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16 octobre 1997 ![]() |
Centres d'excellence canadiens
Le taux de placement des étudiants-chercheurs
formés
au sein de ces réseaux est de 97 %
Quatre des sept réseaux de centre d'excellence (RCE) dont le financement vient d'être renouvelé par le gouvernement fédéral comptent des chercheurs de l'Université Laval dans leurs rangs. L'Institut de robotique et d'intelligence des systèmes, le Réseau canadien sur les maladies génétiques, le Réseau canadien de recherche sur les bactérioses et l'Institut canadien de recherche en télécommunications ont obtenu des réponses positives à leur demande de renouvellement. Les trois premiers voient leur financement assuré pendant les sept prochaines années alors que le quatrième recevra des fonds jusqu'en 2002.
Dix des quatorze réseaux existants subissaient cette année l'évaluation d'un comité d'experts. Les résultats de l'opération ont été annoncés le 3 octobre à Ottawa par John Manley, ministre de l'Industrie, Allan Rock, ministre de la Santé, et Ronald Duhamel, secrétaire d'État (Sciences, Recherche et Développement). Le but du programme RCE est de réunir une masse critique de chercheurs dans des domaines stratégiques en vue d'améliorer la capacité novatrice du Canada et, du même coup, la qualité de vie des Canadiens. Créé en 1989, le programme des Réseaux réunit des chercheurs des universités, de l'industrie et du gouvernement. Fait à signaler, le taux de placement des étudiants-chercheurs formés au sein des RCE est de l'ordre de 97 %.
Le programme RCE dispose d'un budget annuel de 47,4 millions de dollars, répartis entre 14 réseaux. Afin de permettre l'émergence de nouveaux réseaux, l'appui financier accordé à chacun d'eux est limité dans le temps. Ainsi, en mars prochain, après neuf années de financement, les réseaux Neuroscience, Béton Canada et Inspiraplex, qui comptaient également des chercheurs de Laval, ne recevront plus de fonds du programme RCE. Le concours pour la sélection de nouveaux réseaux est en branle et les lettres d'intention doivent parvenir aux responsables du programme avant le 1er novembre. Le dernier concours, qui a eu lieu en 1995, avait permis la création de quatre nouveaux réseaux. Deux d'entre eux, le Réseau en téléformation et le Réseau sur la gestion durable des forêts, regroupent également des chercheurs de Laval.
Les quatre réseaux
Sept chercheurs de trois facultés collaboreront aux travaux de l'Institut
de robotique et d'intelligence des systèmes: Denis Laurendeau, Denis
Poussart, Clément Gosselin, André Zaccarin et Robert Bergevin,
de la Faculté des sciences et de génie, Benoît Montreuil,
de la Faculté des sciences de l'administration, et Christopher Gold
de la Faculté de foresterie et de géomatique.
Les six premiers font partie de l'équipe de 20 chercheurs canadiens du projet Vertex, piloté par Denis Poussart et Denis Laurendeau. "Vertex (Virtual Environment from Representation to Task Planning and Execution) vise à créer un environnement virtuel qui servira à planifier les réparations de grands ouvrages, notamment les barrages, explique Denis Poussart. C'est comme une salle de guerre pour préparer des interventions dangereuses et complexes. Avant d'effectuer les réparations, il sera possible de les pratiquer dans des environnements virtuels. On s'évite ainsi des surprises en plus de limiter les coûts."
Cette technologie aura un fort potentiel d'exportation, prédit-il, parce que partout dans le monde, les grands ouvrages doivent être réparés ou améliorés. Vertex disposera d'un budget de 1,4 million de dollars pour quatre ans en provenance du programme RCE auxquels s'ajouteront 1,9 million de dollars avancés par les partenaires industriels. Hydro-Québec est le partenaire principal du projet.
Trois chercheurs de la Faculté de médecine, François Rousseau, Régen Drouin et Chantal Mérette, participeront aux travaux du Réseau canadien sur les maladies génétiques. Cet institut sans mur, qui regroupe une quarantaine de chercheurs, disposera d'un budget annuel de 4,5 millions de dollars. "Ce n'est pas un réseau de papier, dit François Rousseau. Nous travaillons véritablement ensemble et j'ai ainsi la chance d'être en contact avec les meilleurs chercheurs canadiens en génétique. Nous avons tous signé une entente de confidentialité de sorte qu'on discute librement de nos résultats les plus "hot". C'est une chance exceptionnelle pour un jeune chercheur comme moi." Les travaux de ce réseau vont de l'identification des gènes responsables de diverses maladies génétiques humaines jusqu'à la thérapie génique. Les budgets sont alloués annuellement par un comité interne de sorte que la somme exacte dont disposeront les chercheurs de Laval ne peut être précisée pour l'instant.
De son côté, le Réseau canadien de recherche sur les bactérioses s'intéresse aux stratégies moléculaires pour l'étude et le contrôle des agents pathogènes chez les humains, les animaux, les poissons et les plantes. Trois chercheurs de la Faculté de médecine, Roger Levesque (chercheur principal) et Ann Huletsky et Maurice Boissinot, participent à ces travaux. "Nous sommes une quarantaine de chercheurs et nous fonctionnons en étroite collaboration, dit Roger Levesque. Il y a une bonne communication entre les membres, nous avons des e-mail quotidiennement, nous partageons des technologies, nous échangeons des étudiants-chercheurs. C'est extrêmement interactif. En plus, ce programme favorise les liens entre les chercheurs universitaires et l'industrie pharmaceutique." Au cours des trois dernières années, le réseau a obtenu annuellement 4 millions de dollars en fonds gouvernementaux et 6 millions en provenance de l'industrie. Neuf compagnies ont été créées dans le sillage de ses travaux. Grâce au programme RCE, Roger Levesque obtiendra 850 000 $ au cours des sept prochaines années pour le développement de nouvelles cibles thérapeutiques.
Michel Lecours et Gilles Delisle, du Département de génie électrique et de génie informatique (Sciences et génie), sont associés à l'Institut canadien de recherche en télécommunications depuis 1989. L'Institut a obtenu un financement pour les quatre prochaines années. "Nous travaillons sur les futurs systèmes personnels de communication cellulaire, explique Michel Lecours. Ces systèmes prévoient que les signaux se rendront jusqu'aux édifices ou immeubles par ondes radio où ils seront captés par une antenne. Nous tentons de redistribuer le signal à chacun des abonnés à l'intérieur de l'immeuble par communication radio plutôt que par câble." La part de la subvention qui sera attribuée aux deux chercheurs reste à être précisée.