Universités/Industrie et administration publique
Les chercheurs veulent bien coopérer
Pour les chercheurs universitaires, la possibilité
de diffuser leurs travaux de recherche à des partenaires
extérieurs et celle de cibler les utilisateurs potentiels
de leurs travaux constituent de puissants incitatifs à
collaborer avec l'industrie et l'administration publique. C'est
ce qu'en conclut Papa Camara, étudiant à la Chaire
sur le transfert de connaissances et l'innovation de la Faculté
de sciences de l'administration, au terme d'une étude
réalisée en collaboration avec le Conseil de recherche
en sciences naturelles et en génie (CRNSG).
Lors du Congrès de l'Association des sciences administratives
du Canada (ASAC) qui a rassemblé des centaines de participants,
le chercheur a ainsi livré les résultats de ses
recherches découlant d'un sondage téléphonique
administré à une population de chercheurs provenant
de 25 domaines différents des sciences naturelles et génie
dans les universités canadiennes, entre le 18 février
et le 27 mars 2002. Le taux de réponse a été
de 81% par rapport au nombre total de chercheurs rejoints, avec
un total de 1 554 questionnaires.
Pour les chercheurs, pouvoir communiquer le fruit de leurs
recherches est important. Le transfert des connaissances hors
du milieu universitaire implique ainsi une hausse de collaboration
de 2, 6 fois chez les chercheurs en ingénierie et en physique,
mathématique et statistique, de 17,6 fois en informatique
et de 19, 7 fois en science de la terre. La probabilité
qu'un chercheur s'engage dans la coopération dépend
aussi bien du ciblage des utilisateurs potentiels que de l'orientation
de la recherche vers les besoins des utilisateurs. Par exemple,
en général, le fait de désigner les utilisateurs
potentiels d'une recherche hausse de 1,5 fois les chances de
passer d'une situation de non-collaboration à une situation
de collaboration. En chimie, cette augmentation est de 2,5 fois
tandis qu'elle est de 2,1 fois en science de la vie et de 12,
7 fois en informatique.
La question du financement s'avère évidemment
importante. Ainsi, une augmentation du budget total des chercheurs
élèverait leurs probabilités de collaborer
de 1,3 fois en ingénierie et en science de la vie de 2
fois en chimie, de 2,9 fois en informatique.
La possibilité de participer à des consultations
impliquant l'utilisation de résultats de recherche et
des liens directs avec des gestionnaires de l'extérieur
de l'université sont d'autres facteurs incitant les chercheurs
à la collaboration. La perception de l'innovation d'une
recherche a également son influence. Si un chercheur considère
ses résultats plus innovants, il accroît sa possibilité
de collaborer de 3 fois s'il est en ingénierie, de 1,
9 fois en mathématiques, physique et en statistique, de
6,2 fois en informatique et de 21, 3 fois s'il est en science
de la terre.
Papa Camara espère que les résultats de cette
étude auront pour effet d'éclairer les décideurs
qui voudront influencer le niveau de collaboration des chercheurs
en sciences naturelles et génie du Canada. Une histoire
à suivre.
RENÉE LAROCHELLE
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