24 novembre 1994 |
Pour le budget 1995-1996
La baisse des client�les �tudiantes fera mal
Face au manque � gagner anticip�, les unit�s d'enseignement devront notamment accro�tre leurs efforts de recrutement et favoriser un meilleur encadrement des �tudiants.
La baisse des effectifs �tudiants de 5,2 % survenue en 1994 et les compressions budg�taires impos�es par le minist�re de l'�ducation du Qu�bec (MEQ) entra�neront, � elles seules, un manque � gagner de l'ordre de 11 millions de dollars au budget 1995-96 de l'Universit� Laval.
La direction de l'Universit� entend combler une partie des besoins financiers anticip�s en poursuivant l'op�ration de rationalisation des services, qui a conduit � d'importantes restrictions budg�taires allant m�me jusqu'� la privatisation de certains services, et elle esp�re �galement que les r�sultats de l'�tude sur la restructuration facultaire, pr�sentement en cours, permettront � moyen terme de r�duire les besoins financiers anticip�s. Mais tout indique que les unit�s d'enseignement devront �galement faire leur part pour rationaliser les ressources humaines et que, pour contrecarrer la tendance � la baisse des inscriptions, elles devront accro�tre leurs efforts de recrutement tout en instaurant des mesures favorisant un meilleur encadrement des �tudiants afin de diminuer le taux d'abandon qui d�passe pr�sentement 20%.
Voil�, en bref, le portrait de la situation pr�sent� aux membres du Conseil d'administration et du Conseil universitaire de l'Universit�, r�unis le 16 novembre � l'occasion d'une rencontre sp�ciale portant sur les mesures � prendre pour r�agir � la baisse des effectifs �tudiants. �Nous avons pr�s de
1 000 �tudiants de moins en �quivalence temps complet (1 930 �tudiants en chiffre absolu) qu'en 1993�, a rappel� le vice-recteur ex�cutif, Jacques Racine. �On ne peut plus continuer � faire comme si de rien n'�tait. Jusqu'� maintenant, l'enveloppe de l'enseignement et de la recherche, qui repr�sente environ 70% du budget de l'Universit�, a �t� peu touch�e par les compressions mais il faut maintenant se demander s'il n'y a pas des r�serves de productivit� � aller chercher de ce c�t�.�
�On pourrait examiner plusieurs possibilit�s: r�duire davantage le nombre de professeurs-administrateurs afin qu'il y ait plus de professeurs disponibles pour les t�ches d'enseignement , reconsid�rer la charge de travail des professeurs, limiter les lib�rations d'enseignement et augmenter le nombre de cours obligatoires dans chaque programme afin de favoriser la formation d'�quipes de professeurs et d'assurer ainsi un meilleur suivi des �tudiants d�s le premier trimestre, une p�riode o� les risques d'abandon sont particuli�rement �lev�s.�
Partager l'urgence
La pr�vision des revenus pour 1995-1996 a �t� �labor�e � partir du sc�nario jug� le plus plausible dans les circonstances actuelles par la direction de l'Universit� soit un gel des droits de scolarit�, une coupure de 2 % de la subvention de base du MEQ et le maintien des client�les �tudiantes au niveau de 1994. �Selon les projections disponibles pour le groupe des 18 � 24 ans, il faudra d�ployer beaucoup d'efforts de recrutement pour uniquement parvenir � maintenir les effectifs �tudiants � leur niveau actuel, a pr�venu le recteur Michel Gervais. Nous ne percevons pas que le sentiment d'urgence est partag� par toutes les unit�s de l'Universit�. Le dynamisme de recrutement dans les facult�s n'est pas ce qu'il devrait �tre.�
�Un nombre grandissant d'�tudiants de l'Est du Qu�bec s'inscrivent dans d'autres universit�s qu�b�coises m�me si nous offrons des programmes de qualit� �quivalente ici, a poursuivi le recteur. Nous tardons � cr�er de nouveaux programmes pour lesquels il existe une demande dans la soci�t�, nous prenons trop de temps � r�pondre aux gens qui veulent �tudier chez nous, nous nous comportons comme si nous �tions en situation de monopole, ce qui n'est pas le cas.�
Une r�action � retardement
La baisse des effectifs �tudiants a toujours un double effet sur le budget de l'Universit�. D'abord, chaque baisse de client�le se traduit, dans le budget de l'ann�e courante, par une baisse des sommes per�ues en droits de scolarit�. La baisse de 5,2 % enregistr�e cette ann�e �quivaut � une perte de plus de
2 millions de dollars, repr�sentant la baisse en �ETC ( �tudiant �quivalent � temps complet ). La diminution des inscriptions entra�ne �galement une r�duction de la subvention vers�e par le MEQ pour les variations d'effectifs, de l'ordre de 3 millions de dollars pour 1994- 1995, applicable celle-l� au budget de l'ann�e qui suit.
Le vice-recteur Racine pr�voit que l'effet combin� de la baisse de cette subvention et des droits de scolarit�, ainsi que les compressions au budget de base causeront des pertes de revenu anticipe�s � plus de 11 millions de dollars.
Comme l'impact des baisses de client�les �tudiantes se manifeste � retardement
en raison des proc�dures comptables du MEQ, les diminutions
successives survenues en 1993 et 1994 commencent � peine � se faire sentir dans les unit�s d'enseignement et � se combiner aux compressions budg�taires. �Le fait que les compressions et les baisses de client�le n'ont pas encore fait mal dans les unit�s explique peut-�tre pourquoi l'urgence de passer � l'action n'est pas partag�e par tous�, a avanc� le recteur Michel Gervais. �Cependant, la r�alit� va bient�t rattraper tout le monde�, a-t-il conclu.
JEAN HAMANN
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