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18 avril 1996 ![]() |
L'imagination crée l'occasion. Le pire fléau, de nos jours,
c'est l'inaction. Malgré le taux de chômage actuel, il arrive
même parfois que l'on ne puisse répondre aux demandes de certains
employeurs. Dans l'esprit de Micheline Grenier, directrice du Service de
placement de l'Université Laval, il ne fait aucun doute que le marché
du travail est présentement plus riche en possibilités de
toutes sortes qu'il ne semble paraître au premier abord. Tout est
pour elle une question de vision et d'attitude.
La directrice du Service de placement de l'Université a d'ailleurs
tenu un discours qui se voulait d'un optimisme réaliste sur le sujet,
à l'occasion d'une conférence qu'elle prononçait récemment
dans le cadre de la Semaine des élections de l'Union des gradué(e)s
inscrit(e)s à Laval (UGIL).
Le diplôme de l'intégration
Placée sous le thème de l'emploi réinventé,
sa communication lui a permis, dans un premier temps, d'exposer un certain
nombre de constats sur les problématiques du marché du travail,
puis d'aborder les tendances générales, liées aux changements
démographiques, économiques et technologiques, qui peuvent
influencer aujourd'hui l'intégration des étudiants et des
diplômés.
Première constatation de Micheline Grenier: le diplôme est
encore un gage de succès. «La formation, c'est encore payant»,
affirme-t-elle, en se basant sur des données d'une enquête
sur la sécurité du revenu qui révèlent qu'une
forte majorité des prestataires de la région 03 n'ont pas
terminé leur secondaire V. Tout au plus, on compterait moins de 1
000 personnes diplômées qui bénéficieraient de
l'aide sociale dans notre grande région. La directrice appuie en
outre son assertion sur les résultats d'une autre étude, la
Relance 1994, effectuée auprès de diplômés de
l'Université Laval, qui démontre que plus de 90 % de ceux-ci
ont trouvé du travail.
S'investir autrement
Dans le contexte des multiples mutations qui sont en train de déraciner
les vieilles habitudes sociales et économiques qui avaient jusque-là
gouverné nos façons de faire, la directrice du Service de
placement de l'Université suggère donc aux jeunes de «réinventer
leur travail». Pour ce faire, nombreuses sont les possibilités.
Il faudra dorénavant, selon elle, s'ouvrir aux mentalités
nouvelles, s'occuper de plusieurs projets à la fois, changer d'entreprise,
assurer sa propre sécurité économique, viser un objectif,
négocier des partenariats, gérer sa carrière, son salaire,
ses avantages sociaux, développer une expertise, cibler son créneau.
Il importera également de «lire l'environnement» et d'en
tirer des occasions intéressantes. Par exemple, le phénomène
du vieillissement de la population et le virage ambulatoire ont fait apparaître
moult services privés ou dispensés à domicile. Trouver
sa sécurité en soi, voir le changement comme un défi,
une occasion de formation, d'employabilité, cultiver une vision,
voir loin et rêver, accepter de bousculer ses habitudes, apprivoiser
la mobilité, se confronter aux technologies de l'information, améliorer
ses communications: ce sont là autant d'efforts que devront consentir
et de gestes que devront poser les diplômés de maintenant et
de demain s'ils veulent vraiment réinventer leur emploi pour mieux
intégrer le marché du travail, croit Micheline Grenier.