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9 octobre 1997 ![]() |
CONSEIL UNIVERSITAIRE
Les premiers chapitres du rapport préliminaire de la Commission d'orientation laissent déjà entrevoir des changements majeurs à l'Université
"L'heure est à la créativité et à la définition de nouveaux modes d'organisation et d'action." Cette phrase, tirée de l'introduction du rapport préliminaire de la Commission d'orientation annonce tout un programme: celui à partir duquel l'Université Laval devra évoluer au cours des années à venir.
Le recteur François Tavenas a déposé "séance tenante", le mardi 7 octobre, au Conseil universitaire, les trois premiers chapitres du projet de rapport de la Commission d'orientation de l'Université. La rédaction du document préliminaire devrait être terminée à temps pour la tenue de la séance du Conseil d'administration du 15 octobre, a-t-il fait savoir. Le rapport fera l'objet d'une discussion à la séance du Conseil universitaire de novembre et, par la suite, d'une consultation dans la communautaire universitaire. La version finale de l'important texte devrait être déposée aux deux Conseils en février.
Une fois achevé, le rapport préliminaire de la Commission d'orientation comportera neuf chapitres, intitulés, dans l'ordre: "La mission, la taille et la configuration de l'Université Laval", "Le premier cycle", "Les études supérieures et la recherche", "La formation continue", "La vie universitaire", "L'Université Laval et le développement régional", "Culture organisationnelle et pratiques de gestion", "Les communications et l'image de l'Université", "Les suites à donner".
Chargée de mission
Les trois chapitres initiaux contiennent déjà à eux
seuls une douzaine de recommandations assorties, pour la plupart, d'une
liste de moyens susceptibles de les soutenir.
Premier réaménagement que la Commission souhaite voir se réaliser: la reformulation, "à la lumière des traditions de l'Université Laval et des grandes changements sociétaux", de l'énoncé de mission de l'Université.
Elle recommande ainsi l'énoncé suivant: "L'Université Laval place l'étudiant au coeur de ses préoccupations et se donne pour mission de lui assurer, dans un environnement de recherche et de création de haute qualité, une formation initiale et continue qui en fera un citoyen responsable, critique et ouvert au changement."
Un arrimage dynamique
Un des défis que doit relever l'Université Laval est de savoir
arrimer de façon dynamique les programmes de formation aux besoins
évolutifs de la société, affirment les membres de la
Commission, plus loin dans le chapitre un. Qui dit adaptation des programmes
de formation, selon eux, dit critères à prendre en compte.
La nécessité de formations fondamentales et critiques ; l'amélioration de la formation reliée aux langues, aux préoccupations internationales et aux nouvelles technologies de l'information ; la préoccupation d'ajuster de façon dynamique les formations aux besoins évolutifs de la société et d'informer les étudiants des défis, des contraintes et des exigences du marché du travail ; l'avantage d'intégrer de façon plus efficace et imaginative les activités de la vie étudiante aux divers projets de formation ; le souci de sensibiliser les étudiants à l'importance et aux bénéfices de la formation continue font partie, pensent-ils, des ces critères essentiels qu'il faudra désormais considérer dans l'offre de cours et de programmes.
Engagés dans l'enseignement
Quant au lien à tisser entre l'enseignement et la recherche, la Commission
juge que l'enseignement de premier cycle - particulièrement lors
des premiers trimestres de formation - doit profiter pleinement de l'apport
et de la contribution des professeurs qui font de la recherche.
"Tous les professeurs devraient normalement être engagés dans des activités d'enseignement au premier cycle et les meilleurs d'entre eux devraient être actifs dans les cours de base où se développe l'attrait pour le champ disciplinaire. Par ailleurs, la Commission souhaite que des activités de type "séminaire pour les étudiants de première année", reliées à la familiarisation d'activités de recherche soient intégrées dans les programmes de formation de premier cycle", peut-on lire.
Une formation plus fondamentale
Le chapitre deux du rapport préliminaire aborde, pour sa part, le
premier cycle sous différents angles: la formation fondamentale,
la qualité de la formation, la relation entre le collège et
l'université, l'internationalisation, la préparation au marché
du travail.
"Sans nier la nécessité d'un certain degré de spécialisation dans les programmes de baccalauréats, la Commission propose d'élargir les curriculum pour assurer une formation plus fondamentale, qui fera des diplômés de premier cycle des "têtes bien faites", des citoyens à l'esprit ouvert, autonomes, capables d'apporter une contribution au développement de leur milieu et de la société dans son ensemble et de répondre aux exigences du marché du travail. Dans bien des secteurs, la véritable spécialisation devrait être offerte aux cycles supérieurs."
C'est sur cette toile de fond que les membres de la Commission d'orientation avancent deux recommandations appuyées par une série de gestes concrets.
Ainsi, à la recommandation : "Que les programmes de premier cycle soient orientés vers l'acquisition de connaissances fondamentales et d'habiletés de base qui feront des diplômés des personnes autonomes, polyvalentes, capables de contribuer au développement de leur milieu et de la société dans son ensemble, dans un contexte de mondialisation des savoirs et des activités" s'ajoutent des moyens comme: la révision des programmes dans une perspective de renforcement des connaissances fondamentales ; l'élaboration de nouveaux programmes multidisciplinaires mettant l'accent sur l'acquisition d'aptitudes et de compétences plus générales ; l'introduction dans les programmes d'objectifs d'apprentissage des langues et des NTIC (nouvelles technologies de l'information et des communications) ; la création d'équipes de professeurs provenant de facultés ou de départements différents pour offrir certains cours à caractère interdisciplinaire.
La Commission recommande d'autre part "que les facultés et départements soient invités à mettre en commun leurs ressources disciplinaires pour enrichir et diversifier les contenus de programmes tout en optimisant l'utilisation de ces ressources".
Investir dans le développement pédagogique
La qualité de la formation au premier cycle a toujours été
une préoccupation majeure de l'Université, rappellent les
membres de la Commission d'orientation, qui souhaitent que l'Université
Laval soit aussi reconnue comme une grande université de formation.
Pour ce faire, croient-ils, l'Université devra continuer à "investir dans le développement pédagogique, en particulier dans le contexte de l'arrivée des nouvelles technologies de l'information et des communications, donner aux nouveaux professeurs un encadrement accru pour les lancer dans leur carrière d'enseignant et mieux reconnaître les efforts investis par les professeurs dans le développement pédagogique au moment de la promotion".
Quatre recommandations portent particulièrement sur la qualité de la formation. Elles se lisent comme suit:
- "que, au-delà de la révision périodique intégrée des programmes et des unités, les programmes soient revus régulièrement pour en assurer la pertinence et la qualité, compte tenu de l'évolution des conaissances et des besoins de formation ;
- "que des mesures spécifiques soient prises pour renforcer la compétence pédagogique des professeurs ;
- "que toutes les facultés se dotent de stratégies de recrutement visant à attirer à l'Université Laval les meilleurs candidats-étudiants possible et à assurer une diversité de la provenance des effectifs étudiants pour enrichir le milieu de formation, notamment sur le plan culturel ;
- "que des mesures spécifiques d'encadrement des étudiants soient prises pour favoriser une progrgession rapide des étudiants dans leurs programmes et une hausse des taux de diplomation."
Élargir ses horizons
Le rapport recommande par ailleurs que des collaborations systématiques
s'établissent entre tous les intervenants de l'Université
et des collèges afin d'assurer un meilleur arrimage de deux niveaux
d'enseignement.
Au printemps de 1997, l'Université Laval se donnait une politique d'internationalisation de sa formation. Les membres de la Commission, quant à eux, se font insistants et jugent "qu'il importe maintenant de développer des moyens concrets en relation avec les études de premier cycle".
Pour "que le caractère international de l'Université Laval et de ses programmes soit accentué et devienne l'une de ses lignes de force", ils suggèrent, entre autres, d'assurer l'apprentissage d'autres langues au sein même des programmes, d'offrir des cheminements à profil international dans les programmes, de créer des programmes conjoints avec des universités étrangères sélectionnées (allant jusqu'à la possibilité d'obtenir un double diplôme), d'augmenter les possibilités de faire des trimestres d'études ou des stages de travail à l'étranger, de développer des relation avec les organisations internationales afin d'augmenter les chances d'emploi des diplômés de Laval sur le marché international.
Mieux se placer chez nous
Le marché plus "local" n'a pas été négligé,
lui non plus. "La Commission est aussi d'avis que l'université
doit favoriser le développement de liens plus directs avec le marché
de l'emploi", souligne-t-on. Et de revenir, quelques lignes plus bas:
"Les membres de la Commission considèrent que l'Université
a la responsabilité de faciliter l'insertion professionnelle de ses
diplômés."
Parmi la gamme de moyens innovateurs susceptibles de mieux préparer les étudiants au marché du travail, notons la reconnaissance des projets étudiants comme sources d'expérience (et une aide pour favoriser leur réalisation dans la cité universitaire), la mise sur pied d'un programme études-travail et le développement du programme "Emplois d'été crédités axés sur la carrière".
La création de nouvelles connaissances
Consacré aux études supérieures et à la recherche,
le chapitre trois du rapport préliminaire se développe autour
de deux grands énoncés : "Une formation supérieure
axée sur la création de nouvelles connaissances" et "Consolider
la recherche subventionnée et développer le transfert technologique".
Il contient deux recommandations jouxtées de "quelques moyens",
en l'occurrence, au nombre de sept pour chacun des avis.
La Commission d'orientation recommande, en premier lieu, "que le recrutement aux études de troisième cycle soit intensifié, tant sur le plan national qu'international, et que le soutien financier et la qualité de l'encadrement soient améliorés de manière à ce que les étudiants puissent réaliser leurs études dans des conditions et des délais raisonnables". Elle conseille à l'Université, en second lieu, de consolider la recherche subventionnée "par un effort systématique et soutenu de structuration de la recherche" et de renforcer le partenariat avec le milieu pour favoriser la recherche et le développement (R & D) et le transfert des connaissances.