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20 septembre 2001 ![]() |
Qui ne connaît la Neuvième de Ludwig van Beethoven
(1770-1827)? Mais quelle Neuvième au juste? La plupart
des amateurs s'empresseront certes de répondre: "Mais
la Neuvième symphonie, voyons!" et, ce faisant,
ils auront tout bonnement laissé de côté un
autre monument étiqueté d'une valeur numérique
similaire: la Sonate pour violon et piano, opus 47, mieux
connue par sa dédicace "à Kreutzer",
la neuvième d'un cycle de dix oeuvres mettant au lutrin
ces deux admirables instruments "copineurs".
Tête d'affiche du second enregistrement que le violoniste
Gyorgy Terebesy et le pianiste Joël Pasquier, professeurs
à la Faculté de musique, consacrent à ce
pan volubile du répertoire beethovénien leur
première parution (Atma ALCD 2 1018), regroupant les trois
sonates de l'opus 30, avait été mise sur les rayons
des disquaires à la même période, l'an dernier
la Sonate numéro 9 en la majeur reçoit,
de la part de ces deux musiciens en pleine possession de leurs
grands moyens, un traitement digne de mention.
Ligues majeures
Au jeu révélateur des comparaisons leur
tout nouveau disque (Atma ALCD 2 1019) s'est retrouvé dans
une très compétitive pile comprenant les versions
d'Adolf Busch/Rudolf Serkin, de Nathan Milstein/Artur Balsam,
d'Itzhak Perlman/Vladimir Ashkenazy, d'Arthur Grumiaux/Clara Haskil,
de Jascha Heifetz/Benno Moiseiwitsch, de Jascha Heifetz/Brooks
Smith, de Zino Francescatti/Robert Casadesus et d'Aaron Rosand/Eileen
Flissler , la prestation que nous livrent les deux professeurs
de la Faculté de musique et l'approche qu'ils préconisent
se situent davantage dans la digne lignée des Perlman/Ashkenazy
et Grumiaux/Haskil, où l'allocution inspirée privilégie
finement l'accent tonique (dans toute l'acception du terme), que
dans les vifs emportements tempétueux de l'élocution
véloce d'un Heiftez ou d'un Rosand.
Champ de bataille concertant pour duellistes et non pour duettistes,
cette célèbre Sonate numéro 9 aux
élans poétiques et aux thèmes héroïques
revit glorieusement dans toute sa grandeur dramatique sous la
stimulante impulsion artistique d'un éloquent tandem synergique
qui joue davantage sur l'émotion libérée
que sur la motion délibérée. Quant à
la Sonate numéro 10 en sol majeur, opus 96
tendre chef-d'oeuvre trop souvent laissé pour compte dans
son mystère envoûtant qui complète le
programme, elle trouve en Terebesi/Pasquier chaleur et affection.
En fait, nous ne pouvons que reprendre ici les commentaires élogieux
formulés à l'égard de ces deux "maîtres"
de la Faculté de musique, l'an dernier, à l'occasion
de la sortie de leur premier disque compact reprenant l'opus
30 de Beethoven. Nous ne pouvons que saluer, une fois encore,
d'un côté, l'archet d'un György Terebesi toujours
éloquent de justesse et de sensibilité, et de l'autre,
le piano magnifiquement tenu par un Joël Pasquier qui se
montre d'une brillante fluidité volubile. Sans oublier
la très belle limpidité de la prise de son de Johanne
Goyette, du Studio l'Esplanade.
Signalons que cet enregistrement a été réalisé
les 2 et 3 novembre 2000, à la salle Henri-Gagnon, au pavillon
Louis-Jacques-Casault, grâce à une subvention du
programme Soutien à la création en milieu universitaire
de l'Université Laval. Le disque de György Terebesi
et Joël Pasquier (Ludwig van Beethoven: Sonates pour violon
et piano opus 47 (Kreutzer) et opus 96, Atma ALCD 2 1019)
est en vente au secrétariat de la Faculté de musique,
local 3312, pavillon Louis-Jacques-Casault, et chez tous les bons
disquaires.
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