La féminisation du corps professoral progresse Le Comité paritaire SPUL/UL sur l'accès à l'égalité en emploi pour les femmes prépare un sondage sur la conciliation carrière-famille par Yvon Larose Au plus tard, cet automne, les professeurs masculins et féminins de l'Université Laval seront invités à participer à un sondage du Comité paritaire SPUL/UL sur l'accès à l'égalité en emploi pour les femmes. Le sujet: la problématique de la conciliation carrière-famille. "Tout le monde est conscient qu'un professeur d'université est constamment préoccupé par son travail, qu'il n'y a pas de frontière nette entre sa vie professionnelle et sa vie familiale", explique Gale West, professeure au Département d'économie agroalimentaire et sciences de la consommation, et co-présidente du Comité paritaire. "Ce chevauchement, poursuit-elle, peut créer des conflits et des problèmes. L'enquête permettra notamment d'identifier les mesures organisationnelles de conciliation existantes sur le campus et d'en valider l'impact."
Parmi ses autres dossiers, le Comité paritaire fait le suivi de la mise à jour des plans de redressement. Préparés par chacun des responsables de 55 unités départementales, ces plans contiennent les prévisions de recrutement d'ici 2008. Ils doivent permettre de redresser la situation quant au faible taux de féminisation du corps professoral. En 2004, l'Université Laval comptait 327 femmes dans des postes de professeures, soit 28,9 % de l'ensemble. Mentionnons que le Programme d'accès à l'égalité de l'Université a, comme objectif à long terme, une représentation de 50 % des femmes dans le corps professoral global.
"Les étudiants inscrits au doctorat constituent le bassin de recrutement des futurs professeurs d'université, indique Josée Bastien, directrice du Département de génie civil et co-présidente du Comité paritaire. Si les femmes représentent quelque 20 % des étudiants inscrits actuellement au doctorat en génie civil, on peut penser qu'il serait raisonnable de retrouver cette proportion au sein du corps professoral du Département." Elle qualifie par ailleurs de très encourageants les efforts faits au cours des dernières années par les responsables d'unités départementales. "Les mesures proactives mises de l'avant, comme encourager les étudiantes qui possèdent un bon potentiel à faire des études doctorales et les suivre dans leur cheminement, apparaissent beaucoup plus précises, souligne-t-elle. On sent un engagement plus ferme."
Josée Bastien rappelle que l'écart entre Laval et l'ensemble des universités québécoises a beaucoup diminué depuis le début des années 2000. "En 2003-2004, dit-elle, il n'était plus que de 1,7 point de pourcentage avec la moyenne de 26,3 % des universités québécoises. Et Laval connaît la plus forte progression par rapport aux autres établissements. C'est un élément très positif. On progresse bien."
En 2003-2004, le Comité paritaire a, entre autres, fait une mise à jour substantielle du document "Aide-mémoire pour le recrutement et la sélection des professeures". Il a également produit un dépliant intitulé: "Engageons des professeures". Les deux publications sont accessibles sur le site Web du vice-rectorat aux ressources humaines à l'adresse suivante: www.vrrh.ulaval.ca/Services/Comite-paritaire.html. L'aide-mémoire et le dépliant visent à éliminer progressivement la discrimination systémique dont sont victimes les femmes, à Laval comme dans les autres universités québécoises, à l'intérieur du processus permettant d'accéder à un emploi de professeure. La discrimination, prouvée par de nombreuses études, découle d'une culture organisationnelle masculine. Par exemple, les universités québécoises survalorisent une production continue et abondante d'articles scientifiques. Or, les femmes professeures sont susceptibles, en cours de carrière, de connaître des interruptions ou des ralentissements dus à leurs obligations familiales. | |