19 septembre 2002 |
Certains ont deux amours. Sandra Paris, elle, a deux passions: l'agriculture et les voyages. L'essai qu'elle écrit présentement mettra un terme à ses études de deuxième cycle en agroforesterie et en développement rural intégré. La piqûre des voyages, elle l'a eue en 1998, lors d'un stage en Équateur. En mai 2000, un autre stage l'a amenée pendant une dizaine de mois au Burkina-Faso, en Afrique. Et en juin dernier, elle terminait un stage de six mois au Bénin, un petit pays de la côte ouest africaine. "J'aime bien connaître d'autres cultures, dit-elle. La découverte d'autres horizons me pousse vers l'avant. J'aime aussi les voyages qui durent plus d'un mois, c'est plus enrichissant."
L'international, c'est oui!
Si Sandra Paris est retournée en Afrique, c'était
pour confirmer son orientation professionnelle à l'international.
De ce côté, l'expérience s'est avérée
positive. "Je trouve ça bien, l'aide en milieu rural
dans un pays en développement, explique-t-elle. Le rapport
à la terre est différent. Ils ont besoin de l'agriculture
pour leur survie. Et ils sont très débrouillards.
Le défi que je me lance est de les aider en leur transférant
mes connaissances."
Son stage, par contre, l'a laissée sur son appétit.
La ferme-école de Zaffé où Sandra Paris devait
fournir de l'appui technique et conseiller les paysans en agriculture
biologique, en agroforesterie, en culture de légumes et
en élevage de lapins et d'escargots, avait cessé
ses activités à son arrivée. Faisant volte-face,
elle a réussi à s'insérer dans le projet
d'un coopérant québécois installé
à proximité de son petit village. Elle s'est occupée
d'un élevage de lapins et d'escargots. Elle a aussi suivi
deux formations. L'une, à la fois théorique et pratique,
était consacrée au niébé, une sorte
de haricot. On y enseignait la technique d'arrosage avec un traitement
biologique pour repousser les insectes. L'autre abordait les façons
de contrer l'érosion des sols et d'en améliorer
la fertilité. Les participants des femmes pour la
plupart ont expérimenté une sorte de niveau
de confection artisanale servant à mesurer la pente d'un
champ. Ils ont aussi confectionné des ravines pour contrer
l'érosion, soit des branches tressées qui laissent
passer l'eau tout en bloquant la terre.
Ouverture et débrouillardise
En Afrique, l'agriculture en est une de subsistance sur des
terres qui ont déjà beaucoup donné. "Il
y a de nombreux projets de coopération, comme d'amener
des tracteurs là-bas, explique Sandra Paris. Mais leurs
sols sont tellement fragiles." Travailler dans un pays en
développement nécessite, selon elle, une grande
ouverture d'esprit et beaucoup de débrouillardise. "Il
n'y avait pas de journée typique dans le milieu où
j'étais", précise-t-elle. Il faut aussi pouvoir
s'adapter à la misère, qui est omniprésente.
Sandra Paris estime que, de façon générale,
sa formation reçue à l'Université Laval l'a
aidée. "Mais, précise-t-elle, il est difficile
de transposer l'agriculture québécoise à
un contexte tropical. Au Québec, on ne sait pas comment
cultiver des arachides et du coton!" Elle indique que le
développement rural à l'international se fait beaucoup
au cas par cas. "Donc, ajoute-t-elle, on apprend en travaillant."
Son dernier stage a été enrichissant sur le plan
personnel. "J'ai surtout développé des aptitudes,
fait des contacts et eu la possibilité de vivre dans un
autre milieu", résume-t-elle. À son retour
au pays, elle se sentait d'attaque. "Tu as réfléchi,
tu as changé, dit-elle. Je pense qu'un stage après
avoir terminé ses études est une formule gagnante
pour la suite des choses."
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