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19 janvier 1995 ![]() |
Marc J. Trudel, pr�sident du Comit� de la communaut�universitaire de La Campagne D�fi:
�PROJETONS-NOUS DANS L'AVENIR�
Lorsqu'on demande � Marc J. Trudel de nommer les raisons l'ayant incit� � accepter la pr�sidence du comit� de la communaut� universitaire de la Campagne D�fi, la r�ponse fuse instantan�ment: �J'estime avoir beaucoup re�u de l'Universit� Laval. J'y ai �tudi� et j'y ai fait ma carri�re. En outre, l'un de mes enfants est dipl�m� depuis peu de l'Universit�, tandis qu'un autre s'appr�te � y entrer. Sentimentalement parlant, cette universit� est donc tr�s pr�s de mes pr�occupations; par cons�quent, je ne pouvais pas refuser de donner un peu de ce que j'avais re�u, tant au plan de la qualit� que de la quantit�.�
Directeur g�n�ral de la formation continue depuis 1993, Marc J. Trudel a �t� vice-pr�sident du secteur Sciences exp�rimentales et de la sant� au sein du comit� de la communaut� universitaire, lors de la derni�re grande campagne. Il est ainsi bien au fait des probl�mes auxquels La Campagne D�fi veut apporter des solutions. Et si l'homme a r�pondu avec empressement et enthousiasme � l'invitation du recteur de relever le d�fi, c'est qu'il demeure fermement convaincu de la n�cessit� et du bien- fond� de la pr�sente lev�e de fonds pour assurer cette fameuse �marge de manoeuvre� � l'Universit� dans la poursuite de son d�veloppement.
Si le but premier d'une campagne consiste � amasser des fonds, l'ancien doyen de la Facult� des sciences de l'agriculture et de l'alimentation ( de 1975 � 1983 ) croit qu'une telle entreprise poss�de �galement le grand avantage d'offrir � l'ensemble de la communaut� universitaire l'occasion de �resserrer les rangs� et de partager des objectifs communs. �On fait la campagne d'abord pour les �tudiants mais l'op�ration rapporte � tout le monde, pour la simple et bonne raison que nous nous donnons les moyens de mieux travailler, de grandir dans un cadre plus dynamique avec des outils mieux adapt�s, plus performants.�
Le travail � la cha�ne
Durant cette derni�re ann�e, Marc J. Trudel a travaill� � mettre sur pied le comit� de direction de la communaut� universitaire, compos�e de 28 vice-pr�sidentes et vice-pr�sidents repr�sentatifs de tous les secteurs de l'Universit�. Br�lant du feu sacr� de la campagne, cette �quipe a constitu�, � son tour, une �quipe de leaders qui ont eux-m�mes recrut� pr�s de 800 b�n�voles. Ce sont ces m�mes b�n�voles qui solliciteront leurs coll�gues, c'est-�-dire plus de 6 000 personnes, au cours des prochains mois. De fa�on � �viter toute sollicitation �dans un contexte hi�rarchique�, cette sollicitation s'effectuera avec les pairs: les professeurs solliciteront les professeurs, les professionnels, les professionnels, etc. M�me chose pour pour les �tudiants et les employ�s de soutien.
�Comme l'objectif en est un de participation, il est peut-�tre plus facile d'obtenir la participation des gens s'ils sont convaincus de l'importance du geste par l'un de leurs pairs, note Marc J. Trudel. C'est le principe directeur du face-�-face qui exige que chaque b�n�vole rencontre chaque personne individuellement, une premi�re fois pour lui expliquer les enjeux de la campagne et la seconde, pour recueillir la fiche de souscription qui sera transmise au Bureau du soutien financier. En fait, tout se d�roule dans la plus stricte confidentialit�, � moins bien s�r que le donateur ou la donatrice exprime le souhait que la nature ou l'ampleur du montant soit divulgu�. �
L'effet de levier
Invitant les gens � donner selon leurs moyens, Marc J. Trudel n'en insiste pas moins sur l'importance de la participation de tout le monde � l'effort collectif. Car dans son esprit, il n'y a aucun doute que La Campagne D�fi conna�tra un grand succ�s: �N'oublions pas que le volet communaut� universitaire va nous permettre d'aller chercher l'adh�sion de nos partenaires externes lors du lancement de la campagne nationale en septembre prochain.� Ainsi, explique le Directeur de la formation continue, pour chaque dollar recueilli � l'interne, l'Universit� va chercher 20 $ � l'ext�rieur. Ce qui signifie que pour atteindre et m�me d�passer l'objectif de 60 millions de dollars de la campagne, il faut amasser au moins trois millions de dollars.
�Dans ce genre d'op�ration, l'effet de levier est consid�rable. Si sous sommes incapables de dire � nos partenaires que nous avons cru en nos objectifs en investissant � fond dans la campagne, comment r�ussirons- nous � remporter leur adh�sion?� De l� le principe que chaque pr�sident, chaque vice-pr�sident, chaque leader et chaque b�n�vole doit souscrire � la campagne avant de faire souscrire une autre personne. D�j�, constate Marc J. Trudel, les membres des diff�rents conseils de l'Universit� ont donn� l'exemple en r�pondant de fa�on tr�s g�n�reuse � l'appel, au cours du volet direction de La Campagne D�fi communaut� universitaire qui s'est d�roul� en novembre.
Notre universit�!
Mais pourquoi donc le commun des mortels d�ciderait-il d'all�ger son compte en banque de quelques dollars en ces temps de r�cession �conomique o� justement, chaque dollar compte? �Je pense que naturellement, toutes les personnes poss�dent un bon potentiel de g�n�rosit�. Ce potentiel peut s'exprimer de diff�rentes fa�ons, comme de s'investir pleinement dans le travail ou encore, de contribuer � des oeuvres de bienfaisance comme Centraide ou Mira, par exemple. Toutefois, cette g�n�rosit� devrait s'exprimer au sein de notre propre institution. L'Universit� est une corporation qui appartient � ses membres, c'est-�-dire nous tous; il devrait �tre donc facile d'�tre g�n�reux pour nous, ainsi que pour ceux et celles qui vont suivre.�
Selon Marc J. Trudel, l'une des conditions de r�ussite de La Campagne D�fi r�side dans cette capacit� qu'auront les gens de se projeter dans l'avenir, et ce, en faisant abstraction des situations conflictuelles qui pr�valent actuellement � l'Universit� et qui seront r�gl�es �dans six mois, dans un an ou dans deux ans, alors que la pr�sente campagne sera encore en cours et aura des effets pendant dix ans�. Cette capacit� de �voir plus loin que le bout de son nez� demeure la condition essentielle de r�ussite de l'op�ration, le succ�s d'une campagne se b�tissant toujours sur le succ�s de la pr�c�dente. � ce sujet, remarque Marc J. Trudel, l'objectif de La Grande Campagne 1985-1990, qui �tait de 25 millions de dollars, avait �t� largement d�pass� avec un compte final de 43 millions de dollars:
�Forte de ce succ�s, l'Universit� a os� lancer une nouvelle campagne 10 ans plus tard. D'o� l'importance de r�ussir la pr�sente campagne, parce qu'il y aura une autre campagne dans les ann�es 2000 - 2005 et que cette campagne devra s'appuyer sur le succ�s de la campagne actuelle.
�Je fais appel � la g�n�rosit� des gens mais aussi � leur capacit� de se projeter dans l'avenir et de visualiser l'universit� qu'ils veulent avoir, non seulement pour eux mais pour leurs enfants. Parce que la plupart d'entre nous ont des enfants ou auront des enfants un jour qui viendront � l'Universit� un jour, et que nous souhaitons toujours le meilleur pour nos enfants.�
REN�E LAROCHELLE