![]() |
24 novembre 1994 ![]() |
Visite d'une d�l�gation am�ricaine
L'agriculture biologique au septi�me ciel
La vie � bord de la station orbitale Freedom sera forc�ment et f�rocement �cologique. Tous les trucs et astuces de culture biologique, de r�cup�ration et de compostage des d�chets d�velopp�s au cours des derni�res d�cennies par les plus extr�mistes des granolas seront mis en pratique � bord de la station. Mais, d'ici septembre 1997, date pr�vue de la mise en orbite de Freedom, il reste encore beaucoup de recherches � faire avant d'en arriver � recr�er, � petite �chelle et dans l'espace, un �cosyst�me optimal qui fournira air, eau et nourriture ad�quate aux �quipes d'astronautes qui y s�journeront pendant de longues semaines sans ravitaillement. Voil� ce qu'ont appris la cinquantaine de personnes qui ont assist� � une conf�rence sur l'alimentation des cosmonautes et la production v�g�tale dans l'espace qui se d�roulait , le 15 novembre, dans le cadre de la visite de la Consule g�n�rale des �tats- Unis d'Am�rique, Marie Huhtala, � la Facult� des sciences de l'agriculture et de l'alimentation. Cet �v�nement se voulait une rencontre pr�liminaire au 50e anniversaire de l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) qui aura lieu � Qu�bec � l'automne 1995 sur le th�me de la s�curit� alimentaire.
Une question de gros sous
Ce n'est pas autant par convictions vertes que pour une question de billets verts que le mode de production v�g�tale dont certains r�vent sur Terre conna�tra sa cons�cration dans l'espace. En effet, a expliqu� Dipak Talapatra de la NASA, il en co�te environ 11 000$ pour amener un kilogramme d'�quipement en orbite. Or, si tous les besoins des astronautes en termes d'eau, d'air et de nourriture devaient faire partie des bagages, la facture atteindrait rapidement des dimensions astronomiques. � preuve, un adulte moyen consomme annuellement 219 kilos (poids sec) de nourriture, 329 kilos d'oxyg�ne et 657 kilos d'eau, sans compter les 840 kilos d'eau n�cessaires � la toilette personnelle. Les responsables de la mission ont donc imagin� un syst�me �cologique de soutien � la vie limitant au maximum les quantit�s d'eau, de gaz et de vivres devant �tre apport�es � partir du sol. Ainsi, une bonne partie de la nourriture qui sera consomm�e par les astronautes sera produite dans des chambres de culture int�gr�es � la station. Les plantes absorberont le gaz carbonique rejet� par les humains et produiront en retour une biomasse comestible, de l'oxyg�ne et de l'eau. Les d�chets de table ainsi que l'urine et les excr�ments des astronautes seront r�cup�r�s, l'eau qu'ils contiennent sera trait�e et r�utilis�e et les mati�res solides seront compost�es puis retourn�es aux plantes comme engrais. Rien ne se perd, rien ne se cr�e.
Des exp�riences de production v�g�tale sont en cours depuis de nombreuses ann�es � la NASA pour mettre au point des proc�d�s de culture optimaux et pour tester la croissance de diff�rentes plantes dans des conditions semblables � celles qui pr�vaudront dans l'espace. Mais, tous les d�tails techniques qui restent � r�gler ne sont peut-�tre rien � comparer au casse-t�te qui attend les responsables de la mission lorsqu'ils devront s'asseoir autour d'une table avec des Am�ricains, des Canadiens, des Japonais, des Russes, des Fran�ais et d'autres Europ�ens, afin de se mettre d'accord sur le menu...
JEAN HAMANN