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1er d�cembre 1994 ![]() |
Concertation
Inauguration du Laboratoire de recherche en biomat�riaux
Ce centre important de recherche en sant� publique regroupe des sp�cialistes de m�decine, g�nie �lectrique, chimie, g�nie chimique, g�nie m�canique et m�me g�ologie.
Il aura fallu plusieurs ann�es de pers�v�rance et de concertation mais c'est maintenant chose faite: l'Institut des biomat�riaux du Qu�bec dispose de ses propres locaux � l'H�pital Saint-Fran�ois d'Assise ainsi que de moyens financiers int�ressants pour assurer son d�veloppement. Bien qu'ayant une existence l�gale depuis le 30 janvier 1991, l'Institut des biomat�riaux du Qu�bec a officiellement inaugur� ses locaux tout neufs le 24 novembre, en pr�sence de repr�sentants des nombreux organismes qui ont cru au projet d'Institut et qui l'ont soutenu au cours des derni�res ann�es.
L'Institut des biomat�riaux du Qu�bec inc. est un consortium de recherche regroupant l'Universit� Laval, l'H�pital Saint-Fran�ois d'Assise, l'Association qu�b�coise des fabricants de l'industrie m�dicale et le Centre de recherche industrielle du Qu�bec (CRIQ). Sa mission consiste � �valuer, surveiller et d�velopper des proth�ses, implants et textiles tels que des proth�ses vasculaires, des implants mammaires, des ligaments et de la peau artificielle, afin d'assurer de meilleurs soins aux malades. L'Institut participe �galement � la formation d'�tudiants- chercheurs sp�cialis�s en biomat�riaux et il tentera de r�pondre aux besoins de recherche et d�veloppement des compagnies actives dans ce domaine. Les activit�s de recherche de l'Institut sont g�r�es par le Centre de recherche de l'H�pital Saint-Fran�ois d'Assise.
Un investissement important
La construction des locaux de l'Institut, qui couvrent 20 000 pieds carr�s, a co�t� 4,3 millions de dollars. La facture pour l'�quipement scientifique se chiffre quant � elle � pr�s de 6 millions de dollars, ce qui porte l'enveloppe globale du projet � plus de 10 millions. Le gouvernement du Canada a inject� 4 millions de dollars dans le projet alors que celui du Qu�bec a investi 2,4 millions en �quipement et ameublement tout en versant une subvention de 550 000$ par ann�e pour le fonctionnement. Le Fonds de recherche en sant� du Qu�bec verse 550 000$ par ann�e pour l'infrastructure et le salaire des chercheurs, l'h�pital Saint-Fran�ois d'Assise fournit 200 000$ par ann�e ainsi que les locaux et le CRIQ y investit 25 000$ annuellement. La contribution de l'Universit� Laval se fait par le biais de l'expertise de nombreux chercheurs et �tudiants-chercheurs actifs au sein de l'Institut qui regroupe pr�sentement 7 chercheurs principaux, 17 chercheurs associ�s, 20 �tudiants-chercheurs, 11 assistants de recherche et deux employ�s de bureau. En raison de la nature multidisciplinaire de la recherche sur les biomat�riaux, ces chercheurs proviennent de plusieurs unit�s dont m�decine, g�nie �lectrique, chimie, g�nie chimique, g�nie m�canique et m�me g�ologie.
Une expertise reconnue
Pour les quatre organismes partenaires qui ont soutenu le projet de l'Institut, pour Robert Guidoin, professeur � la Facult� de m�decine et pionnier de la recherche sur les biomat�riaux au Qu�bec, et pour ses coll�gues de la premi�re heure, Michel Marois, Paul-�mile Roy et Alain Cardou, l'inauguration de l'Institut couronne deux d�cennies de travail. En d�pit du fait que ce projet, maintes fois annonc�, ait mis du temps � se concr�tiser, Robert Guidoin et son �quipe n'ont cess� de r�aliser des travaux faisant autorit� dans le domaine, ne laissant en aucun moment planer le doute sur la pertinence et sur la n�cessit� de cr�er un centre de recherche sur les biomat�riaux dans la r�gion de Qu�bec.
Leurs travaux ont eu des r�percussions importantes sur le plan de la sant� publique au Canada. Rappelons notamment le triste dossier des proth�ses mammaires Meme au gel de silicone dont Robert Guidoin et son �quipe ont maintes fois soulign� les risques pour la sant� des femmes. Depuis 1984, cette proth�se a �t� implant�e chez 12 000 Canadiennes, dont 10 000 Qu�b�coises. Au cours des derni�res ann�es, les probl�mes �prouv�s par les porteuses de l'implant ont soulev� des doutes quant � son efficacit�. La proth�se Meme, a d�montr� Robert Guidoin apr�s analyse de sp�cimens pr�lev�s chez des femmes ayant connu des probl�mes, se d�sagr�ge peu en peu, se m�le aux tissus, et lib�re un produit potentiellement canc�rig�ne dans l'organisme humain. La controverse a amen� le fabricant de la proth�se Meme, Bristol-Myers Squibb, � retirer son produit du march� au d�but de 1991. De son c�t�, le gouvernement canadien a impos� un moratoire sur l'utilisation des proth�ses mammaires au gel de silicone.
L'affaire Dalcon-Shield
Dans les ann�es 1970, l'�quipe de Robert Guidoin avait �galement montr� que le st�rilet Dalcon-Shield posait des risques pour la sant� des utilisatrices. Ces analyses se sont av�r�es exactes et ce st�rilet a �t� compl�tement retir� du march� depuis. Parmi les autres r�alisations importantes de cette �quipe, mentionnons le d�veloppement de valves cardiaques et d'art�res artificielles en polyester enduites d'albumine pr�venant les probl�mes de coagulation et les pertes sanguines. Tout en poursuivant l'�valuation des biomat�riaux, les chercheurs de l'Institut travaillent maintenant au d�veloppement de proth�ses et d'implants plus performants dont un coeur artificiel et de la peau synth�tique.
Le chiffre d'affaires du secteur des biomat�riaux est d'environ 600 millions de dollars par ann�e au Qu�bec. Seulement 20% des biomat�riaux utilis�s au Qu�bec sont fabriqu�s localement, le reste du march� �tant presque enti�rement accapar� par les fabricants am�ricains. Pr�sentement, on estime que l'industrie des biomat�riaux donne de l'emploi � 3 000 personnes au Qu�bec.
JEAN HAMANN
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