7 octobre 1999 |
À LA MEMOIRE D'ERIC KRUMP (1966-1999)
C'est avec grande tristesse que nous avons appris le décès du Dr Eric Krump survenu le 16 septembre 1999 à Boston. Il est décédé subitement à l'âge de 32 ans. Le Dr Krump avait fait ses études universitaires à Laval (B.Sc. biochimie en 1989) et obtenu un doctorat en microbiologie-immunologie (1995) également de l'Université Laval après cinq années d'études et de recherche au Centre de recherche en Rhumatologie et Immunologie (CRRI, Pavillon CHUL). Le Dr Krump avait effectué des études postdoctorales au Hospital for Sick Children de Toronto dans le département de biologie cellulaire. Titulaire de la prestigieuse bourse du Centenaire du Conseil de recherches médicales du Canada, il effectuait un deuxième stage d'études postdoctorales à l'Université de Harvard (Brigham and Women's Hospital, Division of Experimental Medicine) au moment de son décès. Ses collègues et amis de Québec anticipaient avec plaisir son retour au CRRI du CHUL à l'automne 2000.
Eric était un scientifique de grand talent comme peuvent en témoigner tous ses collègues de Québec, Toronto et Boston, et il était promis à une brillante carrière. Toutefois, bien au-delà de ses talents de chercheur, ce sont ses qualités humaines qui auront le plus marqué le souvenir de ses parents, amis et collègues. On se rappellera de sa gentillesse, de son sens de l'humour et de sa bonne humeur indéfectible, de sa sagesse, de sa modestie, de sa grande générosité et de sa totale disponibilité. Eric était très sévèrement atteint d'arthrite et ceux qui l'ont côtoyé savent que beaucoup de gestes du quotidien lui étaient très difficiles. Idéaliste et fonceur, il avait malgré tout choisi une carrière des plus exigeantes, celle de chercheur. Eric nous manquera énormément, mais nous ne l'oublierons pas car nous avons tous été profondément marqués par sa force, son courage et sa détermination; il aura été un jeune homme qui avait une confiance inébranlable en lui-même, en ses amis et en la vie.
Toute marque de sympathie peut se traduire par un don à la Société d'arthrite, 2155, rue Guy, bureau 1120, Montréal (QC) H3H 2R9.
UNE VIOLENCE INJUSTIFIÉE SUR LE CAMPUS
Nous sommes un groupe d'étudiants sud-américains,
arrivés à l'Université Laval depuis quelques
années. Un des aspects que nous avons appréciés
depuis que nous sommes arrivés ici est la tranquillité
et la sécurité avec lesquelles nous pouvons nous
déplacer sur le campus et dans d'autres endroits publics.
Cette situation contraste avec les réalités que
nous vivons dans nos différents pays. Des endroits tels
que le PEPS et le Pub de l'Université sont devenus nos
endroits de réunion habituels, pour dialoguer et partager
des activités en toute tranquillité, en complément
à nos activités académiques. Cependant, la
situation que nous avons vécue au Pub il y a deux semaines
nous a fait comprendre que la violence peut se trouver ici aussi.
Le samedi 7 août dernier, alors que nous nous trouvons dans cet établissement, nous décidons de commander une pizza par téléphone, étant donné que la cuisine était fermée. Peu après, nous la recevons et nous nous préparons à la manger. Cinq minutes après, une personne qui s'identifie comme le sous-gérant de l'établissement se présente à nous, accompagnée d'un membre du personnel de sécurité. On nous dit que nous ne pouvons manger de produits achetés hors du Pub. En conséquence, on nous "invite" à sortir prestement avec la pizza vers la terrasse, en nous faisant comprendre que si nous ne sommes pas d'accord, le monsieur musclé allait rapidement s'occuper de nous.
Nous accédons à cette requête, et le sous-gérant se retire pendant que le garde reste à proximité de la sortie vers la terrasse, que nous empruntons. À peine sortis, ce dernier nous surprend en exigeant que nous ne restions pas sur la terrasse. Un de nos compagnons décide alors d'aller éclaircir la situation avec le sous-gérant. Celle-ci devenait humiliante, car nous étions arrivés la en tant que clients tranquilles, pour prendre une bière et jouer une partie de billard entre amis. Le sous-gérant refuse de parler avec lui et disparaît sans explication. Il réapparaît peu après pour dire que nous devons nous éloigner de la terrasse, et aller nous asseoir dans le pavillon Desjardins. Acte suivant: il ordonne à son ami musclé de sortir notre compagnon de l'établissement "vite fait". Ce dernier, qui était resté seul avec eux, essaye d'expliquer à ce garde qu'il n'a pas besoin d'user de force et qu'il sortira par ses propres moyens. Le garde le prend par le cou, lui tord les lunettes, et le traîne violemment jusqu'à la sortie principale du Pub. Un de nôtres s'en aperçoit et essaye d'empêcher verbalement l'agression, mais il est immédiatement interpellé par un autre garde musclé, qui lui dit que "ce ne sont pas ses oignons".
Une fois sorti du Pub, notre ami reçoit un coup de tête sur le crâne de la part du premier garde et se fait ordonner de s'éloigner avec des insultes grossières. Ce personnage violent disparaît, tandis qu'un de ses collègues, visiblement préoccupé par la tournure de la situation, s'approche de notre ami, afin de vérifier s'il a des blessures sérieuses. Le personnage violent réapparaît à l'autre bout du pavillon, où se trouvaient encore la plupart des nôtres (qui ne s'étaient encore rendus compte de rien), avec la fameuse pizza. Loquace et nerveux, il cherche à leur donner sa version des faits. Une fois passé le choc, nous avons décidé d'appeler le personnel de Sécurité et de Prévention de l'Université. Ceux-ci s'étonnent de la situation et nous suggèrent fortement un arrangement informel, "à l'amiable", avec le garde violent, ou sinon de porter plainte auprès de la police de Sainte-Foy, compétente en cas de violence sur le site. Considérant que ce genre d'affaire pourrait se répéter, et de toutes façons ne se résoud pas avec une conversation en catimini et une poignée de mains, nous avons opté pour la deuxième solution.
En arrivant sur les lieux, la police dialogue avec les gardes de sécurité du Pub avant de s'adresser aux plaignants. Finalement, l'agent nous donne deux alternatives: produire un rapport d'événements, tel que les faits restent enregistrés dans le système informatique de la police, mais sans poursuites légales; porter plainte à la Cour. L'agent nous suggère fortement la première alternative, étant donné que ce type d'événements n'a pas de futur à la Cour, et implique des fortes pertes de temps. Nous acceptons sa suggestion. Nous avons écrit ce témoignage dans l'espoir qu'il serve à ce que d'autres étudiants et étudiantes ne souffrent ce genre d'expériences négatives à l'intérieur du campus de l'Université Laval.
EXCURSION D'ÉTUDE À GROSSE-ÎLE
Renouant avec une tradition déjà ancienne, le
Département d'histoire a organisé le dimanche 19
septembre dernier une sortie voulant offrir à tous ses
membres une grande évasion pour la rentrée. Il s'agissait
en somme de réunir un maximum d'étudiant(e)s, professeur(e)s
et personnel administratif autour de cet événement
afin de susciter rencontres et échanges au sein d'une unité
qui offre six (6) programmes aux trois (3) cycles d'études.
Finalement plus de quatre-vingt participants ont répondu
à l'invitation en s'embarquant à bord du Lachance
III, gagner Grosse-Île par une magnifique journée
de fin d'été et y découvrir ses mille trésors.
Une visite de trois heures commentée par des guides (des diplômés de l'Université Laval) et composée d'un circuit pédestre à l'ouest de l'île, d'une ballade motorisée sur la partie orientale de l'entité insulaire et d'un parcours d'exposition proposant le récit de ce qu'ont pu vivre plus de quatre (4) millions d'immigrants sur une période plus que centenaire (1832-1937). Autant d'éléments d'information qui allaient intéresser tant les historiens, historiens de l'art, archéologues, ethnologues, archivistes et muséologues en formation que ceux et celles qui les accompagnent dans leur cheminement d'apprentissage. Après une visite fort bien remplie, le groupe s'est réuni aux abords de la baie de Berthier-sur-mer dans un contexte de détente afin de discuter librement de ce que tous venaient de voir et d'apprécier à sa juste valeur.
À travers une enfilade de commentaires d'abord amenés par les professeur(e)s participants, une discussion s'est amorcée sur la richesse d'un lieu de patrimoine si imprégné de mémoire (celle notamment de milliers de réfugiés irlandais du siècle dernier) et la difficulté, bien entendu, de rendre une histoire aussi complexe en une visite de quelques heures. Ces questions ont été débattues à partir de divers points de vue disciplinaires et c'est au terme d'une discussion fort stimulante que la directrice du Département d'histoire, Madame Lucille Guilbert, a conclu sur la pertinence d'une telle sortie en début d'année alors que de nombreux étudiant(e)s viennent acquérir, par leur formation en "sciences du passé" comme aime à dire le doyen présent à l'événement, Monsieur Jacques Mathieu, des compétences professionnelles qu'ils ont pu voir incarnées dans un site de Parcs Canada qui, depuis son ouverture en 1997, gagne de plus en plus en réputation.
Maintenant que le Département d'histoire a renoué avec sa propre histoire en mettant sur pied une sortie en début d'année académique, il va sans dire depuis ce premier succès que l'activité en soi mérite d'être reconduite dès l'an prochain. En effet, elle a permis aux participants de reconnaître in situ et de voir en uvre les métiers liés au patrimoine, elle a su regrouper des programmes qui n'ont pas assez souvent l'occasion de se retrouver ensemble. Au delà des bénéfices évidents de cette rencontre, il importait aux instigateurs de trouver bien camper dans une réalité professionnelle l'ensemble des formations offertes au Département d'histoire. C'est en ce sens que cette invitation devrait trouver un écho formidable dans les années à venir, du moins c'est à le souhaiter ardemment, puisqu'une première réussie ne peut qu'annoncer une suite heureuse.
LETTRE AU PRÉSIDENT DU SPUL
Monsieur Claude Banville
Président
Syndicat des professeurs et professeures
de l'Université Laval
Pavillon Alphonse-Desjardins
Monsieur le Président,
Dans quelques jours, nous aurons à vérifier l'état du plancher d'emploi tel que le prévoit la convention collective en vigueur. Je me dois de vous informer dès maintenant que nous ne croyons pas être en mesure de rencontrer le niveau prévu au 1er octobre 1999 dans la convention. L'écart que nous anticipons devrait correspondre à un peu plus que le nombre des départs au cours de la présente année, notamment ceux survenus depuis le 1er juin 1999.
Dans le contexte d'une crise financière grave, nous avons été contraints à ne pas renouveler, depuis un certain temps, tous les départs à la retraite ou toutes les démissions. Cette situation a été clairement documentée dans les documents budgétaires récents (Plan de redressement financier adopté par le CA en janvier 1999 et Budget 1999-2000) qui faisaient état d'une capacité de renouvellement restreinte et ce, au prix d'un déficit budgétaire substantiel qui reflétait la volonté de la direction de l'Université de protéger un certain renouvellement du corps professoral.
Vous vous souviendrez que l'offre que nous avons déposée en mai dernier, en réponse à un signal de votre part, contenait un engagement à consacrer la valeur d'un congé de cotisation au régime de retraite au financement de quelque vingt-cinq postes additionnels par année de congé, ce qui aurait pu nous rapprocher sensiblement du plancher d'emploi prévu dans la convention.
C'est pour discuter entre autres de cette situation que nous avons, depuis le mois de février 1999, tenté à quelques reprises d'amorcer des négociations avant la fin de la convention. Nous espérions au départ trouver des solutions institutionnelles avant l'adoption du budget en mai dernier. Par la suite, nous avons soumis une proposition globale qui aurait permis de discuter simultanément de la question des surplus actuariels avec effet au 1er juin 1999.
Pour tenter de trouver un moyen de résoudre nos problèmes institutionnels sans compromettre ni l'état de nos relations, ni l'avenir de notre institution, je vous demande aujourd'hui, avec l'accord du Comité exécutif, de surseoir à la vérification du plancher d'emploi au 1er octobre 1999 jusqu'à ce que nous puissions aborder globalement les diverses solutions s'ouvrant à la communauté universitaire pour faire face à cette crise que nous espérons tous passagère.
Nous partageons, je l'espère, une même vision du genre d'université que nous voulons, notamment lorsqu'il s'agit du rôle central des professeurs dans l'accomplissement de notre mission. J'en veux pour preuve le mémoire que nous venons de transmettre au ministre de l'Éducation au sujet d'un " Plan de réinvestissement dans l'enseignement supérieur et de la formule de financement ". J'en veux également pour preuve le fait que le Conseil d'administration nous a autorisés, dans une situation financière extrêmement difficile, à maintenir, au prix d'un déficit substantiel, un niveau de remplacement du corps professoral significatif dans les circonstances.
Le report de la date de vérification du plancher d'emploi permettrait d'amorcer des discussions sur les moyens les plus appropriés de maintenir notre compétitivité dans le réseau universitaire québécois et canadien. Je me permets de vous rappeler que la plupart des autres établissements universitaires avec lesquels nous sommes en compétition ont conclu des ententes avec leurs professeurs pour faire face aux coupures qui ont affecté toutes les universités au cours des dernières années, notamment en ce qui a trait à une utilisation partielle des surplus actuariels. En travaillant ensemble, nous serions en mesure de joindre nos efforts pour obtenir un réinvestissement dans l'enseignement supérieur. Nous croyons que le temps est venu de partager nos lectures respectives de la situation et des solutions envisageables.
Je vous remercie de l'attention que vous porterez à notre demande et j'attends votre réponse à votre meilleure convenance.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments les plus respectueux.