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11 décembre 1997 ![]() |
La Commission des universités sur les programmes
publie
son deuxième rapport.
La formation universitaire en communication au Québec présente une heureuse complémentarité au premier cycle et une concertation exemplaire aux cycles supérieurs. C'est ce qu'a conclu la Commission des universités sur les programmes sur avis de la sous-commission chargée d'examiner l'espace supplémentaire de partenariat qui pouvait être dégagé dans ce secteur.
Les origines récentes de la discipline universitaire - le premier programme de communication au Québec voyait le jour à l'Université Concordia au milieu des années 60 - et son développement dans un contexte d'ores et déjà sensibilisé à la nécessité de la planification expliquent en partie la complémentarité des approches entre les différentes universités. La formation québécoise en communication se présente ainsi comme un continuum avec, à un pôle, l'étude sur les communications et le contexte de leur réalisation et à l'autre, l'acquisition de savoir-faire relatifs à la pratique professionnelle. Les membres se sont engagés à transposer et à expliciter sur la place publique la diversité et la complémentarité des axes de formation en communication au Québec, notamment par l'intermédiaire d'un site web conjoint.
La complémentarité observée au premier cycle est relayée, aux cycles supérieurs, par une concertation qu'illustre le doctorat conjoint offert depuis 1987 par l'Université Concordia, l'Université de Montréal et l'UQAM. Un comité constitué au sortir des travaux de cette sous-commission étudiera l'opportunité et les modalités de la réunion éventuelle de l'Université Laval à ce programme. De plus, un groupe de travail réunissant les universités montréalaises, y inclus la Télé-université, fera rapport au printemps prochain de son examen des possibilités d'instaurer une offre conjointe et planifiée annuellement de séminaires à la maîtrise. L'examen du doctorat conjoint aura permis, en outre, de mettre en évidence les obstacles réglementaires et financiers qui entravent les efforts de concertation actuels, obstacles dont la levée fait l'objet de recommandations adressées respectivement aux universités concernées et à la CREPUQ.
La Télé-université étant représentée pour la première fois dans le cadre des travaux de la Commission, la sous-commission en est venue naturellement à considérer la possibilité de faire appel, pour des contenus de base, à l'expertise en formation à distance que cette université s'est acquise au fil des années. De plus, avec la percée des technologies, l'enseignement dans le secteur des communications exige dorénavant de mettre à la disposition des étudiants des équipements coûteux et sophistiqués qu'ils seront appelés à utiliser, une fois sur le marché du travail.
La teneur des recommandations auxquelles en arrive la Commission montre bien qu'il s'agit pour ce secteur, non pas de créer la concertation, mais de préserver et d'étendre celle existante. Les quelque 3 300 étudiants qui fréquentent les programmes réguliers en communication (5 500 si l'on inclut les certificats en communication) en ont fait, depuis le début des années 90, l'un des secteurs les plus populaires auprès des étudiants; qui plus est, l'environnement technique nécessaire à cette formation force l'application d'un contingentement qui n'en permettra l'accès qu'à une fraction des candidats. Ce nouveau statut est contemporain de profondes mutations au sein de nos sociétés « d'information », à l'heure où le vaste réseau interplanétaire qu'est devenu internet donne asile à tous les contenus et où les droits à l'information et à la parole se choquent à d'autres droits fondamentaux, ceux à la vie privée et au respect des valeurs culturelles et religieuses. À l'heure, aussi, où les nouvelles technologies de l'information et de la communication investissent les champs de l'enseignement et de l'organisation. À l'heure, enfin, de vifs débats sur le rôle des médias dans des phénomènes aussi différents en apparence que la violence, l'apprentissage, l'acculturation... ou la désinformation.
Ce rapport est l'un des premiers à être produits par la Commission des universités sur les programmes qui a le mandat d'examiner, dans une perspective systémique de pertinence et de complémentarité, la programmation de l'ensemble des secteurs disciplinaires du système universitaire québécois et de recommander aux établissements des voies pour en concerter davantage l'offre. Le rapport sur le secteur de la communication peut être consulté à l'adresse web suivante: http://www.cup.qc.ca/
(Source: CRÉPUQ)