche � contr�ler une autre personne en utilisant des moyens de diff�rents ordres (...)�. N� dans la foul�e des tragiques �v�nements de l'�cole Polytechnique o� 14 jeunes femmes ont perdu la vie, le CRI-VIFF se partage entre deux centres, l'un � l'Universit� de Montr�al, et l'autre � l'Universit� Laval. Sur le campus, le groupe de recherche partageait jusqu'� pr�sent les locaux du Centre de recherches sur les services communautaires. Depuis quelques semaines, il occupe des bureaux ind�pendants dans l'�difice Jean-Durand, sous la coordination de Mich�le Cl�ment.
Dot�e d'une subvention de fonctionnement de 500 000 $ du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et de Sant� et Bien-�tre social, cette �quipe de recherche souhaite �tablir des liens solides entre le milieu communautaire, les diff�rents organismes sociaux et les universit�s. �Nous essayons de comprendre la violence en fonction de certains facteurs d�terminants, ce qui implique de rencontrer � la fois les victimes mais aussi les abuseurs, explique Francine Ouellet, codirectrice du CRI-VIFF et professeure � l'�cole de service social de l'Universit� Laval. Notre recherche vise �galement � favoriser la pr�vention et � alimenter la r�flexion des intervenants du milieu.�
Ginette Beaudoin, charg�e de recherche au Centre, s'efforce ainsi, en collaboration avec d'autres chercheurs universitaires du Qu�bec, de mettre en lumi�re les �l�ments qui favorisent la r�ussite de certaines pratiques de pr�vention sociale. D'ores et d�j�, la recherche semble d�montrer que les projets mis en place par les CLSC pour des p�riodes de plusieurs ann�es ont souvent plus de succ�s aupr�s des populations vis�es que les programmes communautaires plus pr�caires, dont les subventions sont remises en cause chaque ann�e. �Ce type de r�sultat peut aider les groupes communautaires � n�gocier avec le gouvernement pour un financement � plus long terme�, remarque Francine Ouellet. Bien des id�es de recherche naissent de la rencontre entre les professionnels du milieu et les universitaires qui ont souvent lieu � l'occasion de s�minaires de formation organis�s par le Centre.
Le CRI-VIFF favorise aussi la mise en place d'�quipes de recherche travaillant sur des th�mes plus sp�cifiques comme la violence conjugale. Le groupe de chercheuses et de chercheurs, issus des universit�s, de la Maison des femmes du Qu�bec, d'un organisme d'aide aux hommes violents, de certains CLSC et coordonn� par Dominique Damant, �tudiante au doctorat � l'�cole de service social, va se pencher sur l'�tude des facteurs associ�s � l'apparition de la violence conjugale. Cette �quipe pr�conise une approche int�gr�e du probl�me de la violence et une meilleure concertation entre les diff�rents organismes. Il n'est pas rare, en effet, qu'un CLSC qui accueille une femme consid�r�e comme une m�re n�gligente par la Direction de la protection de la jeunesse, d�couvre qu'elle est victime de violence conjugale. Les membres de l'�quipe s'efforceront �galement d'analyser et d'�valuer les mesures de pr�vention d�j� existantes.