2 f�vrier 1995 |
Succ�s du projet pilote de carte sant�
La participation de la population et des professionnels de la sant� de la r�gion de Rimouski � l'exp�rience d'utilisation de la carte � microprocesseur a �t� plus forte que pr�vu.
Le projet pilote de carte sant�, une carte � microprocesseur renfermant des renseignements m�dicaux qu'on trimbale sur soi lorsqu'on rend visite aux professionnels de la sant�, men� depuis deux ans par des chercheurs de l'Universit� Laval dans la r�gion de Rimouski a obtenu un succ�s de participation d�passant toutes les attentes. Pas moins de 7 230 citoyens de cette r�gion ont demand� qu'on �mette une carte sant� � leur nom alors que les chercheurs avaient pr�vu en distribuer 5 000. La r�ponse des professionnels du secteur de la sant� de cette r�gion a �galement �t� excellente puisque 100 % des infirmi�res, des pharmaciens et des ambulanciers, 93 % des m�decins omnipraticiens et 50 % des m�decins sp�cialistes, soit un total d'environ 300 personnes, ont sign� un contrat d'adh�sion par lequel ils se sont engag�s � participer au projet de carte sant�.
Les client�les cibles du projet pilote comprenaient les personnes de 60 ans ou plus, les femmes enceintes, les nourrissons de 0 � 18 mois et toute la population de Saint- Fabien, une petite municipalit� situ�e pr�s de Rimouski. � la suite d'une modeste campagne de publicit�, 4 674 personnes de 60 ans ou plus, 303 femmes enceintes et 950 nourrissons ont adh�r� au programme. Du c�t� de Saint-Fabien, 1 303 personnes, soit 71 % de la population, ont maintenant leur carte sant�. Dans l'ensemble de la r�gion de Rimouski, c'est donc pr�s de la moiti� des adh�rents potentiels qui disposent de la carte sant�.
Un dossier m�dical portatif
�L'acceptabilit� de la carte ne semble pas faire de doute�, estime Jean-Paul Fortin, professeur au D�partement de m�decine sociale et pr�ventive de l'Universit� Laval et coordonnateur de l'�quipe qui a d�velopp� les aspects scientifiques et technologiques du projet, en collaboration avec des chercheurs du D�partement d'informatique de la Facult� des sciences et de g�nie. �Il nous reste maintenant � prouver que la carte sant� peut �tre v�ritablement utile pour am�liorer la circulation de l'information et les soins de sant�.� L'�valuation de l'utilit� de la carte, pr�sentement en cours, devrait �tre compl�t�e en octobre 1995.
�La carte sant� ne vise pas � remplacer la carte d'assurance- maladie ni � servir de moyen de contr�le des services m�dicaux, rappelle Jean-Paul Fortin. C'est plut�t un outil qui rassemble des renseignements habituellement diss�min�s dans diff�rents dossiers m�dicaux et dans la m�moire du patient et qui les rend facilement accessibles aux professionnels de la sant�. Le but de la carte est de pallier les lacunes d'information et d'am�liorer la qualit� des soins offerts aux patients.�
Dans la petite m�moire de 8 K de la carte sant� se retrouve l'essentiel du dossier m�dical d'une personne, subdivis� en sections dont certaines ne sont accessibles qu'� certaines cat�gories de professionnels. Lors d'une visite dans une clinique externe d'h�pital par exemple, le patient pr�sente sa carte et le m�decin, � l'aide d'un lecteur sp�cial et d'un ordinateur, la consulte pour conna�tre les ant�c�dents de la personne, les m�dicaments qu'elle consomme, les tests de laboratoire qu'elle a r�cemment pass�s, ses allergies ou autres particularit�s. Le m�decin peut, apr�s examen m�dical, ajouter des donn�es dans la m�moire de la carte. Le patient quitte l'h�pital avec son dossier m�dical � jour dans sa poche. S'il doit prendre un m�dicament, le pharmacien qui le lui d�livre inscrit � son tour le renseignement sur la carte sant�.
De Rimouski � Bruxelles
Outre le D�partement de m�decine sociale et pr�ventive et le D�partement d'informatique de l'Universit� Laval, le Centre hospitalier r�gional de Rimouski collabore �troitement � ce projet coordonn� par la R�gie de l'assurance-maladie du Qu�bec. Depuis ses d�buts, ce projet a exig� des investissements de plus de 3,5 millions de dollars pour la recherche � l'Universit� Laval et pour le projet pilote � Rimouski.
La Commission d'acc�s � l'information, qui a suivi de pr�s les travaux des chercheurs touchant la confidentialit� des renseignements contenus dans la carte sant�, juge qu'il s'agit d'un mod�le en son genre. La Commission a d'ailleurs insist� pour que les responsables du projet fassent partie de la d�l�gation canadienne qui participera � un �v�nement sur l'autoroute de l'information, organis� par le groupe des sept plus grand pays industrialis�s du monde (G-7), qui aura lieu en f�vrier � Bruxelles.
JEAN HAMANN
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