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2 f�vrier 1995 ![]() |
Signalisation: l'�ge de l'oeil y fait
L'�ge des conducteurs a un effet consid�rable sur la perception des panneaux de signalisation routi�re. En d'autres termes, le temps de reconnaissance d'un panneau de signalisation sera plus long pour les personnes �g�es que pour les jeunes. Voil� une des conclusions � laquelle en arrivent deux chercheurs du D�partement de technologie de l'enseignement de la Facult� des sciences de l'�ducation de l'Universit� Laval, dans une �tude publi�e r�cemment dans la revue Le Travail humain. R�pondant � une demande de la Soci�t� d'assurance automobile du Qu�bec, Maurice Fleury, directeur du d�partement, et L�o-Daniel Lambert, assistant de recherche, ont effectu�, de 1990 � 1993, une recherche en deux volets. Le premier visait � d�partager les panneaux entre les mieux et les moins bien per�us, tout en �valuant les effets des diff�rences individuelles sur la rapidit� de perception. Le second consistait � s�lectionner deux panneaux parmi les moins bien per�us et en � remanier soit la couleur, soit la fr�quence spatiale des dessins des pictogrammes pour leur donner des caract�ristiques visuelles se rapprochant des panneaux les mieux per�us.
Pictogrammes � dessein
Pour mener � bien leur premi�re exp�rimentation, les chercheurs avaient s�lectionn� 34 sujets r�partis en deux groupes d'�ge (l'un dont la moyenne �tait de 26 ans, l'autre de 67 ans), auxquels on a pr�sent� 20 panneaux de signalisation sur �cran d'ordinateur. R�sultat: les personnes de 55 ans et plus ont obtenu des temps de reconnaissance plus longs que les plus jeunes. Ces temps, ont-ils constat�, varient en fonction de la cat�gorie � laquelle appartient un panneau (Prescription, Danger, Construction et Indication), et par le fait m�me, en fonction de la couleur pr�dominante. Le lieu d'implantation influence �galement le temps de reconnaissance. La plus grande diff�rence de performance entre les groupes d'�ge se pr�sente avec des panneaux o� le message est un pictogramme et dont la fr�quence spatiale est �lev�e, indiquent par ailleurs Maurice Fleury et L�o-Daniel Lambert.
Comme les temps de reconnaissance sont associ�s, selon eux, non seulement � la simplicit� visuelle du pictogramme mais aussi au contraste des couleurs de ce pictogramme avec la couleur de base du panneau lui-m�me, les chercheurs ont d�cid� par la suite de modifier ces deux aspects sur deux panneaux parmi les moins bien per�us. Les personnes participant � cette deuxi�me exp�rience, qui avaient les temps de reconnaissance les plus longs � l'origine, sont celles qui ont b�n�fici� les plus des am�liorations.
Des �tudes am�ricaines r�v�lent que les personnes �g�es ont un taux d'accident plus �lev�, par kilom�tre parcouru, que la population en g�n�ral et qu'elles sont �galement plus souvent responsables de ces accidents. Une des causes invoqu�es: elles omettent souvent de se conformer aux prescriptions de panneaux de signalisation ou de c�der le passage � l'autre automobiliste. Signalisation efficace et s�curitaire
Preuves en mains, les deux chercheurs de l'Universit� Laval peuvent maintenant avancer que le simple fait de modifier des panneaux de signalisation permettrait d'homog�n�iser, dans la population des conducteurs, le temps n�cessaire � leur d�codage... donc, de r�gulariser le d�bit de la circulation, particuli�rement aux heures de pointe. �L'apport de modification sur certains panneaux de signalisation pourrait avoir un impact plus consid�rable sur la s�curit� routi�re qu'il peut n'y para�tre de prime abord�, croient Maurice Fleury et L�o-Daniel Lambert.
Cette recherche, rendue possible gr�ce � une subvention du fonds FCAR Actions concert�es en s�curit� routi�re, s'ins�re dans le cadre des activit�s du Groupe de recherche interdisciplinaire Mobilit� et s�curit� (GRIMES) de l'Universit� Laval. GABRIEL COT�