Fais-moi de l’électricité
Forte présence des professeurs et des étudiants du Département de génie électrique et de génie informatique au Pavillon des sciences d’Expo-Québec
Jusqu’au dimanche 27 août, les visiteurs d’Expo-Québec ont tous les outils en main pour comprendre les dessous des moteurs électriques et aussi pour les fabriquer. Il suffit pour cela de visiter l’exposition «Propulsion électrique et énergies renouvelables, un monde de possibilités» organisée dans le Pavillon des sciences à l’initiative du Département de génie électrique et de génie informatique. C’est la première fois que le Département s’associe à Expo-Québec pour une telle opération. «Nous voulons promouvoir les carrières en génie électrique et informatique, souligne Xavier Maldague, le directeur du Département. Il faut dire qu’en deux ans, nous avons perdu la moitié de notre clientèle. C’est donc important de montrer que ce domaine regorge de possibilités avec des technologies très concrètes.»
L’exposition se veut donc une vitrine attrayante sur le monde fascinant de la propulsion électrique mais aussi sur celui des énergies renouvelables avec la présence d’acteurs du domaine éolien ou de l’énergie solaire. Sur place, le public peut ainsi découvrir une voiturette électrique ou essayer des bicyclettes BionX dont les moteurs électriques ont été mis au point par des chercheurs comme Philippe Viarouge et Jérôme Cross du Laboratoire d’électronique, électronique de puissance et commande industrielle (LEEPCI). Certains visiteurs pédalent face à un ordinateur qui traduit leurs efforts musculaires en quantité de pétrole équivalant à leur énergie, tandis que d’autres se penchent sur le moteur installé sur une roue pour mieux comprendre les vertus du freinage «régénératif». Cette technique permet en effet de récupérer dans une batterie l’énergie utilisée par le cycliste en freinant, afin de contribuer ensuite à sa future poussée. Ainsi équipé d’un tel moteur électrique, l’usager gravit facilement des côtes ou augmente sa vitesse sur le plat.
En plus de présenter des panneaux explicatifs montrant notamment les premières voitures électriques au 19e siècle, l’exposition est aussi très interactive. Les visiteurs disposent ainsi de petits aimants pour fabriquer leurs propres petits moteurs électriques sous la supervision d’étudiants, ou encore ils peuvent réaliser des expériences avec les divers composants des moteurs de véhicule. Nombreux également sont les visiteurs qui s’intéressent à la présentation de la micro-installation de production électrique autonome, facile d’utilisation pour les propriétaires de chalets ne disposant pas d’un accès au réseau hydroélectrique. Déjà, des milliers de personnes sont reparties avec un feuillet précisant comment s’éclairer dans le bois ou faire fonctionner un réfrigérateur en utilisant des panneaux solaires ou une petite éolienne.
Un bateau solaire modulaire
L’exposition met aussi l’accent sur la nouvelle invention de Michel Duguay. Il a fallu quelques mois à ce professeur du Département de génie électrique et de génie informatique ainsi qu’à ses deux étudiants au baccalauréat, Philippe Beauchamp et Rami Jarjour, pour concevoir le «natorqueur», un bateau solaire modulaire. Temps d’assemblage: moins d’une heure et transport possible en pièces détachées dans le parc du Bic, cette embarcation propulsée par un moteur électrique, alimenté par des panneaux solaires, se veut un moyen original pour bénéficier des plaisirs de la baignade dans le fleuve ou dans un lac. En effet, en plus du conducteur, un nageur prend place à l’avant de l’embarcation sur une planche de surf. On peut alors nager à côté du «natorqueur» et s’y reposer de temps en temps, ou encore affronter les vagues sur la planche si la puissance du moteur électrique s’y prête.
«Nous cherchons à le commercialiser, explique Michel Duguay, car tout laisse à penser qu’avec l’augmentation du prix du pétrole l’énergie solaire a un grand avenir, puisqu’elle ne coûte rien. Ce bateau pourrait donc bonifier l’offre de l’industrie touristique au Canada où l’eau abonde.» Construit avec des tuyaux de plastique et du matériel de récupération, le natorqueur se révèle d’autant plus économique que le nageur n’a pas besoin de s’équiper d’une coûteuse combinaison de plongée pour l’utiliser. Les inventeurs ont mis au point un vêtement fait d’un tissu imperméable équipé un tuyau d’eau chauffée par les panneaux solaires permettant aux utilisateurs de rester longtemps dans des eaux froides. Sûrs de leur trouvaille, les inventeurs promettent de la tester tous les mois de l’année dans le fleuve, y compris l’hiver !
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