![]() |
11 décembre 1997 ![]() |
LE PRIX GÉRARD-MORISSET EST DÉCERNÉ
À
FRANCE GAGNON PRATTE
La plus haute distinction accordée par le gouvernement du Québec dans le domaine du patrimoine est décernée cette année à France Gagnon Pratte, présidente du Conseil des monuments et sites du Québec.
Mécène et bénévole, France Gagnon Pratte est aujourd'hui reconnue comme l'une des figuresmarquantes de la scène culturelle québécoise, où son engagement est intimement lié à la connaissance et à la protection du patrimoine québécois. Sauvegarde du Vieux-Port et revitalisation de Place-Royale, à Québec, sauvetage de l'Hôtel-Dieu, à Montréal, classement du site de la Chute Montmorency, à Beauport, protection du caractère patrimonial des plus beaux villages du Québec avec, entre autres, le passage sous-fluvial de la ligne électrique entre Deschambault et Lotbinière, préservation de la Pointe-aux-Anglais, voisine du Parc provincial du Bic, on ne compte plus les causes auxquelles France Gagnon Pratte a apporté son soutien, quand elle ne les a pas elle-même suscitées.
Élue en 1985 à la tête du Conseil des monuments et sites, France Gagnon Pratte prend en charge dès l'année suivante les éditions Continuité et la revue Continuité, seule publication de langue française en Amérique du Nord dédiée au patrimoine. Sous son égide, le Conseil des monuments et sites du Québec a connu au fil des ans un nouvel essor en s'intéressant au recyclage et à la réutilisation du bâti institutionnel, commercial et industriel, plutôt que de s'en tenir exclusivement à la restauration des maisons anciennes. Non seulement ses avis sont-ils désormais incontournables au Québec pour tout ce qui concerne le patrimoine, mais ils sont aussi respectés et même sollicités à l'étranger.
Originaire de Québec, où elle vit toujours, France Gagnon Pratte se passionne très jeune pour les arts, notamment pour tout ce qui touche de près ou de loin à l'architecture. Après l'obtention de baccalauréats en art et en philosophie à l'Université Laval, elle se marie et se consacre à l'éducation de ses deux filles pour ensuite se réinscrire à Laval en archéologie classique et en histoire de l'art; en 1981, ayant poursuivi ses études jusqu'à la maîtrise dans ce dernier champ, elle publie sa thèse sous le titre de L'architecture et la nature à Québec au XIXe siècle: les villas.
Ce premier ouvrage sera suivi de plusieurs autres, dont Les Maisons de campagne des Montréalais. L'architecture de Edward et W.S. Maxwell (1987), Le Château Frontenac: cent ans de vie de château (1993), L'Hôtel Royal York (1996), et L'Hôtel Banff Springs (1997), ainsi que d'innombrables rapports de recherche portant aussi bien sur l'avenir de la Pointe-à-Carcy que sur les couvents et les hôpitaux du Régime français ou sur les gares du Canadien Pacifique dans le nord de Montréal. Conférencière recherchée, France Gagnon Pratte contribue à sensibiliser de nombreux auditoires à l'urgence de préserver notre héritage collectif. L'initiative du Conseil, qui donne lieu depuis 1986 au Rallye du Vieux-Québec, poursuit le même but en proposant à la population de Québec et des environs de partir chaque année à la découverte ou à la redécouverte de son patrimoine bâti.
Outre le prix Gérard-Morisset que lui décerne aujourd'hui
le gouvernement du Québec, France Gagnon Pratte a reçu de
nombreux témoignages de reconnaissance officiels pour son oeuvre,
dont le Prix de la Ville de Québec en 1986, le Prix du Patrimoine
du Conseil international des monuments et sites (ICOMOS) et le Prix du Patrimoine
de Parcs Canada, tous les deux en 1996, et le prix Robert-Lionel-Séguin
qui lui a été attribué par l'Association des amis et
propriétaires de maisons anciennes du Québec en 1993.