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12 décembre 1996 ![]() |
Nous, professeurs et professeures du Département d'informatique de l'Université Laval déplorons profondément et dénonçons les modifications au système actuel de prêts et bourses, modifications rendues publiques récemment par la ministre de l'Education Pauline Marois et visant (1) à abolir le programme qui convertissait 25 % des prêts en forme de bourses si les délais pour terminer étaient courts, et (2) à majorer de façon très substantielle les droits de scolarité pour les étudiants étrangers inscrits dans les universités québécoises.
La première mesure, si elle était appliquée, irait à l'encontre du principe tout autant élémentaire que naturel qui consiste à encourager et à récompenser au mérite les etudiants qui terminent leurs études dans les temps.
Quant à la deuxième mesure, d'une part il faut remarquer que les frais supportés par les étudiants étrangers sont déjà largement majorés par rapport à ceux qu'ont à supporter les étudiants québécois. En effet, à l'Université Laval, les frais de scolarité pour un étudiant étranger inscrit à temps complet (12 crédits) s'élèvent à 3 068.70 $/ trimestre alors qu'ils ne sont que de 752.70 $/trimestre pour un étudiant québécois inscrit au même régime.
D'autre part, cette mesure toucherait près de 30 % des étudiants de 2e et 3e cycle à l'Université Laval (voir Fil des événements, Vol. 32, no 11, 21 novembre 1996) sans parler de l'impact similaire qu'elle induirait sur les étudiants de 2e et 3e cycle des autres universités québécoises. Dans notre département en particulier où le nombre d'étudiants dans nos programmes de 2e et de 3e cycle en informatique est élevé (près d'une centaine d'étudiants), nous percevons cette mesure comme un frein au développement de nos activités de recherche.
Plus généralement, à l'échelle provinciale, nous pensons que dans sa course effrénée à la recherche d'économies de bouts de chandelles sur le plan budgétaire par la mise en application de telles mesures, le gouvernement est en train d'hypothéquer les efforts de promotion des études de 2e et 3e cycle que consentent nos universités québécoises pour continuer à être un pôle d'attraction en matière de formation de jeunes chercheurs. De plus, nous pensons que de telles mesures amputeraient nos chances de profiter d'une importante clientèle étudiante francophone potentielle en provenance de certains pays d'Europe et d'Afrique.