
Désignation du recteur
Le RASUL: non au mode nominatif
Les associations et syndicats de l'Université
Laval remettent en question les scénarios proposés
La période de consultation en cours sur le mode de
désignation du recteur est trop courte et ressemble plus
à un sondage d'opinions qu'à des audiences publiques
réelles. Quant aux deux scénarios proposés,
ils doivent être rejetés parce qu'ils feraient plus
que modifier le processus actuel, ils le transformeraient. Telles
sont les principales critiques formulées par Danielle
Chabot, présidente du Syndicat des chargées et
chargés de cours de l'Université Laval et porte-parole
du Rassemblement des associations et syndicats de l'Université
Laval (RASUL), lors d'une conférence de presse tenue le
lundi 24 novembre au pavillon Maurice-Pollack. "Les scénarios
proposés, explique-t-elle, vont tous dans la même
direction: moins de place pour la communauté universitaire
dans le choix de son représentant, moins de communication,
moins de collégialité."
C'est demain, le vendredi 28 novembre, que prend fin la consultation
de trois semaines sur le mode de désignation du recteur.
Durant cette période, les membres de la communauté
universitaire, les diplômés et les partenaires associés
à l'Université auront été invités
à se prononcer sur deux scénarios proposés
par le Groupe de travail présidé par le professeur
retraité Vincent Lemieux. Selon Danielle Chabot, ce laps
de temps aura été beaucoup trop court pour permettre
à tous et chacun de se faire entendre. "Nous pensions,
dit-elle, qu'il y aurait une consultation publique réelle
où il aurait été possible de produire des
mémoires et de rencontrer le Groupe de travail."
La porte-parole dénonce l'"urgence artificielle"
qui a, selon elle, caractérisé ce dossier alors
qu'il reste quatre années au mandat du recteur.
Changements majeurs
Un des deux scénarios proposés consiste à
élire le recteur par le collège électoral
qui serait réduit de 141 membres à 91. L'autre
scénario consiste à nommer le recteur par le Conseil
d'administration. Les propositions comportent aussi la création
d'un comité des candidatures et le raccourcissement de
la durée de la campagne électorale, qui est actuellement
de plus d'un mois, à dix jours ouvrables. "Nous avons
constaté certains problèmes dans le processus électoral
et nous sommes prêts à en discuter, indique Danielle
Chabot. Mais nous ne comprenons pas pourquoi tout le processus
doit être remis en question alors que quelques ajustements
mineurs pourraient suffire. Pourquoi, par exemple, passer d'un
mode électoral à un mode nominatif? Pour le RASUL,
améliorer le mode d'élection du recteur ne veut
pas dire le réduire à sa plus simple expression.
Pour nous, une élection est essentielle afin que la communauté
se sente représentée par son recteur."
Le RASUL croit essentiel de maintenir le mode électoral.
À la fois pour permettre aux candidats de prendre le pouls
de la communauté universitaire et d'entendre les différentes
associations et syndicats. En retour, le mode électoral
permet à la communauté universitaire de prendre
connaissance des idées et des positions de chacun des
candidats. "Il est important que l'on puisse discuter et
échanger ensemble sur les enjeux, affirme Danielle Chabot.
La communication interne et le dialogue sont des valeurs importantes
pour le recteur Michel Pigeon. Une campagne électorale
nous apparaît l'un des très bons moyens pour favoriser
cette communication et ce dialogue."
Le RASUL croit également que les campagnes électorales
ont été jusqu'ici bien remplies. Si elles étaient
ramenées à dix jours ouvrables, il n'y aurait pas,
selon le Rassemblement, suffisamment de temps pour informer les
membres de la communauté universitaire, pour tenir des
débats publics et pour faire remplir le questionnaire
du RASUL par les différents candidats.
Mises au point
Au moment d'aller sous presse, le Groupe de travail sur le
mode de désignation du recteur avait reçu une cinquantaine
d'avis, ainsi qu'un mémoire, celui de la Confédération
des associations d'étudiants et d'étudiantes de
l'Université Laval. Le Groupe de travail attendait également
un mémoire du Syndicat des professeurs et professeures
de l'Université Laval.
Vincent Lemieux rappelle que les recteurs d'un peu partout en
Amérique du Nord ne sont pas élus, mais nommés
par le conseil d'administration de leur établissement.
La période de dix jours ouvrables, proposée pour
la tenue de la campagne électorale, est, quant à
elle, un compromis provisoire suggéré. "Elle
est donc négociable, précise Vincent Lemieux, et
il n'est pas exclu qu'elle soit allongée." Selon
lui, si le Conseil d'administration a créé rapidement
le Groupe de travail, c'est parce que les étapes qui suivront
la remise du rapport final devraient être relativement
longues. "Le recteur est élu par un collège
électoral selon la charte de l'Université, explique-t-il.
S'il est nommé, il faudra modifier la charte. Cela suppose
une décision de l'Assemblée nationale." Compte
tenu de son mandat et de ses limites, le Groupe de travail n'a
pas pu tenir d'audiences publiques comme telles. Mais le scénario
numéro deux sur le mode nominatif prévoit la tenue
d'une très large consultation. "Il n'est pas exclu
de rencontrer certains représentants de groupes, indique
Vincent Lemieux. Dans quelques jours, nous discuterons la possibilité
de prolonger notre mandat et de remettre notre rapport final
en janvier." Le lecteur trouvera à l'adresse suivante,
sur le site Web de l'Université, le rapport d'étape
soumis à la consultation: www.ulaval.ca/Al/officiels.html#docu
YVON LAROSE
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