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10 novembre 1994 ![]() |
BON SANG, MAIS C'EST BIEN S�R !
Je voudrais, au nom des �tudiantes et �tudiants endett�s du Qu�bec, remercier Pascal Beaudoin, �tudiant au doctorat en Administration et politique scolaires, pour les prodigieux conseils qu'il prodigue dans le journal Au fil des �v�nements ( 20 octobre 1994, page 8 ) afin de nous pr�server d'un endettement trop �lev� � la fin de nos �tudes.
Cherchant en vain depuis longtemps (comme bien d'autres ignares, je pr�sume) une recette miracle, un flash divin, une panac�e salvatrice pour me d�livrer un tant soit peu du fl�au de l'endettement qui terrorise et hante la tribu estudiantine, voil� enfin que la �lumi�re� m'atteint par l'entremise de l'esprit �r�fl�chissant� d'un jeune administrateur dont la pertinence des suggestions n'a d'�gale que la rigueur et la justesse de ses analyses.
Comment avons-nous pu ne pas y penser? Comment expliquer que m�me des personnalit�s aussi infaillibles que Jean-Luc Mongrain et Pierre Bourgeault n'aient pas �t� saisies par cette �illumination�? Myst�re de la nature humaine qui, sait-on jamais, choisit all�atoirement le sujet singulier par lequel doit �maner la quintessence de son g�nie. Peu importe! Il faut rendre � Pascal ce qui revient � Pascal.
C'est � lui, cher peuplade th�oriquement studieuse, que revient la paternit� de ces propos historiques d�bordant d'une sagesse particuli�rement ind�finissable: �Faites-vous un budget. Coupez les d�penses non-essentielles: gardez les folies pour plus tard, achetez comptant pour ne pas payer plus tard quand vous ne le pourrez pas. Investissez vos pr�ts du gouvernement: 2 000 $ dans un compte, c'est bien tentant � d�penser quand on est jeune�.
�Messie� beaucoup, monsieur Beaudoin! Vous avez su admirablement cerner le probl�me. Vous avez raison. Nous voyons, chaque jour, sur le campus, des �tudiantes et des �tudiants d�penser leurs pr�ts et bourses: on en voit qui mangent de deux � trois repas par jour; la grande majorit� de nos coll�gues sont chauss�s, v�tus et ce,
m�me lorsqu'il fait chaud; pr�s du tier d'entre elles et d'entre eux portent des lunettes; on peut soup�onner, lorsqu'elles ou ils sourient, qu'elles et ils consomment impun�ment du dentifrice; certains extremistes vont m�me jusqu'� fumer ou prendre une bi�re.
Que nous sommes petits! Nous avons besoin de gens comme vous, monsieur Beaudoin. Nous avons besoin de gens comme vous pour nous ramener � l'ordre. �Messie� encore, �messie� beaucoup. Ne serait-il pas plus sage et rentable d'investir la totalit� de l'aide financi�re que l'on re�oit plut�t que de la d�penser?
MARCEL M�THOT
Doctorat en Administration et politique scolaires