6 octobre 1994 |
Des r�gimes en queue de poisson?
Les personnes qui suivent des r�gimes � base de poisson maigre et des gras polyinsatur�s dans l'espoir d'abaisser le risque de d�velopper des maladies cardio-vasculaires s'astreignent peut-�tre � des sacrifices inutiles si elles n'abaissent pas leur consommation calorique totale. En effet, selon une �tude men�e par des chercheurs du D�partement de nutrition humaine et de consommation et de la Facult� de m�decine, les poissons maigres du genre sole, aiglefin, morue et fl�tan annuleraient l'effet b�n�fique sur le taux de cholest�rol sanguin apport� par la substitution des gras satur�s comme les graisses animales, par des gras polyinsatur�s comme les graisses v�g�tales. � l'oppos�, chez les individus qui consomment des prot�ines animales telles que les oeufs, le boeuf, le porc et le lait, la substitution des gras satur�s par des gras polyinsatur�s s'accompagne d'effets b�n�fiques sur les facteurs de risques des maladies cardio-vasculaires.
Voil� la conclusion � laquelle sont arriv�s les chercheurs H�l�ne Jacques, Lisette Noreau, Annie Gascon, Sital Moorjani et Pierre Julien apr�s avoir soumis, pendant un mois, un groupe de 15 femmes � des combinaisons de r�gimes incluant des gras satur�s ou polyinsatur�s et des poissons maigres ou des prot�ines animales (boeuf, porc, oeuf et lait). �Si on ne r�duit pas l'apport calorique total de son alimentation, le poisson maigre n'a pas d'effet b�n�fique sur le taux de mauvais cholest�rol sanguin, dit H�l�ne Jacques. Par exemple, si on utilise de la margarine � la place du beurre dans une sauce accompagnant du poisson maigre, l'effet b�n�fique attendu sur le cholest�rol sanguin ne se produira pas.�
Les personnes soucieuses de leur sant� devraient-elles �liminer le poisson de leur alimentation? �Non, r�pond la chercheuse, mais les poissons maigres devraient �tre servis avec des aliments � faible teneur en gras, peu importe la nature de ces gras. Par ailleurs, les poissons gras comme le saumon, la truite, le maquereau et le hareng, en raison des acides gras sp�ciaux qu'ils contiennent, ont des effets b�n�fiques sur les facteurs de risques des maladies cardio-vasculaires. Il faut donc manger une vari�t� de poissons et abaisser la quantit� des gras totaux consomm� dans l'alimentation.�
Les r�sultats de cette �tude seront pr�sent�s demain dans le cadre du Symposium �Nutrition et ath�roscl�rose� qui s'ouvre aujourd'hui et qui se poursuit jusqu'au 8 octobre � l'h�tel Loews Le Concorde de Qu�bec . �v�nement satellite du 10e Symposium international sur l'ath�roscl�rose (accumulation de gras dans les moyennes et grandes art�res) qui a lieu � Montr�al, cette rencontre scientifique r�unit des chercheurs qui ont un int�r�t particulier pour les liens entre la nutrition et l'ath�roscl�rose. Le symposium, organis� par H�l�ne Jacques et par Pierre Julien (Facult� de m�decine), r�unit plus de 120 experts du domaine venant d'une dizaine de pays.
Parmi les autres th�mes abord�s lors du Symposium, mentionnons la question des facteurs alimentaires et g�n�tiques jouant un r�le dans le d�veloppement de l'ath�roscl�rose de m�me que le r�gime alimentaire optimal pour r�duire les risques d'ath�roscl�rose. Une vingtaine de conf�rences sont inscrites au programme du symposium.
JEAN HAMANN
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