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22 septembre 1994 ![]() |
L'ABC DU COMPOSTAGE
Le jardin communautaire de l'Universit� Laval abrite le premier site de d�monstration en compostage domestique de la r�gion de Qu�bec
Depuis le 14 juillet dernier, des capsules spatiales d'un genre particulier ont �lu domicile en bordure du Jardin communautaire, angle du Vallon et Quatre-Bourgeois. Baptis�es �La machine � terre�, ou �Garden Gourmet�, elles n'abritent pas de petits bonhommes verts mais une faune interlope de vers de terre, de n�matodes ou de champignons microscopiques, qui se complaisent dans la chaude humidit� des mati�res organiques en d�composition. Le Jardin communautaire de lUniversit� Laval abrite en effet le premier site de d�monstration en compostage domestique de la r�gion de Qu�bec. Ce projet, mis sur pied � l'initiative de l'association �tudiante de la Facult� des sciences de l'agriculture et de l'alimentation, �Via Agro-�cologie�, du groupe �cologique �Les Ami-e-s de la Terre� et du Conseil r�gional de l'environnement de la r�gion de Qu�bec, constitue un carrefour d'information pour les personnes d�sireuses de s'initier au compostage.
Lorsqu'on prend connaissance des chiffres que repr�sentent la collecte et la destruction des d�chets, seulement dans la r�gion, le compostage cesse d'appara�tre comme le passe-temps exclusif de granolas obs�d�s par la r�cup�ration. Chaque ann�e en effet, plus de 83 000 tonnes m�triques prennent le chemin de l'incin�rateur sur le territoire de la Communaut� Urbaine de Qu�bec, dont un peu moins de la moiti� se compose de d�chets organiques, ais�ment bio-d�gradables. En r�duisant en compost seulement 10 � 15 % de ces mati�res, la CUQ �conomiserait annuellement plus de 700 000 $, et les jardiniers amateurs verraient leur facture d'engrais pour pelouses, plate-bandes ou potagers diminuer en fl�che.
Le site de d�monstration explique donc aux amateurs de toute sorte comment ils peuvent facilement r�aliser chez eux du compost, en utilisant les restes de table, les feuilles, l'herbe, les r�sidus du jardin ou du potager. �Notre but est d'abord et avant tout de leur expliquer le principe du compostage, explique Martine Bergeron, �tudiante en bio- agronomie et responsable de l'information � Via Agro-�cologie. Nous les renseignons sur la mani�re de d�marrer un compost, les diff�rentes phases de d�composition, le choix de l'emplacement du composteur.� Sur place, les animateurs du site disposent d'une douzaine de mod�les de composteurs de fabrication artisanale ou commerciale, que des restaurants, des commerces de fruits et l�gumes ou des parcs approvisionnent en d�tritus, afin d'exposer les diff�rentes phases de la d�composition.
Les visiteurs observent et apprennent donc sur le terrain les m�thodes � utiliser pour obtenir un terreau de bonne qualit� au bout de quelques mois, comme l'explique Martine Bergeron. �Il faut respecter certaines r�gles simples si on ne veut pas attirer la vermine ou provoquer de mauvaises odeurs. Ainsi, on doit absolument �viter d'introduire dans le composteur des d�chets laitiers ou � base de viande, et surtout veiller soigneusement � ajouter deux fois plus de mati�res s�ches, feuilles ou copeaux de bois, chaque fois qu'on met du gazon coup� ou des pelures de fruits et de l�gumes.� En effet, l'apport excessif d'azote contenu dans l'herbe coup�e ou les �pluchures peut nuire � la d�composition, et devenir incommodant pour les odeurs.
Durant les mois de septembre et d'octobre, les organismes environnementaux organisent des visites th�matiques du site toutes les fins de semaines de 9h � 13h par beau temps, afin de renseigner les amateurs sur le compostage des d�chets de jardin, de feuilles mortes, ou de d�chets de table. �Nous souhaitons sensibiliser les citoyens au probl�me des d�chets bio-d�gradables, explique Carol Anctil, coordinateur du projet pour les Ami-e-s de la Terre. Les jardiniers ont tout int�r�t � faire leur propre compost car ils connaitront le contenu de l'engrais utilis� pour leur pelouse ou leurs plate-bandes. Au fond, on rend � la terre ce qu'elle nous donne.�
Pascale Gu�ricolas