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16 avril 1995  |
M�DECINE FAMILIALE
De la th�orie � la pratique
Pour les jeunes m�decins, intervenir avec tact dans la sph�re familiale n'est pas une op�ration qui s'improvise.
Diane B., 23 ans, s'est fractur� la jambe en tr�buchant b�tement sur le bord d'un trottoir. Apr�s l'intervention chirurgicale, son m�decin de famille lui recommande de se reposer tranquillement � la maison pendant plusieurs semaines et d'utiliser des b�quilles pour tous ses d�placements. Le conseil est bien attentionn� sauf que Diane est m�re d'un jeune enfant de six mois, que son travail de pigiste ne lui garantit aucune s�curit� de revenu et que son conjoint est pr�sentement aux �tudes... Apr�s une embolie c�r�brale, Romuald H. , un veuf de 70 ans, a recouvr� la sant� mais il est demeur� partiellement paralys�. Son m�decin lui annonce qu'il est maintenant pr�t � retourner dans sa famille mais voil�, le handicap du bon grand-p�re est devenu un lourd fardeau qu'aucun de ses enfants ne veut faire porter � sa propre famille.
Ces deux cas fictifs illustrent bien que l' accident ou la maladie qui frappe un patient atteint �galement sa famille et que le m�decin doit tenir compte du contexte familial dans ses interventions. Mais, intervenir avec tact dans la vie des gens et des familles sur des questions souvent tr�s d�licates n'est pas une chose qui s'improvise. C'est pourtant une responsabilit� qui appartient au m�decin de famille, estime Danielle Saucier, professeure au D�partement de m�decine familiale et elle n'est pas seule � le penser. Danielle Saucier, Jos�e Baril, Louis-Pierre Dostaler, Danielle Leblanc, Sylvie Leclerc, Maryse Nadeau, Johanne Th�or�t et Genevi�ve Levesque, tous membres du Comit� sur la famille du D�partement de m�decine familiale, en collaboration avec les consultantes Diane Clavet et Monique Vachon, ont d�velopp� un programme de formation � l'intervention aupr�s de la famille destin� aux r�sidents de deuxi�me ann�e en m�decine familiale.
Le Comit� sur la famille du D�partement a profit� de l'Ann�e internationale sur la famille pour �laborer ce projet et il a re�u un appui de 3 000$ du Programme de soutien � l'innovation p�dagogique du vice-rectorat aux �tudes pour le concr�tiser. Dispens�e sous forme d'ateliers int�gr�s au programme de r�sidence en m�decine familiale, cette formation est donn�e pour la premi�re fois ce trimestre � une cinquantaine d'�tudiants. �Auparavant, les �tudiants �taient initi�s � la probl�matique de la famille mais ils recevaient essentiellement des notions th�oriques, explique Danielle Saucier. Lorsque des cas r�els se pr�sentaient, les jeunes m�decins ne savaient pas toujours comment r�agir. Par le biais de mises en situation, de jeux de r�le et d'�tudes de cas sur vid�o, nos ateliers visent � d�velopper les attitudes et les aptitudes � l'intervention, le comment faire et le comment faire face. Les ateliers sont con�us sous forme de kit qui peuvent �tre pr�t�s � d'autres milieux comme des d�partements de m�decine familiale ou des sp�cialistes.�
Le but de ces ateliers n'est pas de transformer le m�decin de famille en th�rapeute familial, insiste Danielle Saucier. �On souhaite simplement que le m�decin de famille dispose des outils n�cessaires et qu'il se sente plus � l'aise pour intervenir aupr�s des familles. Si on atteint ces objectifs, je crois que les m�decins vont moins h�siter � intervenir et que la qualit� des soins va en profiter.�
JEAN HAMANN
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