Gloires de l'Escolle 2003
L'Association des diplômés de l'Université
Laval va honorer quatre de ses membres qui ont rayonné
dans leur milieu
C'est le jeudi 16 octobre, à 18 h, dans la Chapelle du
Séminaire de Québec, qu'aura lieu la 52e édition
de la cérémonie de remise des médailles
Gloire de l'Escolle de l'Association des diplômés
de l'Université Laval (ADUL). Les récipiendaires
de la plus importante distinction accordée par l'ADUL
sont Claude Bouchard, directeur du Centre biomédical de
recherches de Pennington à Baton Rouge, Louise Nolet,
coroner permanent, Jean Pelletier, président du Conseil
d'administration de Via Rail, et John Robert Porter, directeur
général du Musée national des beaux-arts
du Québec.
Un chercheur de haut niveau
L'Université Laval est devenue un des hauts lieux
de la recherche sur l'obésité et Claude Bouchard
y a largement contribué. Professeur à é
Laval pendant plus de 35 ans, il est un chercheur de réputation
internationale pour ses travaux sur la base génétique
et moléculaire de l'obésité ainsi que de
la réponse de l'organisme humain à l'activité
physique régulière, recherches qu'il a menées
au Laboratoire des sciences de l'activité physique (LABSAP).
En 1997, il est devenu le premier titulaire de la Chaire de recherche
sur l'obésité Donald B.Brown, la première
créée en Amérique du Nord. Claude Bouchard
est diplômé en science de l'activité physique
(1962) et de ses années de formation, il garde des souvenirs
exaltants: "C'était l'époque où l'Université
Laval quittait progressivement la vieille ville. Elle était
donc partagée entre son ancien campus et deux nouveaux
lieux, dans le quartier Saint-Sacrement et sur le campus actuel."
Atypique, cette période en était une de promesse.
"L'éducation se démocratisait, l'université
était en pleine croissance et nous travaillions tous ensemble
- professeurs et étudiants - pour encourager son expansion"
, poursuit-il. Depuis 1999, Claude Bouchard dirige le Centre
biomédical de recherche de Pennington à l'Université
de la Louisiane, un important centre de recherche de renommée
internationale dans le domaine de la nutrition et de ses effets
sur la santé. Il continue toutefois à suivre l'essor
de son ancien département et constate que les professeurs
de l'Université Laval sont demeurés aussi frondeurs
qu'autrefois. "Je revois mes anciens collègues dans
des colloques et je sens qu'ils sont empreints de la même
philosophie que moi: voir au rayonnement international de la
recherche, qui est une condition nécessaire à l'avancement
des sciences et des savoir-faire."
La passion de la vie humaine
Quand elle termine ses études de médecine,
en 1976, Louise Nolet est loin de penser qu'elle deviendra un
jour coroner. Ce n'est qu'après avoir achevé une
spécialisation en anatomo-pathologie qu'elle passe le
concours qui la mènera vers cette deuxième carrière.
"En fait, le métier de coroner est en lien avec la
pratique de la médecine, explique celle qui peut travailler
à résoudre les causes d'une centaine de décès
par année. Mes études comme pathologiste me servent
tous les jours et je crois que d'une certaine façon, la
médecine m'avait préparée à faire
face à la mort, réalité avec laquelle je
dois cohabiter quotidiennement." Pour cette mère
de six enfants (les deux aînés poursuivent d'ailleurs
des études de médecine), la transmission du savoir
demeure une valeur fondamentale. Chargée de cours en pathologie
à la Faculté de médecine de son alma mater
de 1981 à 1991, elle reste liée à son lieu
de formation, où elle donne aux étudiants de quatrième
année un cours intitulé Le coroner, protecteur
de la vie humaine. "J'aime faire profiter de mon expérience
aux futurs médecins, qui sont pour moi une source de stimulation
inépuisable", raconte-t-elle. Conférencière
appréciée et membre de plusieurs comités
liés au bureau du coroner, elle est fréquemment
invitée par divers ordres et associations pour communiquer
son expérience à propos, entre autres, des mesures
préventives contre les accidents. Préoccupée
par le nombre encore trop élevé de morts violentes
chez les jeunes enfants, elle a cosigné le manuel Les
décès chez les enfants de moins de deux ans.Elle
publie aussi des articles qui montrent bien l'actualité
des recherches et de la réflexion qu'elle effectue à
travers l'exercice de ses fonctions. "J'aime le métier
de coroner car, comme la profession de médecin, il me
permet de servir la société tout en continuant
d'apprendre constamment."
Gérer le présent, développer l'avenir
Jean Pelletier, diplômé de l'Université
Laval en 1955, a été maire de la ville de Québec
(1977 à 1989), puis directeur de cabinet du premier ministre
Jean Chrétien (1993 à 2001). Il est aujourd'hui
président du conseil d'administration de Via Rail Canada.
C'est à la Faculté de droit qu'il a commencé
sa carrière d'homme public. Mais "j'ai vite pris
conscience que je ne ferais pas un bon avocat, avoue-t-il, et
alors je me suis tourné vers les communications".
À cette époque, les journalistes ne recevaient
pas de formation universitaire spécialisée. "J'ai
appris à écrire avec style durant mon cours classique
et, de mes études en droit, j'ai retenu un sens aigu de
la rigueur; mais le reste, je l'ai appris d'expérience.
De la rigueur et de la détermination, il en a fallu pour
devenir cofondateur du Parti du progrès civique à
27 ans et maire de la Capitale nationale à 42 ans. Pendant
ses années à la mairie, il défendra le développement
culturel, économique, social et urbain d'une ville qu'il
réussira à faire inscrire, en 1985, sur la prestigieuse
liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Si on lui demande laquelle
de ses réalisations politiques l'a rendu le plus fier,
Jean Pelletier répondra sans hésiter: "Diriger
une ville est une mission complexe; si l'on omet de traiter un
seul domaine, l'équilibre risque d'être rompu. Ce
n'est donc pas une chose en particulier qui me rend fier, mais
un ensemble d'actions que mon parti et moi avons mis en branle
afin de faire de Québec un milieu de vie de qualité."
Soulignant la présence et l'engagement de chercheurs de
l'Université Laval dans le développement de Québec,
Jean Pelletier rappelle que ceux-ci ont constitué un élément
clé dans la réussite du Sommet économique
de Québec de 1980 et de ses retombées. "Quand
on reçoit un mandat public, il ne faut pas faire que de
la gestion, croit-il. On doit gérer le présent,
mais aussi développer pour l'avenir. C'est en ce sens
qu'il a toujours été primordial pour moi de m'entourer
de spécialistes, en nouvelles technologies, par exemple,
afin de faire de Québec une ville ouverte sur le futur."
Bâtir la mémoire collective
Le mois de septembre 2003 marquait le dixième anniversaire
de John R. Porter comme directeur général du Musée
du Québec - récemment renommé Musée
national des beaux-arts du Québec. Ce diplômé
de l'Université Laval (Licence et maîtrise en histoire
de l'art 1972) mène une double carrière dans le
domaine des musées mais aussi de l'enseignement de l'histoire
de l'art depuis 1971. Si l'enseignement s'est imposé à
lui comme une évidence dès ses premières
années d'études universitaires, le travail muséal
est, lui, le fruit de rencontres fécondes et de relations
de confiance établies avec des agents du milieu, au fil
du temps. "Ma carrière s'est déroulée
comme un perpétuel mouvement de balancier car j'oscille
toujours entre les deux milieux. Ces deux activités se
complètent et m'ont toujours stimulé car elles
font toutes deux appel à mes trois passions: la communication,
le partage et la formation", poursuit-il. Il conserve des
liens étroits avec son alma mater parce qu'il la considère
comme un partenaire indispensable dans le développement
du Musée national des beaux-arts du Québec dont
le rayonnement - tant national qu'international - ne cesse de
croître. "À la manière des artistes,
je tente d'être créatif et perméable dans
ma façon de gérer le musée. En faisant appel
à des spécialistes et à des chercheurs issus
de plusieurs domaines (histoire de l'art, littérature,
histoire, etc), je puise des clés de compréhension
qui m'inspirent constamment de nouveaux projets d'expositions
en plus de me mettre en contact avec des visions originales du
monde et de l'art", affirme celui qui prépare déjà
des expositions et des projets d'édition qui ne verront
le jour qu'en 2008. Infatigable travailleur et fomenteur d'éternité,
John R. Porter l'est sans aucun doute. Il suffit de voir l'acharnement
avec lequel il s'est consacré à préserver
notre mémoire collective mais aussi tous les efforts qu'il
déploie pour faire l'acquisition d'uvres contemporaines
et pour mettre de l'avant de jeunes artistes québécois
aussi prometteurs qu'avant-gardistes
Le public est convié à assister à cette
célébration de l'excellence des personnes diplômés
au cours de laquelle il y aura du chant et de la musique. Une
réception permettant les échanges avec les récipiendaires
suivra la cérémonie. Coût: 50 $ pour les
membres partenaires et à vie de l'Association des diplômés
de l'Université Laval, 75 $ pour le grand public. Réservation
des laissez-passer au (418) 656-3242.
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