La relève est prête
Des jeunes universitaires ont participé
au Parlement étudiant parce qu'ils jugent important de
s'engager en politique
Du 2 au 6 janvier, plus de 125 jeunes âgés de
18 à 25 ans se sont réunis au Salon Bleu de l'Assemblée
nationale du Québec afin de participer à la 20e
édition du Parlement étudiant. Au programme: course
à la chefferie, dépôts de projets de lois,
présentation d'un budget, recherche de "scoops"
dans les corridors de l'Assemblée de la part de journalistes,
sans compter que les deux partis, les Rouges et les Bleus, ont
pu prendre le pouvoir à tour de rôle, comme le veut
la tradition. Du gâteau pour ceux et celles qui bouffent
de la politique.
Étudiant au Département d'histoire, Jean-Sébastien
Lapointe participe depuis quatre ans à cette simulation
parrainée par l'Assemblée nationale. "L'expérience
en vaut vraiment la peine", dit le jeune homme, qui a exercé
la fonction de leader adjoint lors de cette dernière simulation.
Et que fait un leader adjoint? "La tâche lui incombe
de faire respecter les règles de l'Assemblée nationale,
précise-t-il. Par exemple, si un député
tient des propos indignes, c'est le leader adjoint qui le ramène
à l'ordre." Ayant fait partie tour à tour
du gouvernement et de l'opposition, Jean-Sébastien Lapointe
ne se gêne pas pour dire qu'il préfère nettement
être au pouvoir. "C'est un plus grand challenge,
constate t-il. En revanche, on s'aperçoit qu'il est nettement
plus facile de critiquer quand on siège dans l'opposition."
Faire bouger les choses
Pour Jean-François Lévesque, étudiant
au Département de science politique, l'expérience
s'est avérée également très intéressante.
Tour à tour député de Bonaventure et ministre
délégué à la Capitale Nationale au
Parlement étudiant, il est porte-parole du Parti québécois
pour la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine dans
la vraie vie. "Il y a de la place à l'Assemblée
nationale pour les jeunes qui veulent changer les choses, affirmer-t-il.
Nous sommes en quelque sorte la preuve vivante qu'il existe bel
et bien une relève pour le système politique du
Québec." Même son de cloche chez Laura Lévesque,
étudiante en communication publique. Dans son cas, la
passion de la politique passe par l'écriture. Future journaliste,
la jeune femme compte bientôt entreprendre un baccalauréat
en science politique. "Il faut mettre toutes les chances
de son côté", dit-elle.
Au cours des quatre jours qu'a duré l'événement,
les jeunes parlementaires ont discuté notamment de la
présence du Québec sur la scène internationale,
des services offerts aux aînés ainsi que d'indemnisation
aux proches des victimes de violence. Du côté environnemental,
ils ont voté des lois visant à réduire les
émissions de gaz à effet de serre et à pénaliser
les propriétaires de voitures polluantes en leur imposant
une hausse des frais d'immatriculation. Le mot de la fin revient
à Marie-Ève Myrand, étudiante à la
Faculté des sciences de l'administration et membre du
Conseil d'administration du Parlement étudiant. "Si
on veut faire bouger les choses dans la société,
il faut se demander ce qu'on peut faire d'un point de vue législatif.
Il ne sert à rien de se croiser les bras et d'attendre
que les solutions arrivent. Mais surtout, il faut être
au fait de l'actualité politique. À cet égard,
le Parlement étudiant remplit bien sa mission et donne
le goût d'aller de l'avant.
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