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2 f�vrier 1995 ![]() |
S�CURIT� ROUTIERE
Conducteurs �g�s : les exigences minimales suffisent Les conducteurs �g�s souffrant de maladies chroniques ou encore d'incapacit�s visuelles, auditives ou autres ne courent pas plus de risques d'�tre m�l�s � des accidents mineurs de la circulation que les gens bien portants du m�me groupe d'�ge. Seule exception au tableau, les personnes �prouvant des probl�mes de rythme cardiaque semblent plus � risque d'avoir des accidents de la route mais elles ne repr�sentent que 2,1% des cas d'accidents. Voil� ce que r�v�le une �tude que deux chercheurs du Groupe de recherche en �pid�miologie, Jacques Gresset (U. de Montr�al) et Fran�ois Meyer de la Facult� de m�decine de l'Universit� Laval, ont publi� dans la Revue canadienne de sant� publique.
� la lumi�re de ces r�sultats, les deux chercheurs estiment qu'il n'y a pas lieu pour l'instant d'appliquer une plus grande s�v�rit� dans les exigences minimales pour les conducteurs �g�s. Signalons qu'au Qu�bec, quelques mois avant leur 70e anniversaire, les conducteurs doivent r�ussir un examen m�dical et un examen visuel s'ils veulent conserver leur permis de conduire.
Pour arriver � ces conclusions, les chercheurs Gresset et Meyer ont eu recours aux fichiers de la Soci�t� d'assurance automobile du Qu�bec. � l'aide des donn�es contenues dans ces fichiers, ils ont compar� diff�rents param�tres de l'�tat de sant� de 1400 conducteurs qui ont eu un accident mineur � l'�ge de 70 ans avec ceux de 2 636 conducteurs choisis au hasard parmi les quelque 30 000 conducteurs du m�me groupe d'�ge qui n'avaient pas eu d'accident en 1988 et 1989. Les chercheurs ont obtenu, par questionnaire postal, des d�tails sur les habitudes de conduite, le kilom�trage parcouru annuellement par chaque conducteur et afin d'�tablir le risque r�el d'accident.
Peu importe l'incapacit� en cause - probl�mes visuels ou auditifs, amputation, paralysie, diab�te et probl�mes cardiaques - le pourcentage de conducteurs �g�s souffrant d'incapacit� �tait le m�me dans le groupe des accident�s que dans le groupe t�moin. Contrairement � ce que plusieurs auraient pu croire, les personnes �g�es souffrant d'incapacit�s ne sont donc pas surrepr�sent�es dans le groupe des accident�s. La seule note discordante est que 2,1 % des conducteurs accident�s souffrent d'arythmie cardiaque alors que la pr�valence de cette condition dans le groupe t�moin n'est que de 1,3%.
Les deux chercheurs n'�cartent pas la possibilit� que les donn�es dont ils disposaient n'aient pas �t� suffisantes pour d�tecter une hausse significative du risque d'accidents chez les conducteurs �g�s souffrant d'incapacit�. Mais ils estiment �galement plausible que ces conducteurs �vitent les conditions de circulation difficiles et qu'ils respectent � la lettre le code de la route, r�duisant d'autant la probabilit� qu'ils soient impliqu�s dans des accidents de la route. �Comme la proportion de conducteurs �g�s va augmenter avec le vieillissement de la population, il faudrait r�examiner r�guli�rement cette question�, concluent-ils. JEAN HAMANN
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