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23 mai 2002 ![]() |
Les chercheurs sont de plus en plus accaparés par leurs
tâches administratives et ont de moins en moins de temps
à consacrer à leurs travaux. C'est ce qui ressort
d'un rapport sur le financement de la recherche que l'Acfas a
rendu public le 15 mai, dans le cadre de son congrès annuel.
Intitulé Demandes de financement à la recherche
: perspectives des chercheurs, ce rapport donne la parole
à une centaine de chercheurs au sujet des programmes de
subvention. L'objectif était de faire le point sur la charge
de travail que représente la préparation des demandes
de financement. À la lumière des résultats
du sondage et des entrevues, l'Acfas émet huit recommandations
destinées aux organismes subventionnaires.
"Les personnes interrogées consacrent en moyenne plus
de 60 heures pour compléter une demande de financement,
a affirmé le président du comité des politiques
scientifiques de l'Acfas, Bernard Robaire. Et les programmes étant
nombreux, les demandes s'accumulent. Plus de 60 % des répondants
ont présenté de 2 à 4 demandes au cours de
la dernière année et près du quart en ont
fait cinq ou plus."
La présidente sortante de l'Acfas, Marie Trudel, a précisé
que la majorité des chercheurs voient d'un bon il l'existence
de multiples sources de financement. Plusieurs déplorent
cependant la complexité des exigences liées à
ces demandes et la charge de travail nécessaire pour répondre
à ces exigences. "Le temps qui devrait être
alloué à la recherche doit être consacré
à des tâches administratives, toutefois nécessaires
à la pérennité de nos laboratoires. Devant
cette réalité, nous demandons une augmentation des
crédits au financement des frais indirects", a expliqué
Marie Trudel, en référant à l'une des recommandations
du rapport.
Autre fait saillant de l'étude: plusieurs chercheurs estiment
que les programmes de financement à la recherche suscitent
des "collaborations artificielles". En effet, la majorité
des nouveaux programmes d'aide à la recherche favorisent
les grandes équipes multidisciplinaires au détriment
des petites équipes de recherche et du chercheur individuel.
Ces équipes ont-elles vraiment des intérêts
communs? Sont-elles durables et rentables? Poursuivent-elles leurs
activités au-delà du terme d'une subvention? Ce
sont autant de questions que l'Acfas souhaiterait voir explorées.
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